RABBI

(Hébr., rab=grand, maître; rabbi =mon maître.) Titre d'honneur que les Juifs donnaient à leurs docteurs (voir cemot) à l'époque de Jésus, et qui semble être entré dans l'usage autemps du grand Hillel (1er siècle av. J.-C.); il était généralementadressé aux docteurs eux-mêmes, mais pouvait aussi s'employer enparlant d'eux: un rabbi. Les évangiles ont conservé cette formehébraïque du mot une quinzaine de fois en la transcrivant rabbeï ;toujours nos versions la traduisent en français: «maître» au lieu dela conserver (Mr 9:5 11:21 14:45,Mt 23:7 26:25,Jn 1:49 4:31 9:211:8), sauf dans Jn 1:38, où l'évangéliste donne à la fois latranscription (rabbi) et la traduction (maître), ce quiprouve qu'il jugeait nécessaire à son époque (avant la fin du I ersiècle) d'expliquer à ses lecteurs ce vocable peu familier auxÉglises d'Asie Mineure. On devait le conserver dans le judaïsme et enfaire le titre consacré des ministres du culte: un rabbin. Laprincipale traduction grecque de rabbi est didas-kalos. Luc,qui écrit pour des païens, n'emploie jamais l'hébreu rabbi; ilpréfère le grec épistatês (voir Maître). Deux fois le titre derabbi est donné à Jésus par d'autres que ses disciples (Jn 3:26:25) et une fois à un autre qu'à Jésus: à Jean-Baptiste (Jn3:26) La forme rabbouni (Jn 20:16), employée aussi dans Mr 10: mais traduite: maître, représente peut-être laprononciation galiléenne de rabboni, titre hébreu et aram, de mêmesens mais plus honorifique que rabbi . Dans les deux cas où ilparaît, c'est sous le coup d'une grande émotion ressentie en présencede Jésus: la prière de l'aveugle Bartimée, l'exclamation deMarie-Madeleine en reconnaissant le Ressuscité à sa voix qui l'avaitappelée par son nom: «Marie!»