PONT (le)

En grec, pontos signifie mer, et ce mot a été appliqué à unerégion par abréviation de l'expression Pont-Euxin (PontosÈuxeïnos =la mer de bon augure), ancien nom de la mer Noire. Ilsemble que les Grecs aient originairement appelé Pont toutes sescôtes. Plus tard, ce nom désigna spécialement le N.-E, de l'AsieMineure, sans limites précises. Plusieurs colonies helléniques yétaient devenues prospères, comme Cérasonte et Trébizonde. Le Pontdevint un terme géographique plus exact quand, peu après la mortd'Alexandre le Gd, un aventurier hardi, Mithridate, se tailla unroyaume à l'Est du fleuve Halys. Ce royaume du Pont engloba certainesportions de la Cappadoce au Sud, et de l'Arménie Mineure à l'Est; ildura 200 ans environ. En 64 av. J.-C, il tomba au pouvoir de Rome,qui le divisa: l'ouest fut joint à la Bithynie, pour former laprovince de Bithynie et du Pont, tandis que l'est forma un Etatséparé, le royaume du Pont et du Bosphore, ou encore PontusPolemoniacus (d'après Polémon, nom de trois de ses rois). Le Pont est nommé trois fois dans le N.T. D'après Ac 2:9 desgens du Pont sont en séjour à Jérusalem lors de la Pentecôte; on nepeut guère affirmer s'il s'agit de la province ou du royaume.Aquilas, le mari de Priscille, est désigné comme venant duPont (Ac 18:2), c'est-à-dire sans doute comme un Juif né dans laprovince romaine de ce nom (une inscription récemment découvertementionne un Aquila de Sinope, l'une des principales cités de cetteprovince). La première épître de Pierre s'adresse aux chrétiensdispersés dans diverses provinces de l'Anatolie, entre autres lePont (1Pi 1:1); dans ce cas aussi, il est probable qu'il s'agitde la province Pont-Bithynie. Le christianisme semble y avoir pénétré dans la deuxième moitiédu 1er siècle. L'importance qu'il y avait prise aux environs de l'an112 est attestée par la fameuse lettre de Pline le Jeune à l'empereurTrajan (liv. X, lettre 96): Pline, gouverneur de la province, s'yplaint de certaines gens qui, ayant déserté les temples, s'adonnent àune nouvelle superstition, offrant leurs hommages à Christ comme à undieu. W.M. Ramsay pense que c'est dans le Pont plutôt que dans laBithynie qu'il les avait rencontrés. Les persécutions inaugurées parPline et sanctionnées par Trajan diminuèrent bien le nombre desfidèles, mais elles ne firent pas disparaître l'Église.