POISON

Cette traduction représente ordinairement l'hébreu rôch, nom d'unpoison végétal qui n'est pas identifié avec certitude (ciguë,pavot?), et qui est mis le plus souvent en parallèle avec l'absinthe(voir ce mot, et Fiel); le terme est toujours employé au sensfiguré (Am 6:12,De 29:18 32:32), quelquefois appliqué à des eauxempoisonnées (Jer 8:14 9:15 23:15), ou bien au venin desserpents (De 32:33,Job 20:16).Mais celui-ci est plus souvent appelé khémâh (d'une rac.exprimant l'idée de chaleur brûlante), en parallélisme une fois avec rôch (De 32:33), d'autres fois avec dents (ou langue) del'aspic (De 32:24,Ps 58:5 140:4); et ce terme s'applique enfinune fois, par métaphore, aux blessures causées par les flèches duTout-Puissant (Job 6:4). Ainsi les deux mots hébreux confondentles poisons d'origine végétale et animale qu'on distingueaujourd'hui: le vénéneux et le venimeux. Dans 2Ro 4:40 estexprimée la crainte d'un empoisonnement par un potage de plantesamères, peut-être vénéneuses (voir Concombre, 3).La prédiction de Jésus, dans l'appendice de Marc: (Mr 16:18)«Si les croyants boivent quelque breuvage mortel il ne leur ferapoint de mal», est absolument isolée dans le N.T. tout entier. C'estd'elle sans doute que s'inspirèrent bien des légendes à ce sujet:d'après Papias, cette expérience aurait été celle de Joseph Barsabasde Ac 1:23 (Eusèbe, H.E., III, 39); d'après saint Augustin,celle de l'apôtre Jean; beaucoup plus tard, Théophylacte (XI esiècle) fera allusion aux «nombreuses personnes qui ont bu despoisons sans dommage grâce au signe de la croix»!-Voir enfin le sens figuré du «venin mortel» de la langue, dansJas 3:8,Ro 3:13, inspirés de Ps 140:4.