PIÈGE

La Bible en parle généralement par métaphore, et l'image en estempruntée à la chasse ou à la pêche (voir ces mots). Le piège, dans nos traductions, représente divers termes hébreuxou grecs dont les principaux sont expliqués dans notre art. Filet (ylire la transcription moqèch, au lieu de mokèch, pour le plusfréquemment employé de ces noms de pièges). On peut y ajouterquelques désignations plus rares avec nuances particulières: dans1Sa 28:9 le piège est littéralement un coup contre l'âme (=lavie); dans Mich,7:2,Jer 9:8 il s'agit d'embuscade; dans Ps18:6 119:61, de cordes (celles de la mort ou des méchants); dansEze 3:20 (cf. Sir 51:2 et suivant, Sag 14:11), depierre d'achoppement, d'obstacle qui fait tomber (d'où le sensoriginal de: scandale [v. ce mot]). Le pagis du N.T (1Ti 3:7 6:9,2Ti 2:26 etc.). a le sensprécis de filet du pêcheur dans une intéressante épitaphe chrétiennedu V e siècle, à Égine: «J'ai échappé aux perfides filets de pêche etaux funestes pièges de l'égarement.» Le verbe dérivé pagideueïn (=prendre au piège) employé par les LXX et dans Mt 22:15, maisinconnu au grec classique, se retrouve à propos de l'histoire deJoseph dans le Testament des XII Patriarches (Joseph 7:1): «Il sedemandait de quelle manière me prendre au piège.» L'emploiparticulier à Luc des termes littéraires enedra (ou enedron),enedreueïn, qui désignent la prise au piège par une embûchepréméditée, un guet-apens (Lu 11:54,Ac 23:16-21 25:3), estillustré par les papyrus: la plainte d'un mineur contre sa mère quil'aurait «pris au piège» en s'emparant d'un certain testament (Pap.d'Oxyrhyncus, 123 ap. J.-C), ou bien une prière ainsi conçue (vers140 av. J.-C.): «Je vous supplie donc, ô dieux très hauts, de ne pasvous montrer indifférents au piège où m'a pris cet homme sanscoeur...»--Voir aussi Fosse.