PHÉNIX

(Grec, phoïnix, nom du palmier.) Phénix était au I er siècle unexcellent port au Sud de l'île de Crète. Au lieu de la descriptionétrange des traductions habituelles d' Ac 27:12: «regardant versle sud-ouest et le nord-ouest», il vaut mieux lire: «abrité contreles vents de S.-O, et de N.-O.». Quand le navire d'Alexandrie, enroute pour Pouzzoles ou Ostie, qui portait le centurion Julius, sessoldats et ses prisonniers dont Paul était le principal, arriva deMyra (Lycie) à Beaux-Ports, autre port de Crète plus à l'Est, en unesaison où la navigation devenait dangereuse et où l'on avait coutumed'hiverner dans quelque havre sûr (Ac 27:8,12), la question seposa: vaut-il mieux risquer à Beaux-Ports un hivernage précaire, outenter d'atteindre Phénix, où l'on aurait plus de sécurité? Le piloteet le patron du navire opinèrent pour Phénix. L'apôtre, qui n'étaitpas sans expérience de la mer (2Co 11:25 et suivant), redoutaitles vents du N., dont on s'abritait en longeant de près la côtecrétoise méridionale, mais qui pouvaient rendre difficile latraversée de la baie de Messaria, à l'Ouest de Beaux-Ports. Ildéconseilla donc l'entreprise, mais on ne l'écouta pas; ce qu'ilavait prévu arriva: les voyageurs ne purent gagner Phénix et durentfuir au large sous la violence de l'Euraquilon (voir ce mot). Strabon désigne Phénix comme se trouvant sur le territoire deLampa ou Lappa. Or Lappa existe encore, et dans le voisinage, un peuplus au Sud, se trouve l'excellent port de Loutrô, bon pourl'hivernage, que l'on est en droit d'identifier comme étant le Phénixdu récit des Actes.