PÉNIEL ou PÉNUEL

Cette cité, dont le nom signifie «face de Dieu», se trouvait à l'Estdu Jourdain et sur la rive gauche du Jabbok (Nahr ez-Zerka). Elleapparaît pour la première fois dans l'histoire biblique lors du récitde Jacob luttant avec l'ange au bord du torrent et déclarant: «J'aivu un dieu face à face» (Ge 32:30). L'emplacement de la villeétait sans doute stratégiquement fort (Il s'agissait de garder legué), puisqu'une tour y était élevée à l'époque où Gédéon luttaitcontre les Madianites (Jug 8:8 9:17). Ceci est confirmé par lefait qu'au X e saint Jéroboam, roi d'Israël, refortifia la ville enmême temps que Sichem (1Ro 12:25). Les identifications proposées pour Péniel varient et sontd'ailleurs très difficiles. S'appuyant sur le récit de Jug8:5-17, où Péniel est mentionné aussitôt après Succoth, certains,qui plaçaient Succoth au Tell Deir Alla (rive droite du Jabbok, à5 km. du Jourdain), recherchaient Péniel à Tulul ed-Dahab (lescollines de l'or), tout proche du torrent et à 7 km. à l'Est deSuccoth. D'autres cherchent Péniel plus au Sud, au Djebel Oscha, à peu de distance de la moderne es-Salt, ce qui nous apparaîtbeaucoup trop loin du Jabbok. Il est intéressant de signaler que sur la côte phénicienne, entreBatroun (l'antique Botrys) et Tripoli, le promontoire du Ras Chakkas'appelait, dans l'antiquité, Theouprosopon (face de Dieu). Ilest difficile d'expliquer le pourquoi de cette appellation. L'éperonrocheux du «Theouprosopon», qui s'avance abrupt et à pic sur lesflots, se dressait terrible, à l'heure des tempêtes. Aux marinsphéniciens il semblait peut-être que le dieu de la mer et de l'orages'y révélait mieux et plus qu'ailleurs. Mais en aucun cas on nesaurait trouver dans le Ras Chakka quelque chose qui rappelât unvisage humain ou divin. Révélation ou manifestation de Dieu, c'estbien aussi de ce côté qu'il faut chercher, pour comprendre le Pénieldu récit de Jacob. A. P.