PÉLICAN

(hébreu qàât). L'un des oiseaux impurs de la loi cérémonielle(2e nom dans Le 11:18; I er dans De 14:17); les autreslivres qui le citent le placent dans les lieux desséchés et lesruines désertes (Esa 34:11,Sop 2:14,Ps 102:7), comme un emblèmede morne désolation. Si en effet le pélican, dont la Palestinepossède deux espèces: Pelicanus onocrotalus (pélican blanc) et P. crispus (pélican frisé, ou de Dalmatie), vit en troupes dans lesendroits non habités, il ne s'éloigne pourtant guère de l'eau où iltrouve sa nourriture; aussi certains auteurs suggèrent-ils une autreidentification du mystérieux qâât: p. ex. hulotte (Bbl. Cent.),sorte de chat-huant (voir Chouette). On sait que la femelle du pélican apporte à ses petits despoissons emmagasinés dans la poche membraneuse placée sous son bec,poche qu'elle vide en pressant ce bec contre sa poitrine et qui livreparfois des provisions plus ou moins sanguinolentes. D'où la légendepopulaire d'après laquelle le pélican se perce la poitrine pournourrir ses enfants (comp, les célèbres vers d'Alf. de Musset). Cettelégende a fourni des emblèmes à la symbolique chrétienne: le pélicany est devenu le type du Christ se sacrifiant, dans la Cène et sur lacroix, puis de son Église nourrissant les fidèles, enfin de la vertusuprême, la charité; le pélican «avec sa piété» est une noble figurede blason. Mais ces divers symboles n'ont pas plus de base bibliqueque de valeur scientifique.