Action d'oindre, c-à-d, de répandre de l'huile sur une personne ousur un objet. 1. Usage profane. 1° Pour la toilette; l'onction est très souventassociée, en effet, à l'ablution (Ru 3:3,Eze 16:9). L'huiled'olives pure, dans la fabrication de laquelle entraient des parfumsvariés, pouvait être très fine, d'un parfum rare et coûtait alorstrès cher (Am 6:6,Mr 14:3). Cette huile parfumée, préparée pardes professionnels (1Sa 8:13,Pr 27:9,Eccl,10:1,Ne 3:8), étaitrépandue sur les cheveux, la barbe (Ps 133:2); on en oignaittout le corps (Eze 16:9), même les pieds;voir (Jn 12:3,Lu7:46) Bain. L'onction était pratiquée surtout les jours deréception (Ru 3:3,Jug 10:3), de fête et de joie (Eccl,9:8Esa 61:3), par les hommes aussi bien que par les femmes. Il convenait de s'en abstenir quand on jeûnait (Mt 6:17),quand on était triste ou dans le deuil (2Sa 14:3 12:20-23,Da10:3). 2° Comme remède, pour adoucir les plaies.(Esa 1:6,Mr 6:13,Lu 10:34) 3° Pour embaumer les morts (Mr 14:8,Lu 23:56).Il se peut qu'il y eût dans cette coutume une croyance religieuse. 4° Comme signe de déférence, pour rendre honneur ettémoigner du respect à quelqu'un (Ps 23:5,Jn 12:3,Lu 7:38-46). 2. Usage religieux. Le rite de l'onction remonte à la plus haute antiquité et a été d'unusage courant chez les Hébreux, même avant la législation mosaïque.L'huile était un symbole de force (Ps 89:21 92:11), dejoie (Ps 45:8), d'abondance et de richesse (Ps 23:5).Peut-être faut-il en trouver l'origine dans les anciens cultes dufeu: on entretenait la flamme avec de l'huile; celle-ci a donc puêtre considérée comme participant de la nature divine du feu et lacommuniquant aux choses et aux êtres que l'on oignait. Cespersonnages et ces objets devenaient sacrés du moment qu'ils étalentoints; par exemple l'onction des boucliers avant le combat (2Sa12:1,Esa 21:5) est censée leur conférer plus d'efficacité contreles coups; Jacob oint d'huile la pierre où demeure ladivinité (Ge 28:18 35:14); Moïse en fait autant pour tous lesobjets devant servir au culte (Ex 30:26,29). Il oint aussi leshommes préposés à la célébration du culte, car pour toucher leschoses saintes il faut être saint (Ex 28:41 29:7 30:3040:12-15). Il y a dans cette onction une vertu magique qui setransmet par simple contact (Ex 30:29) ou par hérédité (Ex40:15). La purification du lépreux donnait lieu aussi à une onctiond'huile sacrée (Le 14:17 et suivant). L'huile employée pour unusage profane devait avoir une composition différente de celleemployée dans les cérémonies cultuelles (Ex 30:33-38). Peu à peu cependant cette notion de l'onction se spiritualise,l'onction devient l'acte par lequel Jéhovah communique son esprit etpar conséquent une puissance et une autorité surnaturelles (1Sa10:1-6 16:13 Esa 61:1). Élisée est oint par Élie; le roi aussi seraoint, car il est placé à la tête du peuple par une sorte dedélégation de Jéhovah (1Sa 10:1,1Ro 19:15 et suivant, etc.). Ontrouve une fois l'expression «fils de l'huile» pour désigner desoints de l'Éternel (Za 4:14). Le mot oint lui-même--en hébreu messie, en gr. christ--devient alors synonyme de roi (1Sa24:7-11 26:16,2Sa 11:4,16). Il désigne après l'exil le prince (Da9:25) et même un personnage chargé par Jéhovah d'une missionspéciale: Cyrus (Esa 45:1), les patriarches (1Ch 16:22), lepeuple d'Israël en tant que collectivité élue pour être la lumièredes nations (Hab 3:13). Roi et Envoyé spécial de Dieu, il étaitnaturel que le Christ fût considéré comme ayant reçu une onctionspirituelle unique et comme étant l'Oint par excellence, le Messie (voir ce mot). Dans un sens figuré, le N.T. emploieparfois le mot onction pour désigner l'action du Saint-Esprit dans lechrétien (1Jn 2:20,27,2Co 1:21). L'Église romaine a maintenu le rite de l'onction dans lacérémonie du baptême, de la confirmation, de l'ordination des prêtreset du sacre des rois. Elle a tiré de Jas 5:13,15 l'institutiondu sacrement de l'extrême-onction. Mais il ressort clairement dupassage de Jacques que l'huile était employée pour la guérison dumalade et ne jouait d'ailleurs qu'un rôle secondaire; c'est la prièrede la foi qui doit sauver le malade. Voir Huile, Parfum. P. D.