Apôtre chrétien d'origine juive, collaborateur et continuateur dePaul. Ce nom est une abréviation d'Apollonius, forme extrêmementcommune dans les inscriptions du temps, et donnée par le ms. D, Ac18:24. 1. Sources . 1Co 1:12 3:4-6,22 4:6 16:12,Ac 18:24-28 19:1,peut-être aussi Tit 3:13. 2. Origines et formation . D'après les Actes, Apollos était Juifd'Alexandrie, éloquent, érudit et versé dans l'exégèse de l'A.T.; lamême source nous donne un autre renseignement très curieux: Apollosétait déjà chrétien avant son arrivée à Éphèse où il rencontra Paulet ses disciples. Il enseignait en effet, «avec ferveur et avecexactitude ce qui concerne Jésus...et prêchait hardiment dans lasynagogue». Mais son christianisme se distinguait de celui de Paulpar le fait qu'il ne connaissait pas d'autre baptême que celui deJean-Baptiste. Il ignorait donc et le baptême chrétien seulement parl'Esprit, dont parlent par ex. Mr 1:8,Ac 1:6, et le baptêmechrétien par l'eau et par l'Esprit (Jn 3:5 et ép. de Paul) enusage dans les Églises pauliniennes. Aussi Apollos a-t-il dû êtreconverti à Alexandrie ou ailleurs, par des missionnaires de lapremière heure ou du moins de la première espèce qui, comme Jésus etses premiers disciples, n'avaient reçu d'autre baptême que celui deJean. 3. Conversion à l'Évangile paulinien . C'est à Éphèse qu'ilreçut, d'Aquilas et de Priscille, l'enseignement chrétiencomplémentaire (Ac 18:26). Nous ne savons au juste si le baptêmechrétien lui fut imposé. C'est extrêmement probable, d'après l'analogiede certains «disciples» mentionnés dans Ac 19:1-7, qui étaient àpeu près dans le même cas. 4. Rôle dans l'Église . Apollos se rendit d'Èphèse àCorinthe (Ac 19:1,1Co 1:12), où sa prédication fut tellementappréciée qu'un parti spécial se groupa autour de lui (1Co 1:123:4-6,22). Paul condamna ce schisme comme tous les autres, maisconserva à Apollos, qu'il considérait comme le continuateur de sonoeuvre, et sa confiance et son affection; il l'exhorta même àretourner à Corinthe, qu'il avait quittée entre temps (1Co 4:616:12). Cela prouve qu'Apollos, comme d'ailleurs Paul lui-même, n'aété que l'auteur involontaire de ces séparations. Nous ne savons riensur son sort ultérieur, vu que l'identité du chrétien de même nom,mentionné par Tit 3:13, avec le nôtre n'est pas assurée. 5. Écrits d'Apollos . Comme Apollos, d'après les Actes, excellaitdans la démonstration de la messianité de Jésus par une exégèse del'A.T. qui, étant donnée sa formation alexandrine, c-à-d.philonienne, ne pouvait être que l'explication allégorique ettypologique, Luther et d'autres ont voulu lui attribuer ï'ép. anonymeadressée «aux Hébreux» (voir Luther, éd. Colangen, VII, 181; XVIII,38). Cette hypothèse est généralement abandonnée de nos jours (voirHébreux), mais l'enseignement de l'épître aux Hébreux peut cependantdonner une idée assez exacte de ce que devait être celui d'Apollos. 6. Tradition catholique . L'Église a canonisé Apollos avec ungrand nombre de chrétiens du même nom et lui a consacré le 9décembre. Jean H.