NO ou NO-AMON

Noms bibliques de l'ancienne ville de Thèbes, capitale de l'Egyptesous les pharaons du Nouvel Empire (après 1580 av. J.-C). En égypt., Ouêset ou Neout (=la ville), d'où en hébreu No (Jer 46:25,Eze 30:14,15,16) ou No-Amon =villed'Amon (Na 3:8). En grec, Thébaï ou Diospolis (ville deZeus), ou encore Diospolis la Grande. Sous l'Ancien Empire, laville est insignifiante. Elle prend de l'importance avec les pharaonsdu Moyen Empire (vers 2000 av. J.-C.) et atteint à la pleineprospérité avec la xviii° dynastie (1580 av. J.-C), victorieuse desHyksos. Elle devient le centre politique du pays, et Amon-Râ, dieunational, est adoré dans des temples magnifiques que les pharaonsagrandissent sans se lasser. Un moment délaissée pour el-Amarna, elleest rétablie dans sa prééminence par Toutankhamon. Les grandsbâtisseurs, Séti et les Ramsès, développeront ses temples et sespalais. Sa renommée est telle que dans la littérature classique ongardera le souvenir de la Thèbes «aux cent portes». Elle n'est paspour autant épargnée par les querelles dynastiques, non plus que parles invasions étrangères. Les Assyriens d'Assarhaddon arrivent sousses murs (670 av. J.-C.) et y reviennent avec Assourbanipal qui, àdeux reprises, saccage Thèbes (668 et 661 av. J.-C). Les prophètesd'Israël y font des allusions explicites (Na 3:8) et annoncentque de nouveaux malheurs s'abattront sur la ville (Jer 46:25,Eze30:14 et suivants). Lorsque Cambyse la réoccupera (525 av. J.-C), iln'ajoutera pourtant pas aux dévastations précédentes. La ville connutdésormais la décadence et, malgré tous leurs embellissements, lesPtolémées ne l'arrêtèrent pas. De nouvelles révoltes dynastiques,marquées par de nouveaux pillages, accélérèrent cette chute. Strabonn'y signalait plus, lors de son passage (24 av. J.-C), que quelquesvillages. Les ruines innombrables attestent seules aujourd'hui toutel'ampleur d'une civilisation qui demeure pour nous une sourced'étonnement et d'admiration. Sur la rive E. du Nil, les temples deLouqsor et de Karnak; sur la rive O., les temples funéraires de Séti,des Ramsès, de Déir el Bahri, et surtout l'immense nécropole de lafalaise où s'enfonce la vallée des Rois, sont les derniers témoins dela prodigieuse histoire de Thèbes (fig. 67, 75, etc.; voir aussi pl.IV). A. P.