Ville de l'antiquité, située sur la rive gauche du cours supérieur duTigre, en face de l'actuelle Mossoul; les collines de Kouyoundjik etde Nebi Djounous (=prophète Jonas) désignent son emplacement. Autemps de Hammourabi (vers 2000 av. J.-C), elle était déjà un centreimportant du culte d'Istar. En 1350, elle tomba au pouvoir desAssyriens. Avec Sanchérib, qui en fit une ville superbe par sespalais et ses temples, elle devint la capitale du royaume.Assourbanipal (669-626) avait installé dans son palais unebibliothèque considérable de tablettes cunéiformes, qui furentdécouvertes en 1850 par Sir Henry Layard et qui ont fourni desdocuments assyriens de grande importance au double point de vuehistorique et religieux. Ninive fut prise et détruite en 612 av.J.-C, par une coalition de Mèdes et de Babyloniens; peu après,l'empire assyrien s'effondrait devant l'empire babylonien. Dans l'A.T., Ninive représente la puissance païenne et hostile;elle était l'objet d'une haine farouche, qui se manifeste dans lesparoles du prophète Nahum, contemporain de la chute de la ville.D'autre part, dans l'histoire du prophète Jonas (voir ce mot), laville de Ninive, décrite d'une façon fantaisiste, représente le mondepaïen, objet de la sollicitude de Dieu, à l'encontre du sentimentjuif particulariste et étroit. Les fouilles, faites à Ninive dès 1847 et reprises avec activitéen 1927, ont mis au jour de splendides spécimens de l'art assyrien,dont plusieurs se trouvent au British Muséum à Londres et au Musée duLouvre à Paris. Voir Assyrie et Babylonie. Aug. G.