MOUCHE

Il se peut que la quatrième des plaies d'Egypte ait consisté en uneinvasion exceptionnelle de mouches, et de mouches particulièrementdangereuses (LXX, kunomuia-- mouches s'attaquant aux chiens); Sg.et Vers. Syn. traduisent: mouches venimeuses, et Bbl. Cent.: taons.Mais le sens du terme hébr., ârob (Ex 8: et suivantsPs 78:45 105:31), est incertain; sa racine sembleexprimer l'idée de mélange, d'où l'ancienne traduction (Ost., Mart.,à la suite de Josèphe et du Talm. Bab.): mélange d'insectes; la Vulg,dit: diverses espèces de mouches; et Cramp., plus étrangement:scarabées; la traduction: blattes (les vulgaires cafards) pourraitmieux se soutenir. Cette plaie des mouches peut d'ailleurs être unevariante de la précédente, celle des moustiques (voir Plaiesd'Egypte). Un autre terme hébr., par contre, zeboub, désignecertainement les mouches. Ésaïe (Esa 7:18) compare à leursessaims innombrables les troupes égyptiennes que l'Éternel va appelercontre Juda (comme aux essaims d'abeilles les troupes assyriennes);dans Ec 10:1 il est fait allusion aux foisonnements de mouchesde toutes sortes sur les objets ou liquides parfumés: bientôtengluées, elles y meurent par quantités et corrompent le parfum;c'est une illustration imagée de la remarque qui précède(Ec 9:18) comme de celle qui suit (Ec 10:1). On peutrapprocher du mot zeboub l'arabe moderne debab, nom de toutesles grosses mouches qui sucent le sang, comme les taons. Contrel'intolérable fléau que constituent tous ces insectes nuisibles quidans les pays chauds pénètrent partout en nuées épaisses ettransportent les germes de nombreuses maladies, notamment celles desyeux, les Philistins invoquaient leur «dieu des mouches»: Baal-Zébub(voir ce mot).