C'était un aliment très apprécié des Israélites (Jug 14:18,2Sa17:28, Sir 11:3 39:26); le moraliste en déconseille mêmel'abus (Pr 25:16,27). Il doit avoir été abondant dans un pays où, selon une locutionpopulaire, «ruisselaient le lait et le miel» (Ex 3:17,No 14:8,Jer11:5 32:22, Sir 46:8); on en faisait présent aux étrangerscomme de l'une des meilleures productions du pays (Ge 43:11) etl'on en récoltait assez pour pouvoir en exporter (Eze 27:17).Toutefois, certains auteurs pensent qu'il faut traduire raisiné et y voir un produit de la vigne (voir Vin). En effet, l'élevage desabeilles (voir ce mot) ne paraît avoir été connu que tard, la Mischnaseule en faisant mention; peut-être y est-il fait aussi allusion dansEsa 7:18, où le prophète compare l'Éternel à un apiculteur quiappelle ses abeilles en sifflant, et dans Ca S 1, où le miel figureparmi les produits du jardin. Le miel sauvage était recueilli dans les anfractuosités desrochers (De 32:13,Ps 81:16), dans les forêts (1Sa14:25-29), ou même dans les carcasses d'animaux gisant dans lacampagne (Jug 14:8 et suivant). On le conservait dans desrécipients spéciaux, probablement des cruches en terre (1Ro14:3). Le sucre étant chose inconnue, le miel en tenait lieu etentrait dans la confection de la pâtisserie et de certainsmets (Ex 16:31). Il était le complément d'un repas frugal et semangeait, par exemple, avec les sauterelles et le poisson (Mr16,Mt 3:4,Lu 24:42). Le code rituel admettait que le miel fût présenté au sanctuairecomme offrande de prémices (Le 2:12,2Ch 31:5), mais il enexcluait formellement l'emploi dans les oblations à consumer surl'autel (Le 2:11), le miel étant assimilé au levain etconsidéré, sinon comme un ferment, du moins comme une substancefermentée ou fermentescible et par conséquent impropre à consécrationcérémoniale. Le miel sert souvent de terme de comparaison pour évoquer ladouceur: (Jug 14:14,18) de la manne (Ex 16:31), des parolesagréables (Pr 16:24), de l'enseignement (Pr 24:13 etsuivant), de la Loi de Dieu (Ps 19:11 119:103), de Son messageconfié au prophète (Eze 3:3), de la sagesse (Sir24:20), etc. Ch. K.