MÉSOPOTAMIE

(=entre les neuves). Ce terme, par lequel les LXX (qui disent aussi Mesopotamia Syrias ou Syria potamôn) rendent l'expression Aram Naharaïm (Syrie des deux fleuves) renfermée dans la Biblehébraïque (Ge 24:10,De 23:4,Jug 3:8 etc.) ou celle de Paddan-Aram (plaine de Syrie, Ge 25:20-28 31:18, etc.),désigne avant tout la plaine élevée et fertile qu'arrosentl'Euphrate, le Habor et le Tigre, dont le N.-O. (Araméens) futrattaché par les Perses (Darius I er) à la satrapie de Syrie et dontl'Est constitua l'empire assyrien. Cette contrée, appelée Nârima dans les lettres de Tell el-Amarna et Naharina (cf. inscr,égypt.), appartenait primitivement au puissant royaume du Mitanni,dont la classe dirigeante était, comme ses voisins hittites, de racearyenne (voir pl. I). Si l'on veut considérer Naharaïm non commeun duel (pays des 2 fleuves), mais comme un locatif (pays du fleuve),on peut y voir la région arrosée par les deux rives de l'Euphrate ety comprendre tout le cours moyen de ce fleuve jusqu'aux steppesoccupés par les Arabes nomades. Sous les Babyloniens qui possédaient Tyr sur la Méditerranée etTérédon sur le golfe Persique, la Mésopotamie devint une des routescommerciales les plus florissantes du Proche-Orient asiatique. LesGrecs l'avaient comparée à un navire à cause de sa forme en fuseau.Les Arabes l'appellent «l'île» parce qu'elle est entourée d'eau; ilsla conçoivent donc comme allant jusqu'au golfe Persique. De fait, oncomprend aujourd'hui généralement sous ce vocable tout le paysenfermé entre le cours des deux grands fleuves, y compris la contréeque l'on regarde comme le berceau de la plus antique civilisation:Accad et Sumer, avec Babylone, Lagach (=Tello;voir fig. 295, 296),Our, Éridou. Malgré tout, à travers les âges et les textes, le nom deMésopotamie semble garder quelque chose d'assez flottant. VoirAssyrie et Babylonie, Syrie (Araméens).