MENSONGE, MENTEUR

Est mensonge toute affirmation consciemment fausse, mais aussi lefait de passer sous silence ou de déformer la vérité en vue detromper le prochain.ANCIEN TESTAMENT. Le Décalogue ne vise qu'un cas particulier du mensonge, le fauxtémoignage (Ex 20:16; voir aussi De 19:16,21); mais on peutcomprendre ce commandement, dans un sens plus général, commel'interdiction de tout mensonge (Le 19:11).Tant que la morale n'est pas intimement unie à la religion, il peutarriver que des écrivains bibliques ne condamnent pas expressémentcertains mensonges commis dans une intention utilitaire:

Abraham faisant passer Sara pour sa soeur, Ge 20:2; même faute attribuée à Isaac, Ge 26:7; Rahab sauvant par un mensonge les envoyés de Josué, Jos 2:4; David chez les Philistins, 1Sa 27:8-11.
Autres exemples de mensonges:
Caïn (Ge 4:9), frères de Joseph (Ge 37:31 et suivant), Samson (Jug 16:10), Guéhazi (2Ro 5:22,25)
Ce sont les prophètes qui réprouvent le mensonge avec le plus devéhémence: (Os 7:3 12:1,Mic 6:12) l'Éternel est avant tout leDieu de vérité; (cf. Jer 4:2,Mal 3:5 et suivants) d'oùl'énorme culpabilité des faux prophètes qui, prétendant parler en sonnom, profèrent des mensonges (Jer 5:31 6:13 29:9,Eze 13:6). Le menteur est aussi l'objet de sévères condamnations dans lesPsaumes et les livres sapientiaux (Ps 52:5 101:7 119:104,Pr 6:198:7 19:5 20:17, Sir 7:13 15:8 20:24-26 etc.).NOUVEAU TESTAMENT. Jésus révèle plus profondément encore le principe du mensonge, dontil voit l'auteur en Satan, qui l'a introduit dans le monde: ilappelle Satan le père du mensonge (Jn 8:44, cf. Ge 3:4).Tout menteur est du Royaume des ténèbres, dont Satan est lesouverain.Jésus personnifie la Vérité (Jn 14:6). Par lui elle est venuedans le monde (Jn 11:7).Le mensonge était banni de la première Église de Jérusalem (Ananiaset Saphira, Ac 5:3), et en général de toute communautéchrétienne (Eph 4:25,Col 3:9,Tit 1:12 et suivants).Les menteurs seront exclus de la Jérusalem céleste (Ap 21:27).Toutefois, le cas de Pierre, qui par peur de souffrir avait mentieffrontément pour renier son Maître, mais s'était ensuite repentidans les larmes et fut réintégré par le Seigneur dans sa vocationd'apôtre (Mr 14:66-72 et parallèle, Jn 21:15 etsuivants), est un exemple typique de pardon et de relèvement.Une étude approfondie du sujet nous mettrait en présence de deuxformes différentes du mensonge également condamnées par la Bible: lemensonge habituel dans la vie sociale et le refus d'accepter lavérité, refus dont la conséquence finale est de séparer l'hommed'avec Dieu. (2Th 2:9 et suivant)--Voir Vérité.