LYSTRE ou LYSTRES

Ville de la Lycaonie (voir ce mot), située à 30 km. au Sud d'Iconieet bâtie à la forte altitude de 1.250 mètres, sur la grande route del'Orient vers Éphèse. C'était une colonie romaine, fondée, ainsi queplusieurs autres du voisinage, par l'empereur Auguste, pour maintenirdans l'obéissance les tribus sauvages de montagnards établis plus ausud. Même en Orient, ces colonies conservaient un caractère romain;on y parlait officiellement le latin. Mais la population, de raceasiatique primitive, était fort ignorante, extrêmementsuperstitieuse; elle parlait plus volontiers son dialectelycaonien (Ac 14:11). Il est à remarquer que la présentation quesaint Paul leur fit de l'Évangile était fort bien appropriée à desruraux, sans s'appuyer sur l'A.T, devant des auditeurs ignorant lejudaïsme (Ac 14:15-17). Les documents de l'antiquité étaient muets sur Lystre jusqu'à ladécouverte d'une monnaie portant l'inscription: Colonia Julia FélixGemina Lustra La ville avait un temple de Jupiter, situé vraisemblablement horsdes murs: (Ac 14:13) on n'en a trouvé aucune trace. Une vieillelégende de la contrée, dont Ovide s'est fait l'écho dans ses Métamorphoses (VIII, 620SS), racontait comment Jupiter et Mercureétaient venus faire une visite à un vieux couple, Philémon et Baucis,qui vivaient non loin de Lystre, dans les montagnes de Phrygie. De làl'assimilation de Barnabas et Saul avec Jupiter et Mercure, à leurpremier voyage missionnaire, lorsque les habitants les virent guérirmiraculeusement un paralytique (Ac 14:13). Paul visita Lystre une seconde fois, lors du second voyagemissionnaire; c'est là qu'il trouva Timothée (voir ce mot), quidevint son disciple (Ac 16:1 et suivants). Son allusion dans2Ti 3:10 et suivant semble indiquer que Timothée avait ététémoin des mauvais traitements qu'il avait subis de la foulefanatisée. Suivant l'interprétation qu'on donne à l'expressiongéographique «Galatie et Phrygie» dans Ac 18:23, on suppose ounon que Lystre fut comprise (avec Derbe, Iconie, Antioche) dansl'itinéraire de la troisième mission (voir Galatie, Paul [sesvoyages], II et III).