LYCAONIE

(Pour l'origine de ce mot,voir Loup.) Le terme de Lycaonie désignaitau I er siècle une région de l'intérieur de l'Asie Mineure, située auNord de la chaîne du Taurus. Elle était limitée à l'Est par laCappadoce, au Nord par la Galatie, à l'Ouest par la Phrygie, au Sudpar la Cilicie. Le géographe Strabon décrivait la Lycaonie comme unplateau élevé et froid, où paissent abondance de moutons et d'ânessauvages. Ces derniers ont disparu, mais les moutons y sont encoretrès nombreux. L'altitude moyenne de ce plateau est d'environ 1.000m., mais il s'y dresse plusieurs chaînes de montagnes de plus de2.000 m. L'eau est rare. La stérilité qui en résulte est augmentée,surtout au Nord, par la présence de sel dans le terrain. Pendantl'époque romaine, on avait fait d'importants travaux de canalisationet d'irrigation, qui avaient augmenté la fertilité, mais tout cela aété négligé depuis lors. Les Lycaoniens, du temps de l'empire perse, étaient sauvages etpillards. Ils ne purent cependant pas empêcher la construction de laroute qui fait communiquer Éphèse avec les Portes de Cilicie, et lelong de cette route plusieurs villes furent fondées: Iconium ouIconie (voir art.), aujourd'hui Konia, qui, à certaines époques,a fait partie de la Phrygie, était la plus importante; elle est aucentre de la région la plus fertile du pays. Plus au Sud setrouvaient Lystre et Derbe (voir ces mots). Pendant l'époque romaine,une partie de la Lycaonie fut rattachée à la province de Galatie.C'est ce qui a fait émettre l'hypothèse que les Églises d'Iconie, deLystre et de Derbe peuvent avoir été ces Églises de Galatie,auxquelles Paul écrivit son importante épître (voir Galates, Paul[ses voyages]). Dans Ac 14:11 est mentionnée la langue lycaonienne,entièrement différente du grec, et incompréhensible aux étrangers.Cette langue, probablement sémitique, fut plus tard remplacée par legrec. La Lycaonie devint chrétienne de bonne heure; au IV e siècle, ily avait un évêché dans chaque ville de quelque importance. Ch. B.