Souvent mentionnée dans l'A.T, et quelquefois dans le N.T., la luneest considérée comme une des oeuvres du Créateur (Ge 1:16,Ps 8:4148:3); mais les poètes de la Bible sont très sobres en parlantd'elle (Job 31:26,Ca 6:10). Son rôle essentiel est de présider àla nuit (Ps 136:9,Jer 31:35) et de mesurer le temps (Ps104:19, cf. Jos 10:12 et suivant). A chaque nouvelle lune (grec néoménia) commence eneffet, pour les Hébreux, un mois nouveau (le même mot est employépour désigner la lune et le mois), et ce premier jour est un jour defête. Cet usage remonte vraisemblablement à une haute antiquité, carplus encore qu'aux gens sédentaires et aux citadins, la lune parleaux nomades orientaux qui voyagent souvent avant le lever du soleil;elle est une compagne, une amie dont on salue la réapparition avecjoie. L'histoire des religions permet du reste d'affirmer que, toutautant et plus encore peut-être que le soleil, la lune a toujoursexercé une forte influence sur l'imagination des peuples. En Israël,anciennement du moins, tout travail cessait au jour de la nouvellelune (Am 8:5); c'était un jour de joie (Os 2:11,No 10:10),que le roi Saül marquait par la célébration d'un festinparticulier! (1Sa 20:5-24) et de caractère sacré.| (1Sa20:27) Les sacrifices de famille étaient volontiers présentés cejour-là (1Sa 20:6,29), un culte spécial avait: lieu ausanctuaire (Esa 1:13,Eze 46:1), et certains textes précisentmême les sacrifices offerts à cette occasion (Eze 46:6,No 28:et suivants). On aimait à profiter de la nouvelle lune pour rendre visite auprophète (2Ro 4:23), et ce jour-là le serviteur de; l'Éternelétait particulièrement apte à prêter l'oreille à la voixdivine (Eze 26:1,Ag 1:1). D'après Col 2:16 et Ga 4:10,certains chrétiens s'associeront; longtemps encore à cette fêtejuive, couramment mentionnée dans l'A.T, avec le sabbat et les joursde fête (Am 8:5,Esa 1:13,Os 2:11). La pleine lune a dû être, de bonne heure aussi, l'occasion deréjouissances régulières (Ps 81:4,Pr 7:20, où il faut lire«pleine» lune). Il est possible qu'à l'origine le sabbat (voir ce mot)ait été la fête de la pleine lune; en tout cas il doit y avoir eurapport étroit entre le sabbat et les phases lunaires. La grande fêtede Pâque se célèbre à la première pleine lune du printemps et la fêtedes Tabernacles à la pleine lune de l'équinoxe d'automne (voir Fêtes). Le culte de la lune occupait une place importante dans lesreligions sémitiques; plus d'un passage de l'A.T, y faitallusion (De 4:19 17:3,Esa 24:23 47:13,Jer 8:2 etc.); le livredes Rois déclare nettement que Josias chassa ceux qui offraient desparfums à la lune (2Ro 23:5); c'est la «Reine du ciel» àlaquelle les Israélites en Egypte offrent parfums etlibations (Jer 44:25). Même devenu monothéiste, le Juif a de lapeine à se garder d'un mouvement d'adoration lorsqu'il voit la lunes'avancer majestueuse au ciel de la nuit (Job 31:26). Il semble qu'on attribuait à la lune une certaine action sur lafécondité du sol (De 33:14); d'autre part le clair de lune étaitconsidéré comme nocif et provoquant certaines maladies (Ps121:6, cf. les lunatiques de Mt 4:24 17:15); peut-être faut-ilenvisager comme moyens de protection magique les bijoux en forme dedisques et de croissants que les nomades suspendaient au cou de leurschameaux (Jug 8:21, cf. Esa 3:18). Les descriptions apocalyptiques déclarent que certainschangements se produiront dans la lune à la veille du jour deJéhovah (Esa 13:10 24:23 30:26,Joe 2:10 3:15,Eze 32:7,Mt 24:29,Mr13:24,Ac 2:20,Ap 6:12). D'autre part, elle appartient à l'universmatériel, et l'habitant de la cité future n'aura donc plus besoind'être éclairé par l'astre des nuits (Esa 60:19,Ap 21:23 22:5).Cwt.