LIBERTÉ

Il se trouve dans la Bible plusieurs idées de la liberté, qui ne sontpas toujours exprimées par les termes hébreux et grecs correspondantau mot français. 1. Liberté politique ou civile.État d'une personne ou d'une collectivité sur laquelle ne pèse aucunecontrainte. En ce sens, la liberté s'oppose à l'esclavage (voirEsclave), ou à l'oppression. L'Eternel est appelé libérateur parcequ'il délivre Israël de la main de ses ennemis. (Jug 3:9)--Il est appelé: de ce nom, dans un sens plus profond, en particulierdans les Psaumes, parce qu'il délivre le croyant de l'oppression del'épreuve (Ps 18:3 40:17 etc.). 2. Liberté à l'égard de la loi.Opposition établie par Jésus et formulée particulièrement par saintPaul, entre l'observation servile de la loi mosaïque et l'obéissancepersonnelle et volontaire au Dieu Père et Sauveur. L'attitude deJésus à l'égard du sabbat et des autres coutumes légales illustrecette notion évangélique de la liberté. C'est cette idée qui ainspiré l'apôtre Paul dans ses relations avec les judéo-chrétiens.L'apôtre a parfaitement exprimé ce principe en ces mots: «Là où estl'Esprit du Seigneur, là est la liberté» (2Co 3:17; voir encoreRo 8:21,Ga 2:4 5:1,1Co 9:19; parrêsia, 1Ti 3:13). Cetteliberté peut avoir pour limite l'obligation de ne pas scandaliserceux qui ne la possèdent pas (1Co 8:9 et Ro 14:13 etsuivants). 3. Liberté à l'égard du péché.Le chrétien, libre à l'égard de la loi, n'est pas pour cela libre depécher. Le N.T. dénonce vigoureusement cette confusion (Ga 5:13et 1Pi 2:16). Tout au contraire, le chrétien est affranchi dujoug du péché; en effet, «celui qui commet le péché est esclave dupéché» (Jn 8:34; voir aussi Ro 6:17), mais celui qui croiten Jésus-Christ est affranchi par la vérité (Jn 8:32) et parJésus-Christ (Jn 8:36), qui est mort pour nous racheter del'esclavage et nous faire obtenir l'adoption filiale (Ga 4:4,7)- Désormais, libéré de ce joug, le chrétien devient l'esclave deDieu (Ro 6:22) et de Jésus-Christ (1Co 7:22); mais cettedomination, bien loin d'être une négation de la liberté, en estl'expression la plus haute (1Pi 2:16). Ces affirmations del'Écriture, en apparence contradictoires, ont été reprises par desphilosophes modernes, qui entendent par liberté le fait pour l'hommed'être déterminé par les motifs les plus élevés et d'obéir auxexigences de la conscience. 4. Liberté de l'homme à l'égard de Dieu.Toute l'Écriture montre que l'être humain a reçu de Dieu une certaineliberté d'action que la philosophie désigne par libre arbitre. Lestermes, si fréquemment employés dans la Bible, d'obéissance (voir cemot) et de désobéissance, supposent cette notion. Dieu demande descroyants un service volontairement consenti, un choix personnel entrel'Éternel et les faux dieux, entre le bien et le mal. Jésus l'affirmesans cesse implicitement (voir par ex. la parabole des deux fils,Mt 21:28, ou le «peut-être» de Lu 20:13).Mais en même temps, la Bible affirme que Dieu connaît d'avance toutesles actions des hommes (voir Prédestination) et que l'homme ne peutrien faire sans la volonté divine. L'Écriture ne résout pas cettecontradiction, qui est d'ordre spéculatif et non pratique. Le salutque Dieu apporte à l'homme exige au contraire que la liberté humaineet la toute-puissance divine soient affirmées avec une égale force,comme saint Paul le fait d'une manière si frappante dans le passagePhp 2:12 et suivant Voir Repentir. R. C.