KABBALE

Pendant les deux derniers siècles antérieurs à Jésus-Christ se formaentre Juifs initiés une sorte de philosophie ou théo-sophie secrète,la Kabbale ou Cabale (de l'hébreu qabbâlâh =tradition). Issue d'interprétations allégoriques de l'A.T., par exemple durécit de la création (Ge 1) ou de la vision du chariot (Eze1), --deux chapitres dont la lecture fut interdite par le judaïsmeorthodoxe aux Juifs de moins de 30 ans, à cause des interprétationsdangereuses qu'on en tirait,--la Cabale échafaudait toute unedogmatique et une métaphysique étranges sur une exégèse aux procédésarbitraires qui tirait des lettres mêmes du texte scripturaire unesignification profonde et mystérieuse (d'où le sens donné au terme:cabalistique). La Cabale est exposée principalement dans le Sepher Jetzira (Livre de la création), attribué au rabbin Akiba (Mort en 135) maisrédigé sans doute vers le VIII e ou le IX e siècle, dans le Bahir (Splendide), paru vers le XI e ou le XII e siècle, puis dans le grandrecueil de 19 ouvrages divers intitulé le Zohar (Éclat, Lumière:allusion à Da 12:3), écrit dans la langue rabbinique du Moyenâge. Le système dans son ensemble, traitant de l'évolution de Dieu ensoi puis dans la création, exerça une grande influence dans lejudaïsme et la pensée humaine en général, entre autres par l'oeuvredu Juif Philon, d'Alexandrie (20 av. J.-C, à 54 ap. J.-C), qui avaitsur la Cabale proprement dite l'avantage de rattacher sesspéculations à la philosophie grecque. Comme la plupart des théosophies, la Cabale devait dégénérer enpratiques magiques divinatoires, superstitieuses, voire malignes;d'où le sens péjoratif, d'intrigues suspectes, qui s'est attaché parla suite aux mots: cabale, cabaler.