JUIF

(hébreu Yehoudi, grec Ioudaïos) Adjectif dérivé du nom de Juda, et équivalent de Judéen; appliquéà la langue des Israélites, l'hébreu, il est traduit judaïque dans 2Ro 18:26 parallèle Esa 36:11, etc. Il devient nom de peuple à partir de l'époque de Jérémie,(Jer 32:12 38:19 etc.) par opposition aux Israélites de l'ancienroyaume du Nord (Jer 34:9) ou, plus souvent, auxétrangers (2Ro 16:6 25:25,Jer 40:11 41:3, etc.; voir Jéhtjdi etJéhudija, qu'il faut peut-être lire: Juif, et Juive). C'est en effetla puissante tribu de Juda qui, après le schisme, donna son nom auroyaume du Sud (1Ro 14:29 etc.), alors que celui du Nord, enrompant avec la maison de David, avait accaparé le nom national,Israël (1Ro 12:19 etc.). Plus tard, tous les exilés de la deuxième déportation à Babyloneétant de Juda (2Ro 25), on les appela dès lors assez souvent lesJuifs (Esd 4:12,Ne 1:2,Est 4:3,Da 3:8 etc.). La portée de cetitre était aussi religieuse que politique, car c'est du Deutéronome,connu et appliqué en Juda seulement sous Josias (2Ro 22 ss), quesortit le culte israélite au retour de l'Exil (voir Israël,Diaspora). A l'époque de J.-C, l'appellation de Juif ou Juive est devenuegénérale: Fl. Josèphe écrit les Antiquités juives et la Guerrejuive ; le N.T. sous-entend généralement par ce terme un contrasteavec les Gentils ou païens (Mt 2:2 27:29,37,Mr 7:3,Jn 2:6,Ac10:28 16:1 24:24), ou avec les Samaritains (Jn 4:9-22).Dans le quatrième évangile, à part les trois textes que nous venonsd'en citer, l'expression si fréquente «les Juifs» désigneordinairement le point de vue tragique de l'auteur quand il parle desgrands chefs représentatifs du peuple de Dieu et responsables de soncrime contre le Fils de Dieu (Jn 1:19 2:13,18 18:14,33,3619:12,14,21; etc). L'apôtre Paul, dans ses épîtres, dit, au sens général: Israël,les Israélites (Ro 9:3 10:1 etc.), et il semble attacher luiaussi un sens péjoratif au nom de Juif (1Th 2:14,1Co 1:22,2Co11:24,Ro 3:29, cf. Ap 2:9), et en tout cas au verbe dérivé:judaïser.--Voir (Ga 2:14) Israélite. Jn L.