Descendant d'une famille sacerdotale, Flavius Josèphe est né àJérusalem en 37 ou 38 ap. J.-C. Après de longues études, il serattacha au parti pharisien. Commençant sa carrière d'avocat à 26ans, il se rendit à Rome. Protégé par l'impératrice Poppée, il plaidaet fit acquitter quelques prêtres juifs. Au cours de la révoltejuive, en 66, il se mit à combattre les Romains. Fait prisonnier ausiège de Jotapata, il fut libéré et passa au service des Romains.Vespasien le prit en estime, car Josèphe lui aurait prédit sonaccession au trône. Dès lors, il devint l'intermédiaire entre lesJuifs et les Romains. Il accompagnait Titus pendant la dernière phasede la guerre et assista à la destruction du Temple et de la ville deJérusalem (70). Après la dispersion définitive de son peuple, Josèpherentra à Rome; jouissant de la faveur impériale, il consacra sontemps à rédiger ses ouvrages. Il mourut dans les dernières années dupremier siècle. Son oeuvre historique possède, aujourd'hui encore, une valeurparticulière. Josèphe transmet des traditions et des faits précieux àconnaître: il n'est pas à l'abri de toute partialité, car ils'efforce, à l'adresse de ses lecteurs non-juifs, de présenter lesévénements et les idées touchant sa race sous un angle favorable auxRomains. La première de ses oeuvres, la Guerre des Juifs, est unedescription assez exacte de cette ultime révolte. Écrit d'abord enaraméen, puis en grec (langue qu'adoptera Josèphe pour ses ouvragespostérieurs), ce récit doit se lire avec les réserves qu'impose lerôle personnel que l'auteur joua dans cette guerre. Les Antiquités juives exposent, en vingt livres, l'histoiregénérale, la vie intellectuelle et religieuse du peuple juif. Josèpheapporte une contribution extrêmement précieuse à l'histoireanecdotique et archéologique de la période des Macchabées et desHérodes. On y trouve sa tendance habituelle: rapprocher au point devue de la culture et des lois le peuple juif des Grecs et desRomains. Il lutte aussi contre les préjugés de ses contemporainsnon-juifs. C'est ainsi qu'il compare les idées des rabbins auxconceptions philosophiques grecques. Par exemple, il relèvel'analogie du pha-risaïsme et du stoïcisme (XVIII, 2:4). Quant aucélèbre passage (XVIII, 3:3) concernant Jésus, il est, de l'avisunanime des critiques, une interpolation postérieure, même dans lesrecensions slaves, récemment étudiées. Son autobiographie (Vita) est en réalité une apologie, destinéeà justifier sa conduite et ses opinions politiques. Enfin, le livre Contre Apion, défense du judaïsme, est encoreintéressant pour les nombreux renseignements qu'il contient sur lescroyances et les coutumes des Juifs de la Diaspora (voir ce mot). L'importance des ouvrages de Josèphe au point de vue de la Bibleest de premier ordre. A certains égards, il comble une lacune denotre documentation: il aide à comprendre ce qui s'est passé entreles derniers livres de l'A.T, et les premiers livres du N.T. Sur lavie et les moeurs juives au temps de Jésus et des apôtres, sacontribution est précieuse. Cultivé, attaché à sa race malgré soncaractère opportuniste, Josèphe aide à jeter une lumière sur le dramequi mit un terme à la vie politique et nationale du peuple d'Israël. BIBLIOGRAPHIE --Texte: éd. B. Niese, Josephi Opéra, 7 vol..1887-95 traduction franc.: Th. Reinach, Paris 1900. Sur les versions,slaves: Eisler, Jésus, Heidelberg, 1928. Bibliogr complètedans: Voir art. Josephus dans Encycl. Judaïca, , Berlin. P.-G. Ch.