JÉRIMADETH

Ce nom de localité, introduit par Victor Hugo dans un vers célèbre de«Booz endormi» (Légende des Siècles), n'existe pas dans la Bibleet n'est pas connu par ailleurs, bien que sa composition puisse êtreconforme aux règles de la langue hébraïque: il commence commeJérimoth et se termine par la forme féminine eth (qui se trouvedans Nazareth, Génézareth); il ne serait donc pas impossible quel'auteur l'eût trouvé quelque part dans un texte relatif à l'Orient.Toutefois, dans les milieux littéraires où se discute ce minusculeproblème, on y voit généralement une fabrication verbale du poète,qui n'en était pas à une création près (de même, plus haut, Galgala,imaginé d'après Galilée, Guilgal, etc.).On sait qu'il ne faut pas attendre de tels poèmes l'exactitudehistorique; ce vers lui-même:

Tout reposait dans Ur et dans Jérimadeth,
où la ville caldéenne d'Ur, à 1.000 km. de Canaan, est donnéepour voisine des champs de Booz à Bethléhem, et la remarque qu'autemps des Juges la terre
Était encor mouillée et molle du déluge,
et le distique d'un autre morceau biblique de la Légende des Siècles:
Or, de Jérusalem, ou Salomon mit l'arche, Pour gagner Béthanie, il faut trois jours de marche,
(en réalité trois quarts d'heure), sont autant de notables exemplesdes fantaisies que se permettent volontiers certains artistes.