ILE

Le mot hébreu (hi, plur, hiyyîm) désigna d'abord, du point devue des marins, dans la race israélite qui n'aimait guère la mer, une«relâche», c-à-d, un lieu de repos pour les navigateurs. Aussi a-t-ilassez souvent le sens général de pays baigné par la mer (ex.: Esa23:2-6, et Esa 20:6, où Vers. Syn. a: pays; Sg., côte; Cramp.,rivage; Ost., île; il s'agit bien de la côte phénicienne etphilistine); mais il peut aussi être pris au sens pr., par ex. pourl'île de Caphtor =Crète (Jer 47:4). De même le plur, peutdésigner quelques fois des terres «en mer», comme Kittim =Chypre (Jer 2:10,Eze 27:6) ou bien l'archipel dont les îlots nesont devant Dieu qu'une poussière (Esa 40:15), et leSiracide (Sir 43:23) dit que Dieu planta les îles en mer. Mais le plus souvent cette désignation s'applique à des terres«sur mer» plutôt qu'à des îles proprement dites: celles de Esa42:15 représentent la terre ferme par opposition aux neuves; et«les îles» d'Élisa =Carthage ou Italie du S. (Eze 27:7), les«îles des nations» (Ge 10:6), «les îles de la mer» (Esa11:11 24:15,Eze 26:18,Est 10:1, 1Ma 14:5), «les îlesnombreuses» (Eze 27:3,15,Ps 97:1), «les îleslointaines» (Jer 31:10,Sop 2:11,Esa 59:18 66:19, Sir47:16), ou «les îles» tout court (Ps 72:10,Eze 26:15 27:3539:6,Da 11:18, 1Ma 8:11), ce sont à la fois les îles et lesrivages de la Méditerranée, soit du côté le plus proche (AsieMineure), soit au loin vers l'Occident. Cette dernière expression,«les îles», appartient surtout au vocabulaire et à la pensée dusecond Ésaïe, dont la vision prophétique s'élargit jusqu'auxextrémités de la terre, par delà, la Grande Mer (Méditerranée), etassocie les habitants de ces pays éloignés au programme sauveur del'Éternel (Esa 41:1,5 42:4,10,12 49:1 51:5 60:9 etc.). Dans le N.T., le grec nêsos (étym., terre navigante) désigneles îles proprement dites de Chypre (Ac 13:6), Malte (Ac 27:2628:1 et suivants), Patmos (Ap 19), auxquelles il faut ajouterla Crète, désignée par son seul nom propre (Ac 27:7). Il se peutque, dans Ap 6:14 16:20, ce terme ait le sens d'A.T.; «rivageslointains»; en tout cas, l'opposition qui y est établie entre lesmontagnes et les îles peut être rapprochée de l'emploi du même termedans les écrits grecs d'Egypte pour désigner, par contraste avec leshauteurs, les terres basses régulièrement inondées par le Nil, et queleurs nombreux canaux séparaient en effet en îlots. Voir les diversnoms propres cités dans cet article.