Expression qui ne se rencontre que dans 2Th 2:3 et équivautprobablement à l'Antéchrist (voir ce mot) des épîtres de Jean.Certaines versions traduisent par «l'homme d'iniquité»; le senslittéral serait d'homme du rejet de toute loi» (voir verset 8,l'impie, le «sans-loi»). Selon les vues de saint Paul, la parousie(voir ce mot) sera précédée d'une apostasie des croyants et del'apparition de «l'homme du péché...l'adversaire qui s'élèveau-dessus de tout ce qu'on appelle Dieu ou de ce qu'on adore, jusqu'às'asseoir dans le temple de Dieu, se proclamant lui-mêmeDieu» (2Th 2:3 suivant). En attendant, l'action de cet êtremauvais est enrayée par une puissance que les lecteurs sont censésconnaître (2Th 2:6); mais cette barrière disparaîtra dans lecours des temps et l'homme de péché déploiera alors son pouvoirmalfaisant jusqu'au moment de son anéantissement par le Christ(verset 6,8). Plusieurs interprétations ont été proposées pour lesdifférentes allusions que contiennent ces versets; indiquons les plusimportantes: 1. Ce qui le retient, celui qui le retient (verset 6 et suivant). Ona voulu voir dans ces mots une allusion à l'empire romain d'abord (cequi...), puis à Néron (celui qui...); d'autres ont prétendu expliquer«ce qui...» par la présence de l'Église et «celui qui...» par leSaint-Esprit dans l'Église. Il semble cependant que, pour Paul, lesdeux expressions aient simplement désigné l'empire romain, quin'était pas encore persécuteur à cette époque, et grâce auquell'ordre était maintenu; d'ailleurs il en parle comme d'une puissanceque tous connaissent. 2. L'homme de péché. On y a vu l'empereur romain, Caligula ou Néron.Mais cette explication, qui cadre plus ou moins bien avec le verset4, est difficile à admettre si l'on identifie l'empire romain à laforce qui s'oppose à l'homme de péché. Il s'agit plutôt, semble-t-il,d'un faux Messie sorti des milieux juifs de Jérusalem, et qui seraenvoyé à «ceux qui périssent parce qu'ils n'ont pas reçu l'amour dela vérité pour être sauvés» (verset 10), c'est-à-dire aux Juifs.--Cesexplications sont ingénieuses; toutefois il faut reconnaîtrequ'aucune n'est entièrement satisfaisante. Mieux vaut, dès lors, nepas chercher dans ces textes des références à des personnageshistoriques précis, et se contenter d'y voir un aspect particulierdes idées sur l'Antéchrist. Edm. R.