(hébreu Khanôq, dont la racine évoque l'idée d'initiation ou deconsécration; ne pas confondre avec Énos de Ge 5:6, dont le nomsignifie: homme). 1. Nom d'un patriarche qui se trouve dans les deuxgénéalogies des descendants d'Adam. Dans la plus ancienne (J), il estfils aîné de Caïn et père d'Irad (Ge 4:17). Dans la généalogiede Seth, il est le septième depuis Adam, fils de Jéred et père deMétusélah (Ge 5:18,21); cette dernière liste vient de P, dont onreconnaît les caractères habituels: style assez sec, sans images,récit ordonné suivant des formules identiques pour chaque nom,évaluation des âges en chiffres précis. Les deux listes ont pourtantbien des traits communs: les noms se retrouvent dans l'une et dansl'autre, à trois près, ce qui montre qu'il ne s'agit pas depersonnages différents ayant porté le même nom; seul l'ordre diffèreselon les traditions. Celle de J étant la plus ancienne, on peut enconclure que le rédacteur de P (qui a connu J) a changé exprèsl'ordre des personnages; on pourrait aussi supposer qu'il a reproduitune tradition distincte de J où l'ordre des noms aurait étédifférent. Quoi qu'il en soit, un fait a frappé les savants qui ontétudié les légendes babyloniennes sur les origines de l'humanité: laressemblance entre Hénoc et le roi légendaire babylonien Enmeduranki;tous les deux occupent la septième place dans la liste des hérosayant vécu avant le déluge; tous deux ont été en étroite communionavec leur dieu et en ont reçu la sagesse; «Hénoc marcha avec Dieu»,dit Ge 5:22, ce qui peut indiquer qu'il eut, comme Enmeduranki,la révélation des mystères divins. Les trois cent soixante-cinqannées attribuées à Hénoc semblent devoir être mises en relation avecl'année solaire; or Enmeduranki fut le héros protégé du dieu-soleil.Il est fort possible qu'un rédacteur de P, à l'époque où son peupleavait été mis en contact avec Babylone grâce à l'exil, ait euconnaissance de ces vieux récits et ait été influencé par eux. Maisle parallélisme entre la Genèse et les récits babyloniens peut êtreplus ancien et n'avoir été que constaté par P. D'ordinaire, après la mention de chaque personnage, le rédacteurajoute: «puis il mourut». Pour Hénoc, il écrit: «puis (Hénoc)disparut, car l'Éternel l'avait pris» (Ge 5:24). Il ne s'agitpas d'une résurrection, mais, comme dans l'histoire d'Élie, d'unenlèvement avant la mort. (cf. Heb 11:5) Hénoc n'est pas entrécomme les autres au séjour des morts (ou cheol): Dieu a devancé samort et l'a pris auprès de Lui, parce que, toute sa vie durant, ilétait resté en communion intime avec Lui. Nous devons marquer là uneétape dans la pensée religieuse d'Israël: alors que le cheol desanciens Israélites n'est qu'un néant, peu à peu a surgi la croyance àune survie très prolongée, pour des êtres exceptionnels, qui sontainsi récompensés pour leur piété; (cf. Ps 61:7 73:23) la foiisraélite semble affirmer ici que la communion avec Dieu ne peutcesser au moment de la mort. Cette conception devait préparer la voieà l'idée de l'immortalité de l'âme telle que nous la comprenons, etqui ne pénétra que très tard en Israël, après les persécutionsd'Antiochus Épiphane au II e siècle av. J.-C. (voir Eschatologie). Grâce au mystère de sa fin, Hénoc devint un personnagelégendaire. La littérature juive s'en empara pour en faire un héros,initié aux secrets divins; au II e et au I er siècle avant notre ère,apparurent les Livres d'Hénoc, comprenant: l'histoire de la chutedes anges, les voyages d'Hénoc, le livre des Luminaires célestes,l'Apocalypse des Semaines, les Paraboles d'Hénoc, etc. (voirApocalypses). Dans le N.T., l'épître de Jude cite un de cesouvrages (Jude 1:14). 2. Nom d'une ville fondée par Caïn (Ge 4:17) etqu'on n'a pu identifier. 3. Fils de Madian (Ge 25:4,1Ch 1:33). 4. Fils de Ruben (Ge 46:9,Ex 6:14,No 26:6,1Ch 5:3). -Ce nom est quelques fois écrit Hanoc, transcription littéralede l'hébreu.