(du grec hagios =saint, et gra-pheïn =écrire). Les Pères de l'Église ont désigné par ce mot les douze livres dutroisième recueil de la Bible hébraïque, appelés en hébreu ketoubêhaqqôdech =écrits sacrés, et, plus souvent, simplement ketoubim =écrits. Ce sont: Psaumes, Proverbes, Job, Daniel, Esdras, Néhémie,Chroniques, Cantique des Cantiques, Ruth, Lamentations, Ecclésiasteet Esther (voir Bible, Canon de l'A.T.). Il arrive que le langage moderne désigne parfois sous le titrehagiographes cinq de ces livres seulement: les cinq hagiographes =lescinq livres didactiques des ketoubim (Job, Psaumes, Proverbes,Ecclésiaste, Cantique des Cantiques). Par extension le terme a étéappliqué aux auteurs eux-mêmes des ketoubim dans la littératurebiblique, puis, dans la littérature ecclésiastique, aux écrivains quitraitent de la vie et des actes des saints. En matière d'histoire, ce qui distingue l'hagiographe del'historiographe, c'est que celui-ci, s'il respecte sa charge, écriten chroniqueur et s'efforce de tenir un compte exact de l'ensembledes faits dans la période dont il s'occupe, tandis que celui-là écriten apologiste, et se propose avant tout d'offrir ses héros àl'admiration du lecteur. Cette remarque ne s'applique pas aux auteursdes ketoubim, sauf lorsqu'ils racontent le passé d'Israël, dans 1et 2 Chron. Il suffit en effet de comparer ces pages avec le récitparallèle des livres Samuel-Rois, pour voir la différence entrel'auteur qui rapporte l'histoire telle qu'il la tient des faits ou dela tradition, et celui qui la reproduit telle que, dans sa dévotion,il se la représente.