A identifier avec le site de Tell Djema, à 14 km. au Sud-S.-E. deGaza. Si le nom antique s'est maintenu dans le village moderne de Oumm Djévâr (à 4 km. au Nord-O.), il y a là un cas de «migrationtoponymique», puisque dans ce dernier site les plus anciennes ruinessont d'époque romaine. Guérar est mentionné dès l'époque despatriarches, à propos d'Abraham (Ge 20:1 et suivant) etd'Isaac (Ge 26:1). Dans la liste des peuples, il forme une deslimites du pays des Cananéens (Ge 10:19). Abimélec, roi des Philistins, occupait Guérar,(Ge 20:2 26:1) mais cette mention de Philistins à l'époque patriarcale cadremal avec l'histoire, les Philistins n'étant apparus que beaucoup plustard, sous Ramsès III (1200 av. J.-C). Guérar est cité une dernièrefois dans l'histoire de Juda comme terme de la poursuite pendantlaquelle Asa extermina les Éthiopiens (2Ch 14:12 et suivant). As'en tenir strictement aux données topographiques que nousfournissent les textes, il faudrait admettre l'existence de deuxGuérar, celui du S. de Gaza et un autre, qui, placé entre Kadès etSur (Ge 20:1), pourrait être identifié avec le ouâdi Djérâr, au Sud-O, de Am Koudeïs. Les fouilles de W. Flinders Pétrie àTell Djema ont permis de dégager un habitat qui s'échelonne dudeuxième millénaire au IV e siècle av. J.-C. Les documents retrouvés attestent très nettement l'empriseégyptienne sur une ville qui était un relais important pour lescaravanes et un marché drainant les produits de l'élevage et les blésabondants du Négeb. Les greniers d'époque perse, les faucilles en ferou en silex, attestent encore ces cultures qui faisaient la richessedu pays. (cf. Ge 26:12-14) On comprend d'autant plus qu'il aitété très convoité et que les Égyptiens ne l'aient pas dédaigné. Leurstraces ont été relevées, remontant de Psammétique (660 av. J.-C.) àThoutmès III (1480 av. J.-C). L'exploration a révélé les restes d'uneville plus ancienne, qu'il s'agira de dégager et d'étudier. A. P.