GALATES (épître aux)

La Galatie est une région située au centre de l'Asie Mineure.Elle est délimitée au Nord par la Bithynie et la Paphlagonie, à l'Estpar le Pont et la Cappadoce, au Sud par la Lycaonie, à l'Ouest par laPhrygie. Ses villes principales étaient Ancyre (aujourd'hui Angora), Pessinonte et Tavium. Elle avait été occupée, vers lafin du III e siècle av. notre ère, par des peuplades d'origine celtevenues des côtes de la mer du Nord. Après avoir été longtemps diviséeen quatre, puis en trois tétrarchies, la Galatie eut, au I er siècleav. notre ère, un chef unique, Déjotarus, auquel Jules César donna letitre de roi. En 36 av. J.-C, Marc-Antoine remplaça Kastor, lepetit-fils de Déjotarus, par un de ses officiers, Amyntas, en mêmetemps qu'il ajoutait à la Galatie la Lycaonie, la Pisidie et unepartie de la Phrygie. A la mort d'Amyntas (25 av. J.-C), son royaumedevint une province romaine. Longtemps on conserva le souvenir quecette province était formée d'éléments disparates, et le terme deGalatie fut employé pour désigner tantôt l'ancien royaume deDéjotarus, tantôt la province romaine. L'épître de Paul aux Galates est-elle adressée aux Églises del'ancien royaume (Galatie du Nord), ou à celles du sud de la provinceromaine, à savoir aux Églises de Pamphylie, de Pisidie et de Lycaonie(Galatie du Sud)? La question peut être encore posée sous cette autreforme: l'épître est-elle adressée aux membres des communautés(Antioche de Pisidie, Lystre, Derbe, Iconie) que Paul avait fondéesau cours du premier voyage missionnaire (Ac 13-14), ou àd'autres Églises, de la région d'Ancyre par ex., qu'il aurait fondéesen traversant la «région galate» (Ac 16:6 18:23), au début dudeuxième et du troisième voyages missionnaires? La théorie de la Galatie du N. a été universellement admisejusqu'à la fin du XVIII e siècle. Celle de la Galatie du S., proposéed'abord par Schmidt (1750), n'a guère connu de vogue qu'après avoirété reprise par G. Perrot (1867). Elle a été admise par un grandnombre d'exégètes appartenant à des tendances théologiques trèsdiverses (Renan, Ramsay, Zahn, Jon. Weiss, V Weber, Lake, etc.). Lathéorie de la Galatie du Nord a toujours conservé des partisans(Reuss, Schürer. Holtzmann, Jülicher, Momm-sen, Lietzmann, Moffatt,Loisy, Lagrange, etc.). Il est, en tout cas, impossible de supposer l'épître adressée àla fois à toutes les Églises de la Galatie, car celles du N. etcelles du S. n'avaient pas été fondées en même temps et présentaientdes physionomies sensiblement différentes. Paul se donne comme le seul fondateur des Églises galates.(Ga 4:19) Pour les fonder, il a pu avoir des auxiliaires, mais non desassociés, et il a dû accomplir personnellement un grand effort alorsqu'il était entravé par la maladie (Ga 4:13). L'accueil desGalates avait été chaleureux. L'apôtre avait été reçu comme un angede Dieu, comme s'il avait été le Christ lui-même (Ga 4:14 etsuivant). Les Galates étaient, en majorité, d'origine païenne.(Ga 4:8) Il devait cependant y avoir aussi d'anciens Juifs parmieux (Ga 3:28). Paul avait dû séjourner deux fois, au moins, enGalatie (Ga 4:13). Après son départ, l'état des Églises avaitd'abord été florissant (Ga 5:7). Au moment où il écrivait(1Co 16:1 et suivant), en 56, Paul pouvait parler des instructions qu'ilavait données aux Galates au sujet de la collecte, d'une manière quisuppose qu'au sein des Églises galates personne ne songeait àcontester son autorité. Ces indications ne nous renseignent pas sur la région danslaquelle il convient de chercher les Églises galates. Paul, il estvrai, a l'habitude de se servir des noms administratifs des provincesromaines, mais cette habitude ne permet aucune conclusion certaine,car on ne voit pas quel autre terme que celui de Galatie aurait pudésigner la seule région d'Ancyre. D'autre part, il serait étrangeque le nom de l'ensemble de la province eût été employé pour endésigner les parties méridionales seulement, alors qu'elles nefaisaient partie de la Galatie que depuis peu de temps. Le livre desActes n'emploie jamais le terme de Galatie là où il estindubitablement question des Églises du Sud et, dans les deuxpassages où se trouve le terme de «région galate» (Ac 16:618:23), il s'agit d'un pays évangélisé après la seconde visite faiteaux Églises du S. de la Galatie. Il y a là, au moins, une présomptionfavorable à la théorie de la Galatie du Nord. D'autres indicationsvont dans le même sens: (a) il serait étrange qu'écrivant à des Églises parmilesquelles se serait trouvée celle d'Antioche de Pisidie, Paul aitdit simplement Antioche pour désigner Antioche de Syrie (Ga2:11); (b) dans l'allusion qu'il fait à l'évangélisation dela Galatie (Ga 4:13), Paul ne mentionne pas Barnabas qui, dansle premier voyage missionnaire, avait été son associé et non sonsubordonné; (c) la majorité au moins des lecteurs de l'épîtresont d'origine païenne alors que, d'après Ac 13-14, il semble yavoir eu une notable proportion d'anciens Juifs dans les Églises dela Galatie du S.; (d) Paul avait été bien accueilli par lesGalates (Ga 4:14); le récit des Actes donne, au contraire,l'impression que, dans l'évangélisation de la Galatie du S., ils'était heurté à de grandes difficultés. La seule objection qui pourrait être faite à la théorie de laGalatie du N., c'est le silence quasi-total des Actes sur lafondation des Églises de cette région. La difficulté serait grave siles Actes donnaient un récit complet et cohérent de toute l'activitéde Paul, mais c'est loin d'être le cas. Dans ces conditions, nousn'hésitons pas à considérer l'épître comme adressée aux Églises de larégion d'Ancyre que Paul avait fondées pendant la première partie deson deuxième voyage missionnaire (Ac 16:6), probablement pendantl'été de l'an 49, et qu'il avait visitées à nouveau au début de sontroisième voyage (Ac 18:23), entre le printemps 52 et leprintemps 53. Peu après la seconde visite de Paul, une crise très grave futprovoquée au sein des Églises galates par l'activité decontre-missionnaires judaïsants qui étaient, qui se disaient, ouqu'on croyait, envoyés par les apôtres de Jérusalem (Ga 4:295:10,12 6:12 et suivant). Ils tentèrent de substituer leur autoritéà celle de l'apôtre (Ga 4:17), non pas certainement par simplerivalité personnelle, mais pour remplacer par un autre Évangilel'Évangile que Paul avait prêché. La personne des contre-missionnaires n'apparaît pas en pleinelumière, soit que Paul se soit borné à des indications un peu vaguesparce que ses lecteurs savaient parfaitement de qui il voulaitparler, soit qu'il n'ait pas été lui-même très renseigné sur leurcompte. Par contre, la prédication de ces nouveaux venus est facile àcaractériser par les réfutations que Paul lui oppose. Ils s'efforcentde convaincre les Galates que pour être sauvés, ils doivent, sansabandonner la foi au Christ, pratiquer les rites prescrits par la Loijuive. Il est probable que si Paul ne vise directement que lacirconcision, c'est parce qu'elle concrétisait et symbolisait ledébat. Pour faire admettre leur thèse par les Galates, lescontre-missionnaires avaient cherché à ruiner ou au moins à diminuerl'autorité de Paul, en soutenant qu'il était un interprète moinsautorisé de l'Évangile que les apôtres de Jérusalem au nom de qui onprêchait la circoncision. Ils soutenaient que l'apostolat de Paul nevalait que dans la mesure où il enseignait ce qu'on enseignait aussià Jérusalem. Au moment où Paul écrit, on est encore au commencement de lacrise. Les agitateurs sont à l'oeuvre (Ga 1:7 4:17 5:10 6:12);déjà ils ont obtenu quelques succès et sont sur le point d'en obtenirde plus décisifs (Ga 1:6 3:3,4-9,21). Paul exprime sadouloureuse surprise de la rapide évolution qui s'est produite dansl'esprit des Galates (Ga 1:6). Aucune rupture n'est cependantencore consommée. Les Galates ne se sont pas fait encore circoncire,sans quoi Paul ne pourrait que se désintéresser d'eux comme étantdéchus de la foi. Seulement on commence à observer les fêtes (Ga4:10); peut-être une petite minorité avait-elle été plus loin encoreet avait-elle accepté la circoncision. Ce serait ce «peu de levain»dont Paul craint qu'il ne fasse «lever toute la pâte» (Ga 5:9).L'apôtre est, sinon désespéré, du moins fort inquiet (Ga 4:20). Nous ne savons pas comment Paul fut informé des événements deGalatie. Il est inutile de discuter les conjectures qui ont étéfaites à ce sujet. La crise galate n'a été qu'un épisode de la lutte qu'à traverstoute sa carrière, Paul eut à soutenir contre ceux qui voulaient quel'Évangile restât enfermé dans les cadres rigides du judaïsme. C'estpour cela que toute l'histoire des rapports de Paul avec l'Église deJérusalem est reprise dans l'épître aux Galates, qui se trouve êtreainsi la source la plus importante pour la biographie de Paul. La lettre qu'il écrivit--ou plutôt dicta--sous le coup del'émotion qu'il éprouva, en apprenant la défection imminente desGalates, n'est pas une dissertation longuement méditée etsoigneusement ordonnée. C'est un cri d'indignation et de douleur, uneexplosion des sentiments de l'apôtre, mélange de reproches, deraisonnements et d'adjurations pathétiques. C'est, a-t-on dit, «untorrent qui roule ses flots tumultueux». Il n'y a cependant aucundésordre dans cette lettre qui peut passer aussi, tant sont diversses aspects, pour un chef-d'oeuvre de dialectique. Sa disposition estdictée par la thèse qu'il s'agit de défendre. L'introduction (Ga1:1,9) et la conclusion (Ga 6:11,18) mises à part, on peut ydistinguer trois développements: le premier historique (Ga1:10-2:14), le deuxième dogmatique (Ga 2:15-5:12), le troisièmemoral (Ga 5:13-6:10). Paul établit d'abord qu'il est bien apôtreet par là qualifié pour prêcher l'Évangile, puis il prouve la véritéde son Évangile et enfin il montre que cet Évangile aboutit àl'épanouissement de la vie chrétienne. La salutation initiale (Ga 1:1,5) affirme l'apostolat dePaul et précise qu'il ne vient pas des hommes, mais du Christ et deDieu. La formule habituelle de salutation est développée dansl'introduction par l'addition, après le nom du Christ, d'un résumé deson oeuvre. Entrant ensuite brusquement en matière, Paul exprime sasurprise du changement qui s'est produit en Galatie. D'Évangile,dit-il, il n'y en a pas d'autre que celui auquel les Galates ont cru.En le prêchant, Paul n'a voulu être que le serviteur deJésus-Christ (Ga 1:6,10), Par là est introduit le thème du premier développement. Paultient son Évangile d'une révélation de Jésus-Christ. Il rappelle sonpassé juif et la manière dont, après que Dieu lui eut révélé sonFils, il a entièrement cédé à la puissance surnaturelle qui l'avaitsaisi. Suit le récit de son voyage en Arabie et de son retour àDamas (Ga 1:13,17). Il rappelle ensuite quelles ont été sesrelations avec l'Église de Jérusalem. Trois ans après sa conversion,il est venu faire la connaissance de Céphas et a aussi vu Jacques, lefrère du Seigneur. Quatorze ans plus tard, il est revenu à Jérusalemavec Barnabas pour exposer aux «colonnes de l'Église» l'Évangilequ'il prêchait aux païens. Sans qu'il ait été contraint de faire oude laisser circoncire Tite, on lui a tendu la main d'association eton a reconnu ainsi la validité de son apostolat et de sonÉvangile (Ga 1:18-2:10). Une preuve de plus que l'autorité dePaul n'est en rien inférieure à celle de Pierre, c'est qu'à Antiocheil n'a pas hésité à lui reprocher publiquement une attitude qu'iljugeait hypocrite (Ga 2:11 s). Après avoir commencé, dans Ga2:14, à rapporter l'apostrophe adressée par lui à Pierre, Paul,dans le feu de la composition, se laisse entraîner à traiterdirectement la question du rapport entre l'observance des loiscérémonielles et la foi au Christ par laquelle est obtenue lajustification. La thèse essentielle à la fois de l'apostrophed'Antioche et de l'épître aux Galates se résume dans la formule «mort àla Loi et vie en Christ» (Ga 2:19 et suivant). Ce serait rejeterla grâce du Christ que de chercher à être justifié par la Loi, car ceserait agir comme si le Christ était mort pour rien (Ga 2:21). Par là est introduite la thèse du deuxième développement qui estque l'Évangile exclut toute participation de la Loi à a réalisationdu salut. Il faut, pense Paul, que les Galates aient été ensorceléspour s'être laissé détourner de l'Évangile que Paul leur avait prêchéen leur dépeignant la crucifixion du Christ. L'expérience de l'Espritaurait-elle donc été vaine pour eux, alors que c'est par la foi qu'àl'exemple d'Abraham ils ont été justifiés? (Ga 3:1-6) Par uneexégèse qui s'inspire des procédés rabbiniques alors en usage, Paulétablit que la promesse faite à Abraham pour ses descendants (Ge18:18) ne peut s'appliquer à ceux qui appartiennent à l'économie dela Loi, puisque l'Écriture dit que c'est par la foi que le justevivra (Hab 2:4). C'est donc que sur tous ceux qui appartiennentà l'économie de la Loi pèse la malédiction qui, d'après De27:26, atteint ceux qui n'ont pas accompli ce que commande laLoi (Ga 3:8-12). Un développement incident (Ga 3:13 et suivant) explique quecette malédiction de la Loi a été levée quand le Christ est devenumalédiction pour nous. (cf. De 21:2 s) La thèse soutenue par Paul pourrait appeler une objection, c'estque toute l'économie religieuse d'Israël paraît reposer sur la Loi.Paul répond que la Loi n'est intervenue que quatre cent trente ansaprès la promesse et qu'elle n'a rien pu changer à l'alliance conclueentre Dieu et Abraham. Observant que, dans Ge 12:7, la promesseest faite à Abraham et à «sa descendance», Paul en conclut, le texteemployant ainsi le singulier, que la promesse a pour bénéficiaire unindividu de la postérité d'Abraham, c'est le Christ (Ga3:15,18). Quant à la Loi, elle ne vaut que jusqu'à la venue del'héritier, c'est-à-dire jusqu'à l'avènement du Christ; elle n'estdonc qu'une économie provisoire (Ga 3:19,29). Cette idée estillustrée par l'exemple de l'héritier qui ne devient maître de sesbiens que lorsqu'il a atteint sa majorité. Les Galates, de même, ontété asservis aux éléments (on sait qu'au temps de Paull'interprétation astrologique des religions païennes était courante)jusqu'au moment où Dieu en leur envoyant son Fils leur a donné laqualité de fils de Dieu (Ga 4:1,5), qualité qu'ils possèdentbien puisque l'Esprit leur fait dire: Abba! c'est-à-dire Père (Ga4:6). Ici la démonstration dogmatique est interrompue par un appeldirect. Que les Galates ne se laissent pas de nouveau asservir auxforces élémentaires. Paul a peur d'avoir travaillé en vain parmi eux;et cela l'amène à rappeler son activité en Galatie et l'accueil qu'ily a reçu (Ga 4:8-20). Vient ensuite un nouveau développement scripturaire. L'histoiredes deux femmes d'Abraham, Agar et Sara, est l'allégorie de deuxalliances incompatibles entre elles (Ga 4:21-31). Celui qui sefait circoncire est déchu de la grâce; il n'a plus rien à attendre duChrist. Le développement se termine par des invectives contre ceuxqui troublent les Galates (Ga 5:1-12). La dernière partie de l'épître est une exhortation morale. Laliberté chrétienne ne doit pas servir de prétexte à la chair, maisconduire à l'épanouissement des fruits de l'Esprit. Suivent diversconseils qui se terminent par cet avertissement: «On ne se moque pasde Dieu; ce que l'homme aura semé, il le récoltera» (Ga5:13-6:10). Ici s'achève l'épître telle que Paul l'a dictée. Ce qui suit estune addition autographe dont Paul souligne l'importance en l'écrivanten gros caractères. C'est une exhortation pressante dans laquelle estramassée toute l'argumentation de l'épître et qui est suivie de cetteadjuration: «Que personne ne me fasse de la peine, car je porte dansmon corps les stigmates de Jésus», ce qui est, selon,l'interprétation la plus vraisemblable, une allusion aux souffrancesqu'il a subies à son service et aux cicatrices qui lui enrestent (Ga 6:11,18). Nous n'avons aucune indication directe sur l'effet que produisitl'épître aux Galates. On peut conjecturer que ce fut celui qu'enattendait l'apôtre puisque, dans l'épître aux Romains composée peuaprès, il apparaît tout frémissant encore de la lutte, mais nondécouragé comme s'il venait de subir un douloureux échec. On auraitaussi quelque peine à concevoir que Paul ait entrepris un voyage àJérusalem au lendemain d'une campagne victorieuse des judéo-chrétiensen Galatie. La date de composition de l'épître aux Galates ne peut êtredéterminée que d'une manière indirecte. Dans la crise corinthiennequi nous apparaît comme solidaire de la crise galate, Paul n'a pas eule sentiment que c'était son Évangile qui était visé, puisqu'il n'enfait pas l'apologie, alors que, dans l'épître aux Romains, écritepour prévenir les effets d'une action éventuelle des judaïsants àRome, il fait porter tout son effort sur la défense des principes deson Évangile. L'épître aux Galates doit donc être considérée commepostérieure à la lettre par laquelle s'est terminée la controverse dePaul avec les Corinthiens (2Co 1:1-6,13 7:2-8,14) laquelle estde l'automne 56. Il ne faut pas descendre beaucoup plus bas, car il ya une sensible différence de ton entre l'épître aux Galates et l'épître auxRomains qui est des premiers mois de 57. L'épître aux Galates a donc étéécrite à la fin de 56. Paul se trouvait alors en Macédoine. L'authenticité de l'épître aux Galates est reconnue par la trèsgrande majorité des critiques. Elle n'est contestée que par quelquesreprésentants de l'école ultraradicale (Bruno Bauer, Steck, Voelter,etc.). Deux arguments surtout lui sont opposés. L'un est tiré du faitque l'épître aux Galates présente les relations de Paul avec l'Église deJérusalem tout autrement que le livre des Actes. Cela est exact. Maisles contradictions, les incohérences, les lacunes évidentes du récitdes Actes n'autorisent à user de son témoignage qu'avec une extrêmeprudence et après une critique sévère. Le second argument est tiré decertains contacts de l'épître avec l'épître aux Romains. Ces contacts sontréels, mais la parenté des deux lettres s'explique entièrement par larelation qu'elles ont l'une et l'autre avec les formules danslesquelles Paul avait l'habitude d'exprimer sa pensée. Ces formulesétaient connues des Galates; aussi Paul s'exprime-t-il, en leurécrivant, avec une extrême concision, les formules condensées qu'ilemploie devant naturellement évoquer les souvenirs que sonenseignement avait laissés parmi les Galates. Quant à la théorie récemment développée avec quelque fracasd'après laquelle il n'y aurait dans l'épître aux Galates comme dans lesautres épîtres de l'apôtre qu'un fond paulinien insignifiant, lamajeure partie de l'épître étant constituée par des développementsmarcionites et des retouches catholiques, elle est trop fantaisisteet trop arbitraire pour mériter d'être discutée. BIBLIOGRAPHIE.--On trouvera des indications bibliographiquesdétaillées dans notre Introd. IV, 2, p. 147-201. Nous nousbornerons ici à renvoyer aux chap, consacrés à l'épître dans lesprincipales Introd, au N.T. et à citer les principaux Commentaires.Français: Loisy, 1916; Lagrange, 1918;Anglais: Findlay, 1888; Lightfoot, 1890; Ramsay, 1900; de WittBurton, 1921.--J.H. Ropes, The singular problem of the Ep. to theGa (Harv. Theol. St., XIV) Cambridge 1929. M. G.