GADARA

Une des villes de la Décapole, à identifier avec Mkeis, à 3km. au Sud du Yarmouk et à 9 km. au Sud-E, du lac de Tibériade. Laville était sur une montagne, au pied de laquelle jaillissaient denombreuses sources sulfureuses. Les eaux thermales de Gadara étaientcélèbres dans l'antiquité (aujourd'hui el-Hammi =les bains, estun arrêt sur la voie ferrée Derâa-Semak). Gadara, prise par AlexandreJannée, retrouva la liberté avec Pompée. Mais Auguste donna la villeà Hérode le Gd, a la mort duquel la cité fut rattachée à la Syrie. Aumoment de la guerre juive, Gadara accueillit Vespasien; comme Gérasa,elle connut alors une ère de prospérité que des ruines nombreusesattestent encore (deux théâtres assez bien conservés).Malheureusement, tous ces matériaux sont menacés par les indigènes,qui les exploitent en carrières. A l'époque chrétienne, Gadara fut le siège d'un évêché. Gadaran'est pas mentionnée dans le N.T., mais bien le «pays desGadaréniens» (Mt 8:28 et dans certaines leçons de Mr 5:1 etLu 8:26). Le problème critique se complique aussi d'un problèmetopographique (voir Gérasa): Gadara est assez éloignée du lac, et auSud-E, de la mer de Galilée on trouverait difficilement unelocalisation qui pût rendre compte de la précipitation des pourceaux.Certains géographes modernes situent pour cela la scène évangéliquedans la région de Kersa, à l'embouchure du ouâdi Semak, sur larive E. du lac qui y est fort escarpée. Le site moderne de Kersa (ou Kursï) aurait peut-être conservé, selon eux, le vocableantique de Gérasa. La topographie viendrait ainsi appuyer la leçon Géraséniens, qui dans les divers évangiles fut concurrencée parcelles de Gadaréniens et Gergéséniens. On comprend d'ailleursfacilement le flottement dans cette tradition. Gérasa-Kersa ayantdisparu de très bonne heure et Gérasa-Djérach étant hors de causepour la localisation de la scène évangélique, on s'efforça de sortirdes imprécisions en exploitant la toponymie (noms de lieux) de larégion orientale du lac. A. P.