Ces termes, qui désignent un creux dans un sol «foui», représententdans nos versions une dizaine de mots hébreux ou grec; on a tendanceaujourd'hui à en varier la traduction suivant les caractères ouusages particuliers qui ressortent du contexte, par ex.citerne (Ge 37:20,24), abîme (Esa 14:15,Ap 17:8),carrière: (Esa 51:1) voir art. à ces mots. Comme le fond desciternes était parfois vaseux, (cf. Jer 38:6) la fosse peut êtreéquivalente aussi au bourbier (Ps 40:3). L'utilisation la plusfréquente du trou creusé en terre étant d'y déposer les morts, (cf.2Sa 18:17) la fosse est le plus souvent un autre nom de la tombe(Esa 38:17 et suivant, Eze 26:20, Tob 8:18), la «fossede l'Hadès» (Sir 21:10), où les anciens Hébreux voyaientle séjour souterrain des morts (voir Hadès, Cheol); Vers. Syn.traduit quelques fois: tombe, ou tombeau (Ps 28:1 103:4107:20), ou corruption (Ps 16:10). Voir Tombeau. La fosse est aussi le grand trou creusé par le chasseur etrecouvert de branchages, où le gros gibier tombe parsurprise (Eze 19:4); on y plaçait probablement un appât, par ex.un jeune agneau vivant, pour attirer les carnassiers. D'où lesfréquentes allusions à la fosse synonyme de piège (Ps 57:7,Eze19:8) ou de filet de chasse (Ps 35:7,Esa 24:17 et suivant), etles applications de cette image aux méchancetés desennemis (Sir 12:16), à la captivité desprisonniers (Za 9:11), à la servitude où fait tomber la femme demauvaise vie (Pr 22:14 23:27). D'où, encore, le proverbeexprimant la juste rétribution du pécheur, qui tombera lui-même dansla fosse qu'il a creusée pour autrui.(Ps 7:16 9:16,Pr 26:27 28:10,Eccl,10:8, Sir 27:26) Voir Filet, Piège. Dans le dernier texte cité, Apocr. traduit: fossé. Il n'y aen effet entre la fosse et le fossé qu'une différence de forme etsurtout de longueur; la seconde traduction paraît donc aussiquelquefois (2Ro 3:16). Dans 1Ro 18:32 il faut évidemmentlire: fossé. La fosse à laquelle Jésus fait allusion (Mt 12:11 15:14,Lu 6:39)peut être n'importe quel trou invisible sous les pas;toutefois dans Mt 12:11 et Lu 14:5 le sens littéral est:puits, ce qui pourrait s'appliquer à quelque citerne abandonnée,comme il s'en trouve souvent aux abords des villages d'Orient, où nuln'a le souci de les entourer d'une clôture pour éviter les accidents. On connaît enfin la «fosse aux lions» du roi de Babylone d'aprèsl'histoire de Daniel (Da 6 7,16,23). On y a objecté les«difficultés que présente sa structure, assez petite pour qu'onpuisse la fermer au moyen d'une pierre (verset 17), et cependantassez grande pour qu'on y jette à la fois des familles entières(verset 24)». (L. Gautier, Intr. A.T., t. II) Mais le simpleaménagement des «fosses aux ours» de nos jardins zoologiques répond àces conditions: l'ouverture unique est une porte de côté, qu'unepierre peut suffire à fermer du dehors, et les dimensions de lafosse, sans doute à ciel ouvert, peuvent être vastes. La descriptionn'a donc rien d'invraisemblable.