Mot grec de la basse époque, désignait une apparition subite del'aurore, de l'ennemi (Polybe), etc., et plus spécialement uneintervention des dieux ou déesses, comme Isis, en faveur de sesfidèles (Diodore de Sic, Denys d'Halyc); des inscriptionsl'appliquent à l'avènement d'un monarque: Caligula, Claude, etc. C'est ainsi que l'adjectif «épiphane», c-à-d., au sens ordinaire,illustre, fut choisi pour titre officiel par certains monarques commequelque chose d'équivalent à «apparition divine» (comp, l'avatar hindou): Antiochus Épiphane prétendait être adoré comme «Zeusincarné». L'A.T, grec n'emploie le nom commun «épiphanie» qu'à proposd'apparitions surnaturelles de Dieu en faveur de sonpeuple (2Ma 2:21 3:24 12:22,3Ma 5:8 etc.); et le N.T.(uniquement dans les épîtres de saint Paul) qu'à propos del'apparition de Jésus-Christ: une fois il s'agit de sa venue déjàaccomplie (2Ti 2:10, cf. Tit 2:1 3:4), les autres fois desa venue future, eschatologique, son «avènement» (2Th 2:8,1Ti6:14,Tit 2:13,2Ti 4:1,8). Ces deux sens se retrouvent chez les Pères de l'Église. Mais cen'est pas avant la fin du IV e siècle que s'établit la célébration dela naissance du Seigneur, d'abord appelée en Orient «Epiphanie», ouapparition divine; d'autres appliquaient ce nom au souvenir de sonbaptême, manifestation divine par les cieux ouverts (Mt 3:6); àpartir du V e siècle, l'Église d'Occident célébra la naissance le 25décembre (voir Noël), et la manifestation aux païens en la personnedes Mages, le 6 janv.: c'est aujourd'hui le sens de la fête del'Epiphanie, ou jour des Rois.