1. Définition générale. État de ceux qui ont le coeur dur, qui ont perdu toute sensibilité.État d'une âme qui a perdu tout sentiment de piété. État d'uneconscience obscurcie, et d'une volonté opiniâtre et dévoyée. P.Corneille dit de la vie: «Qu'est-elle souvent, qu'un amas--Desacrilèges, d'attentats,--D'endurcissements invincibles?» (Imit., I, 23). Voir dict. Littré. 2. Sens biblique. (a) Acceptions variées: dans l'A.T, ce terme,comme beaucoup d'autres, est employé parfois de façon peu précise.L'entêtement dans une action militaire (Ex 14:17), la décisioninflexible d'un roi (De 2:30), la fausse sécurité quand un fléaucesse (Ex 9:35), en relèvent. L'usage du N.T. est plusrigoureux, (b) Quant à la piété, 1'end.urcissement estinimitié contre Dieu (Ps 95:8), égarement (Eph 4:18),obscurcissement, vie étrangère à Dieu, ignorance (Ro 2:5),rébellion, injustice, (c) Quant à la vie morale, l'endurcissement estdureté, manque de droiture (Esa 46:12), de charité: «Tun'endurciras pas ton coeur, tu ne fermeras pas ta main» (De15:7,9); même, impudence (Eze 2:4). Le front est dur, l'âme seferme, tend à devenir impénétrable. 3. Origine. Tantôt elle est attribuée au pécheur lui-même. Il en est alors lepropre auteur par son obstination (Ro 2:6). Tel Pharaon (Ex7:13). La crainte s'en va, le coeur s'endurcit (Pr 28:14). LeN.T. met volontiers l'accent sur cette responsabilité. Jésus regardeavec indignation ses auditeurs au coeur dur (Mr 3:5). A Éphèse,tels refusent de croire (Ac 19:9). L'épître aux Hébreux suppliequ'on ne s'endurcisse pas; rien de plus touchant que cetappel (Heb 4:7). Mais ailleurs, dans l'A.T, comme dans le N.T.,il est dit que Dieu endurcit (Ex 14:17). Il le fait dans sasouveraineté indiscutable (Ro 9:18). Parfois, dans l'A.T., il ya comme un plan, «pour faire éclater sa gloire» (Ex 14:4, cf.Ex 7:13). Plus souvent l'endurcissement est montré comme unchâtiment: la révolte porte ses conséquences (Jer 6:19,21).«Rends insensible le coeur de ce peuple» (Esa 6:10) ne signifiepas que Dieu se propose comme un but la dureté des coeurs. Le pardonest offert (Esa 1:18). Le prophète doit tout faire pour appeler.Mais l'obstination du grand nombre est prévue, et, par un raccourcid'idée, le message du salut semble chargé de produirel'endurcissement (Esa 6:8,13). De même quand Jésus emploie laparabole, moyen de choix pour être compris (Mt 13:34 etsuivant), l'obstination des auditeurs en fait un moyend'endurcissement (Mr 4:12). Sur ce point comme sur d'autres,responsabilité humaine et souveraineté divine sont affirmées commeles deux faces de la même réalité, et se concilient dans lesdémarches vivantes de l'âme qui rejette ou accepte le salut, et dansla pensée des lois du monde spirituel, expression de la volonté deDieu, mais parmi lesquelles la grâce est incessamment à l'oeuvre.Voir Dur. An.