Repas pris en commun par les chrétiens et dont le but principal étaitde manifester ou de fortifier l'amour fraternel. Leur existence estattestée pour l'Église de Jérusalem par Ac 2:46, pour lescommunautés pagano-chrétiennes par les ép. de Paul et de Jude.C'étaient en principe de frugales collations, composées de mets fortsimples: pain, poissons, légumes. Parfois des abus s'yintroduisaient; mais ils étaient sévèrement réprimés par lesapôtres (1Co 11:17-22,Jude 1:12,2Pi 2:13). Les agapes avaientlieu tantôt le matin à l'aube, tantôt le soir et pouvaient seprolonger tard dans la nuit (Ac 20:7). Nous devons à Tertullien une description vivante de ces réunions:«Notre repas fait voir sa raison d'être par son propre nom. Onl'appelle d'un mot qui signifie en grec amour, charité (agapê) On ne se met à table qu'après avoir goûté de la prière à Dieu. Onmange autant que la faim l'exige. On boit autant que la chasteté lepermet. On se rassasie comme des hommes qui se souviennent que mêmela nuit ils doivent adorer Dieu. On converse en gens qui savent quele Seigneur les entend. Après qu'on s'est lavé les mains et qu'on aallumé les lumières, chacun est invité à se lever pour chanter enl'honneur de Dieu un cantique, que chacun tire, suivant ses moyens,soit des Saintes Écritures, soit de son propre esprit. C'est uneépreuve qui montre comment il a bu. Le repas finit comme il acommencé, par la prière.» (Apol., ch. 39.) Les agapes avaient un caractère social et religieux. La sainteCène en a fait partie intégrante jusqu'au III e siècle; elle étaitcélébrée tantôt avant, tantôt après le repas (Didachè; Lettre dePline). D'après plusieurs autorités, la politique des empereursromains contre les sociétés secrètes détermina l'Église à faire de laCommunion une cérémonie indépendante. D'un autre côté, la crainte descalomnies lancées contre ces assemblées plus ou moins mystérieuses,le renouvellement de désordres semblables à ceux de Corinthe,empêchèrent dans certaines régions la célébration des agapes etamenèrent peu à peu leur disparition.