DRAGON

1. Ce mot d'origine grec (drakôn) correspond ordinairement dans lesLXX à l'hébreu thannîn, qui désigne quelque animal fortredoutable (Ps 91:13), souvent associé dans l'imaginationpopulaire aux grands cataclysmes, tremblements de terre, apparitionsou disparitions de sources (cf. Add Est 1:5 7:4): d'où peut-êtrele nom de la Source du Dragon à Jérusalem (Ne 2:13). Cetteconception dépend en une certaine mesure des mythologies antiques,notamment de la cosmogonie babylonienne, avec le gigantesque combatdu dieu Mardouk contre le monstre de l'Abîme: Tiamat (voirCosmogonie); mais le monothéisme biblique épure ces notions païennesen faisant du Dragon un symbole des ennemis de Jéhovah et de sonpeuple: par ex. Nébucadnetsar (Jer 51:34) et surtoutl'Antéchrist et Satan dans les tableaux de l'Apocalypse quiinspirèrent plus tard tant de légendes de saints victorieux dedragons (Ap 12:3 13:2 16:13 20:2). Dans ce dernier texte,dragon=serpent; en effet, thannîn désigne quelques fois leserpent (Ex 7:9 ss, etc.); dans l'apocryphe Bel et le Dragon(verset 23 et suivants), cet animal peut aussi bien être un serpent,et la Vers. Syn. a, suivant les édit., dragon ou serpent dans De32:33; inversement, l'animal volant qu'elle appelle dragon dansEsa 14:29 30:6 est en hébreu un sârâph =serpent. Dans unedemi-douzaine de passages (les plus mythologiques), thannîn estmieux rendu par «monstres marins» (Ge 1:21,Job 7:12 etc.). Voirces mots. 2. L'hébreu thannîm, pluriel de thann, rendu pardragons dans l'ancien Ost., est traduit avec raison: chacals;voir cemot.