DOIGT

Comme beaucoup de parties du corps, les doigts sont mentionnés ausens pr., au sens fig., et même, par anthropomorphisme, attribués àDieu. Les doigts des mains (Ca 5:5,Da 5:5, Sag 15:15) sont plussouvent cités que ceux des pieds (Ex 29:20,Da 2:41 et suivant);mais le cas de polydactylie (doigts surnuméraires) d'un Philistinaffecte les unes et les autres: vingt-quatre doigts en tout (2Sa21:20 parallèle 1Ch 20:6). --En Orient, l'anneau au doigt était un ornement desfemmes (Esa 3:18) et des hommes (Lu 15:22); et, comme chezla plupart des peuples, le doigt servit primitivement demesure (Ex 25:25,Jer 52:21), en largeur (environ O m,0225). --Le doigt, c-à-d. l'index, sert à écrire (Jn 8:6), d'oùl'expression: les tables de la Loi écrites du doigt de Dieu (Ex31:18,De 9:10); il sert à tâter (Jn 20:25,27); il sert auprêtre pour l'application ou l'aspersion du sang (Ex 29:12,Le14:6,17 etc.), ou de l'huile (Le 14:16 etc.); Jésus touche deses doigts les oreilles et la langue du sourd-muet qu'ilguérit (Mr 7:33). Le guerrier s'exerce les doigts à tendre l'arc(Ps 144:1, cf. Ps 18:36). --Les doigts représentent, comme les mains, la fabrication d'unouvrage (Esa 2:8 17:8). D'où, au fig., leurresponsabilité (Esa 59:5) et L'appel à leur lier les leçons dela sagesse (Pr 7:3). D'où, encore, l'attribution des cieux àl'oeuvre des doigts (sens litt., rendu: mains) de Dieu (Ps 8:4),et l'exclamation des magiciens d'Egypte devant une plaieextraordinaire: «Le doigt de Dieu est là!» (Ex 8:19). Comp. «ledoigt d'Achéra», qui dans une lettre de Thaanac semble désigner unoracle. De même Jésus affirme son pouvoir de chasser les démons «parle doigt de Dieu» (Lu 11:20), qui s'oppose aux simagrées desnombreux sorciers du temps (un talisman du bas Empire porte cetteformule: «Je t'adjure par le doigt du dieu, pour qu'il ne lui ouvrepas la bouche!»). Dans ces diverses expressions, il semble que lamention du doigt évoque un geste plus aisé que celle de la main.Ailleurs, en tout cas, il s'agit du minimum d'effort refusé: «Vous nevoulez même pas toucher du doigt les rudes fardeaux dont vous chargezautrui!» (Lu 11:46,Mt 23:4). C'est aussi un contraste qu'exprimeinsolemment la forme imagée et proverbiale de 1Ro 12:10. Par uncontraste encore plus saisissant, Jésus oppose le doigt trempé dansl'eau fraîche, qu'implore vainement le mauvais riche, soulagementinsignifiant, à ses jouissances extravagantesd'autrefois. --Enfin (Lu 16:24), «l'élévation du doigt», pour traduirelitt. Esa 58:9, peut représenter «le geste menaçant» (Vers.Syn., Sg.), ou bien «le dédain railleur, l'acte de montrer les gensdu doigt» (Reuss); quelque chose d'analogue se trouve dans les signesconvenus des malfaiteurs entre eux (Pr 6:13). Jn L.