Les traductions emploient à tort le nom latin de Diane pour désignerla déesse Artémis, dont il est réellement question dans le récit dutumulte d'Éphèse (Ac 19:23-40). A vrai dire, l'Artémis d'Éphèse n'avait rien de commun avecl'Artémis grecque et moins encore avec la Diane latine. L'Artémis grecque, comme la Diane de la mythologique classique,était une vierge, chasseresse, protectrice des animaux, c'était aussiune déesse lunaire, soeur d'Apollon; on la représentait armée d'unarc et de flèches, entourée de biches et de sangliers, la tête ornéed'un croissant. Au contraire, l'Artémis éphésienne était une déesse du typemère-nourricière, type nettement oriental, symbole de la fertilité etde la fécondation. Ses statues étaient monstrueuses: sa poitrineétait couverte de mamelles et la partie inférieure de son corpsenfermée dans une gaine sur laquelle étaient sculptées des figuresd'animaux (fig. 84). Le temple d'Éphèse, une des sept merveilles dumonde, contenait son idole que l'on prétendait descendue du ciel. Unearmée de prêtres eunuques et de prêtresses y officiaient. Le cultequi s'y pratiquait était impur et comportait la prostitution sacrée. Le titre officiel de la déesse était celui de «Grande Artémis» etle cri des orfèvres, le jour du tumulte: «Grande est l'Artémis desÉphé-siens», était probablement une formule d'invocation (Ac19:28). Toute une population vivait de la fabrication et de la ventede figurines de terre cuite, de marbre et d'argent, que les pèlerinsachetaient comme amulettes ou qu'ils suspendaient comme ex-voto ausanctuaire de la déesse. De grandes solennités religieuses, lesÉphésiaques, avaient lieu au mois de mai et attiraient de nombreuxétrangers. Voir Éphèse. Jean M.