DÉPÔT

L'objet confié à autrui, pour être gardé quelque temps puis restituéà son propriétaire, est considéré par la loi israélite commeengageant le dépositaire devant Dieu lui-même (voir Gage): si l'objetest volé, il jurera son innocence devant l'Éternel (Ex 22:7);s'il ment au sujet du dépôt disparu, il est infidèle envers l'Éternelet lui offrira un sacrifice réparateur à titre d'expiation, tout enremboursant largement la valeur de l'objet (Le 6:2-7, Sg.:5:21-26). Les prêtres de Jérusalem invoquèrent cette «loi des dépôts,établie par le ciel», lorsque Héliodore vint réclamer la remise desrichesses du Temple, dépôts appartenant à des veuves et des orphelinset mis en sûreté dans l'inviolable lieu saint (2Ma3:10-15); cette précaution était prise aussi parfois dans destemples païens. Au sens religieux on comprend fort bien que les chefsd'Israël soient appelés par Jérémie «les dépositaires de laLoi» (Jer 2:8); mais, comme l'observe Reuss, cette traductionhabituelle «ferait supposer que le prophète veut parler de la loiécrite, du Code mosaïque, dont les prêtres auraient été lesgardiens-archivistes», alors que les mots hébreu signifient litt.«les experts de l'enseignement», c-à-d. les instructeurs et peut-êtreles juges. Le terme grec populaire parathèkè (abrév. du classique parakatathèkè), très commun dans les papiers d'affaires du temps,avec le sens de dépôt matériel, apparaît trois fois dans les épîtrespastorales (1Ti 6:20,2Ti 1:12,14) comme l'image d'une valeurconfiée par Dieu aux apôtres, Paul et Timothée: «le bon (ou beau)dépôt», à garder par le Saint-Esprit qui habite en eux. Il s'agitaussi bien des grâces spirituelles de la piété (nous dirions: del'expérience religieuse) que des dons d'enseignement et deprédication dans l'Église, trésor à préserver intact, pur desalliages de l'erreur et du péché.