Acte légal par lequel on accueille quelqu'un comme son propre enfanten le faisant participer aux privilèges inhérents à la famille etconférés par droit de naissance. Chez les Hébreux, il n'y a pas deforme légale de l'adoption. Les femmes sans enfants adoptent ceux quel'esclave donne à leur mari. Ainsi firent Sara et Rachel. De plus, unpère ayant une fille unique pouvait la marier à un esclave affranchiet l'enfant issu de cette union était considéré par le grand-pèrecomme son fils. Il y a des cas d'adoption dans l'A.T.: la fille dePharaon adopta Moïse (Ex 2:10), la reine Tacpénès adoptaGuénubath (1Ro 11:30), Mardochée adopta Esther (Est 2:7). Dans le N.T., cinq passages des épîtres pauliniennes font usagedu mot adoption, grec uïothesia (Ro 8:15,23 9:4,Ga 4:5,Eph1:5). Dans Ro 9:4, il s'agit du privilège d'Israël, peuple choisi etadopté comme fils. (cf. Ex 4:22,Os 11:1) Dans les autres passages, l'apôtre désigne les prérogatives ducroyant qui, d'esclave, devient fils. C'est un changement radical decondition. Dans Ga 4:5, nous trouvons très vraisemblablement une allusionau droit romain. En effet, chez les Romains, l'adoption avait pour objet de fairepasser complètement l'adopté sous la puissance du père adoptif etd'établir artificiellement les mêmes relations civiles que celles quirésultaient de la naissance. L'adoption se faisait par une adaptationdu mode d'acquérir, nommé mancipation. Devant témoins, on faisait lesimulacre d'un achat. L'apôtre s'est servi de cette comparaison pourillustrer sa théorie; et Deissmann (NBS, 67) a montré, ens'appuyant sur les innombrables inscriptions pré-chrétiennes des îlesde la mer Egée où se rencontre la formule: «A., fils de B., paradoption fils de C.», comment saint Paul a su employer une figureuniversellement intelligible en adaptant à la foi chrétienne ce termecourant d'adoption. Dieu a envoyé son Fils «pour racheter ceux quiétaient sous la loi et pour que nous jouissions du privilège defils» (Ga 4:5). La validité de cette adoption est garantie parle témoignage du Saint-Esprit. «Cet Esprit atteste lui-même à notreesprit que nous sommes enfants de Dieu» (Ro 8:16). Ainsi adopté,le converti est une nouvelle créature. Il peut, avec une entièrecertitude, appeler Dieu: Abba, Père. Devenu «enfant de Dieu», ildevient aussi héritier de la gloire à venir (Ro 8:17). Aucuneimage ne pouvait mieux que celle-là exprimer le changement radicalopéré par la grâce de Dieu dans la vie de celui qui a trouvé enJésus-Christ le salut.