CRAINTE DE L'ÉTERNEL, ou DE DIEU

Cette notion joue un rôle capital dans la Bible, surtout dans l'A.T.,où elle est synonyme de piété envers Dieu, la langue hébraïquen'ayant pas d'autre terme pour désigner la religion. La crainte de l'Éternel, au sens biblique, n'est pas la peur quipousse l'homme à fuir et à se cacher comme Adam après safaute (Ge 3); elle est le sentiment religieux de la créaturefaible et misérable devant la puissance, la majesté, la sainteté deson Créateur, sentiment d'une disproportion effrayante en même tempsque d'une étroite dépendance (Ps 90:10,11 Mal 1:6). Elle est éveillée dans les coeurs non seulement par les justessévérités de Dieu, mais aussi par ses bienfaits (Ps 67:7 130:4). Cette crainte sacrée est la racine même de toute vie religieuseet morale. Aussi est-elle «le devoir qui s'impose à touthomme» (Ec 12:13), le commencement de la connaissance et de lasagesse (Pr 1:7 9:10,Ps 111:10,Job 28:23). Elle implique l'acceptation de l'autorité souveraine de Dieu, ledésir de faire sa volonté en toutes choses (De 4:10 6:13 10:12),le souci de lui plaire et la haine du mal (Pr 8:13 16:6). Les plus belles promesses y sont attachées: bonheur,(Ec 8:12) santé (Pr 3:7 et suivant), longue vie (De 6:2),bénédiction étendue jusqu'à la postérité (Jer 32:39), amitié,bonté, protection de l'Éternel (Ps 25:14 31:20 33:18 34:8 103:11119:88 etc.). Les souffrances de l'homme pieux posent à la conscience d'Israëlle grave problème abordé dans le livre de Job (Job 1:1). Dans leN.T., la crainte de Dieu est, comme dans l'A.T., l'équivalent de lapiété: Le 18:4 23:40,Ac 9:31 10:35,Eph 5:21,Col 3:22,1Pi 2:17,Ap14:7 15:4. «Craignant Dieu» est une expression spéciale qui sert àdésigner les prosélytes (voir ce mot) convertis du paganisme aujudaïsme. Dans la nouvelle alliance de la grâce, Dieu ne cesse pas d'êtreredoutable pour qui repousse son salut et s'obstine dans ladésobéissance (Mt 10:23 18:34,Heb 4:1 10:31,1Ti 5:20,Jas 2:19). Même dans le coeur du chrétien subsiste un élément decrainte (Php 2:12,2Co 5:11 7:1,Heb 12:18,19,28); mais la crainteest absorbée par l'amour avec lequel elle s'associe en un sentimentfilial plein de respect. Toute peur paralysante et servile disparaîtchez le véritable enfant de Dieu (Ro 8:15,1Jn 2:28 3:21 4:17 etsuivant, 2Ti 1:7). Voir Piété. V B.