COU

En hébr., ordinairement tsavvâr ou ôreph ; grec trakhêlos. Au sens pr., ce terme s'applique à l'homme (Ge 27:16,Ca 4:4,Esa8:8 etc.) et à divers animaux (Jug 8:21,Job 39:22 41:13).Qqfs il s'agit plus spécialement de la nuque (1Sa 4:18,Job16:12, où Vers. Syn. dit à tort: gorge), en particulier dans laprescription légale de briser la nuque de l'ânon ou de lagénisse (Ex 13:13 34:20,De 21:4), manière de les tuer sansverser le sang (comp., pour les pigeons, Le 5:8); la mêmeexpression est appliquée au chien dans Esa 66:3 (Vers. Syn.:abattre). --Dans les embrassades où l'on se jette au cou l'un del'autre (Ge 33:4,Lu 15:20,Ac 20:37), (Tob 11:9) lesbaisers sont donnés sur la partie lisse du cou au-dessous del'oreille, et la forme du mot hébreu (duel) indique quelques foisqu'ils sont donnés successivement des deux côtés. --Assuérus (Ge 45:14 46:29;voir Baiser) agrée la demanded'Esther en lui plaçant son sceptre sur le cou; (Add. Est 5:12)Judith décapite Holopherne en le frappant au cou (Jug 13 816:9); les bourreaux d'Antiochus suspendaient les enfants au cou deleurs mères pour les faire périr (1Ma 1:61). --Le collier, parure au cou des femmes (Ca 1:10), insigned'autorité des princes (Ge 41:42,Da 5:7 etc.), devient symbolede sagesse (Pr 1:9 3:3 6:21) ou de beauté (Eze 16:11).--Les captifs étaient souvent enchaînés par le cou (bas-relief dePersépolis;voir aussi fig. 108): d'où l'image de Esa 52:2; plusclaire encore est la mention par Jésus de la meule qu'on attachait aucou du condamné à mort dans le supplice de la noyade (Mr 9:42et parallèle). Dans le même ordre d'idées, la main du vainqueur faitplier le cou de ses ennemis (Ge 49:8), ou bien il les faitcoucher face contre terre et leur met le pied sur la nuque (Jos10:24, cf. Ps 110:1;voir Dos, Marchepied). --Le cou qui porte le joug (voir ce mot), image empruntée àl'animal de labour,représente (Os 10:11) la servitude (De28:48,Jer 27:2, etc., Sir 33:26, Ac 15:10, litt.:mettre un joug sur le cou des disciples), et la délivrance estsymbolisée par la rupture de ce joug (Ge 27:40,Esa 10:27,Jer30:8 etc.); la Vers. Syn. perd la vigueur de cette image dans La1:14: «Les péchés d'Israël pèsent sur le peuple et l'accablent, lechâtiment mérité l'écrase; cette idée est représentée sous la figured'un joug pesant imposé sur la nuque d'un boeuf et lui faisantbaisser la tête; le joug est attaché au moyen de courroies solidementnouées.» (Reuss). --Par contre, il faut se courber sous le joug de la sagesse,porter au cou son carcan (Sir 6:24 51:26, cf.Mt 11:29). --Le cou raidi représente la résistance obstinée à Dieu(Ex 32, etc., De 10:18 31:27,2Ro 17:11,Pr 29:1,Jer 7:26,Esa 48:4, Bar 2:30,Sir 16:11, Ac 7:51, etc.); tels ceux qui «nemettent pas leur cou au service de leur Seigneur» (Ne 3:5,trad. litt.). Le cou tendu manifeste aussi l'orgueil. --Dans (Esa 3:16,Ps 75:6) Ro 16:4, saint Paul faitallusion à l'attitude du supplicié qui tend le cou au glaive: poursauver sa vie, Aquilas et Priscille ont «exposé leur tête» (litt.leur cou); comp. le témoignage rendu à l'épicurien Philonide dans unpapyrus d'Herculanum (250 av. J.-C.): «Pour les plus aimés de sesparents ou amis, il serait prêt à risquer son cou.» C'est fortprobablement la même image qui inspire Heb 4:13: «tout est à nuet à découvert (litt., exposé comme un cou) devant Celui à quinous devons rendre compte»; le verset 12 vient d'évoquer le glaive àdeux tranchants de la Parole de Dieu, qui pénètre partout, maisvivante et efficace...tableau saisissant: c'est l'épée de Damoclès duchrétien...Jn L.