Le premier sens de ces termes: amener quelqu'un à admettre une idée,ou bien l'idée ainsi acquise, se trouve entre autres dans Job32:12 et 2Co 5:11 (où le grec peïthetn correspond plutôt ànotre: persuader, c-à-d. gagner surtout le coeur et la volonté). C'est le second sens: convaincre de..., c-à-d. fournir la preuvede..., qu'expriment ordinairement le grec élegkheïn et les motsde la même racine. Ce verbe signifie reprendre autrui, non pasinjustement ou sans résultat, «mais en maniant les armes de la véritéavec un tel succès qu'on amène le coupable, si ce n'est à confesserson péché, du moins à en être convaincu; ce qui implique l'aveu del'accusé, sinon aux hommes du moins à lui-même» (Trench, Syn.N.T., p. 14-16). Cette distinction éclaire des textes importants: Jésus a étéaccusé de péché (Jn 9:24 etc.), mais il n'a pu être convaincude péché (Jn 8:46). Par contre, le Consolateur «convaincra lemonde de péché, de justice et de jugement» (Jn 16:8), c-à-d.qu'il fera la preuve de ces réalités: le péché du monde, la justicede Dieu en Christ, et le jugement de Satan. Dans le même sensprofond, la lumière «réprouverait» les oeuvres mauvaises, c-à-d. enprouverait la culpabilité (Jn 3:20, cf. 1Co 14:24 s,Jude 1:15). «En style grec de barreau, le même verbe ne signifiepas simplement répondre à un adversaire, mais le réfuter»; c'estprécisément le sens de Tit 1:9 et d'autres passages où la Vers.Syn. trad.: reprendre (Tit 1:13 2:15,2Ti 4:2) ouréprimer (2Pi 2:16). Dans 2Ti 3:16, on peut hésiter entre le sens positif:persuader, qui se rapproche du verbe précéd.: enseigner, et le sensnégatif: réfuter, qui se rattache au suiv.: corriger. Dans Heb11:1, la trad. A'élegkhos par «démonstration» (Vers. Syn., Sg.)adopte le sens objectif: la foi est la preuve de la réalité deschoses invisibles; la trad. «absolue certitude» (Stapfer) adopte lesens subjectif: la foi est la conviction que cette preuve est faite.Ces différents sens sont confirmés par l'emploi des mêmes termes dansles papyrus grec des premiers siècles.