1. Les qichchouitn d'Egypte, qu'Israël regrette dans ledésert (No 11:5), sont déjà identifiés par Vulgate, comme parles auteurs d'aujourd'hui, avec le cornichon, soit le cucuniissativus L., soit le c. chate, fam des Cucurbitacées, qui sontcommuns en Palestine. Le premier, originaire de la Tartarie et del'Inde, est cultivé depuis deux mille ans en Chine et aujourd'huidans tout le midi de l'Europe. Tout le monde connaît ce fruitcylindrique, oblong ou un peu trigone, d'abord rugueux, vert ethérissé, qui finit par devenir glabre et jaune, à chair ferme,transparente et cassante. La plante est rampante, à tige anguleuse,rude au toucher et flexible; les feuilles sont alternes, découpéespeu profondément; les fleurs sont jaunes, mâles et femelles sur lemême pied. La deuxième variété produit un fruit plus mince et moinsjuteux; c'est peut-être d'elle que parlaient les Hébreux, car c'estune plante égyptienne. Le champ de concombres (miqchâ) est citétrois fois pour le contraste qu'y dresse soit la hutte (Esa1:8;voir Cabane), soit le poteau (Jer 10:5), soitl'épouvantail. (Lettre de Jérémie 70) 2. Les abattikhim, nommés après les qichchouitn (No 11:5),ne sont autres que le melon d'eau ou pastèque (battich desArabes), le citridlus vulgari Schr., fam. des Cucurbitacées. Plante à tiges couchées, très poilues, à feuilles à cinq lobesobtus, sinués-pennifides; à fleurs jaunes. Le fruit est très gros,presque globuleux, lisse, vert, à chair jaune ou rouge, légèrementsucrée et acidulée, parfumée, très rafraîchissante. Les melons d'eauétaient très communs en Egypte, et prospèrent encore aujourd'hui enPalestine, où les caravanes de chameaux les apportent aux villes toutle long de l'été; c'est le fruit rafraîchissant entre tous, le plusapprécié dans les déserts desséchés. 3. Les paqqouôth par lesquels les fils de prophètes se crurentempoisonnés (2Ro 4:39) étaient probablement des coloquintes: le citrullus colocynthis Schr., fam. des Cucurbitacées. La planteressemble un peu à la vigne, mais elle est couchée; le fruit,globuleux, de la grosseur d'une orange, glabre, uni, jaune ou blancjaunâtre, léger, spongieux, est d'une odeur désagréable et d'unesaveur extrêmement amère. On a aussi pensé à une autre cucurbitacée,connue dans notre Midi, l' ecballiwn elateriutn Rich.,vulgairement concombre d'âne ou giclet, plante dont le fruit,ressemblant un peu au cornichon, s'ouvre brusquement à la maturité enlançant avec les graines un liquide corrosif, et dont la racine estamère et nauséabonde. La plupart des auteurs pensent que c'est lacoloquinte qui servit de motif pour des ornements de bois ou de métalsculptés, les peqâyîm, dans le temple de Salomon (1Ro 6:187:24). Ch.-Ed. M. et Jn L.