COLOSSES

Sur le Lycus, non loin de son confluent avec le Méandre, Colossesétait l'une des villes principales de la haute Phrygie, dans laprovince romaine d'Asie, dont Éphèse était la capitale. Au V e siècleav. J.-C, Hérodote la mentionne comme une importante cité; Xénophonla dit peuplée, prospère et grande. Mais éclipsée par ses rivalestrop voisines, Hiérapolis et Laodicée, elle déclina au point queStrabon (Mort 25 ap. J.-C.) la cite comme une ville de peud'importance. Elle connut de nouveau la prospérité pendant l'époquebyzantine, et fut, longtemps, le siège d'un évêché. Mais elledisparut sous les coups des Turcs. Ce n'est plus aujourd'hui qu'unchamp de ruines, près du village de Chonos. On reconnaît, à peinemodifié, le surnom de Çhonaï (fentes, fissures) qui fut donnéautrefois à Colosses à cause de l'aspect tourmenté de la région. LeLycus disparaît, non loin de là, dans une faille, et suit, quelquetemps, un cours souterrain. Des séismes agitent souvent la contrée.Le plus grave tremblement de terre mentionné par les historiens a eulieu, d'après Tacite, en 60-61. On ne sait pas exactement comment le christianisme a pénétré danscette région. Paul n'y était point venu (Col 1:4,7,9 2:1).L'itinéraire suivi au cours des deux voyages mentionnés dans Ac16:6 18:23 l'en avait écarté. On le comprendrait mal si l'apôtre nes'était pas rendu en Galatie du N. Si Paul n'a point évangélisélui-même cette contrée, il pouvait cependant la considérer commesienne. Son disciple Épaphras, Phrygien d'origine, peut-être convertià Éphèse, y a prêché l'Évangile paulinien (Col 1:7 4:12). H. Cl.