Résidu de la combustion (Ex 9:8), en particulier des sacrificespar le feu (1Ro 13:3); on l'enlevait avec soin (Le 1:16,No4:13); tout un quartier des murs du S. de Jérusalem était à lafin de la royauté le lieu des cendres et des décombres (Jer31:40). A cette poussière grise est une fois comparé legivre (Ps 147:16). --Le supplice de la cendre, d'origine perse, est décrit dans 2Ma 13:5,8: on jetait le condamné dans une tour pleine decendre qu'une roue ramenait autour de lui jusqu'à ce qu'il fûtétouffé; ainsi Ménélas, «qui s'était rendu très coupable contrel'autel, dont le feu et la cendre sont sacrés, trouva la mort dans lacendre». --Dans le rituel de la vache rousse brûlée, sa cendre jouait uncertain rôle;voir (No 19:9,17) Vache rousse.--Les cités réduitesen cendres (Eze 28:18,2Pi 2:6) deviennent naturellement lesymbole du néant (Ge 18:27,Job 30:19); d'où les expressionsénergiques: «des sentences de cendre» (Job 13:12, Vers. Syn.,poussière); l'idolâtre «se repaît de cendres» (Esa 44:20). --Dès l'antiquité les cendres étaient l'emblème du deuil et de lapénitence: la prostration dans la poussière est un geste de douleur,et c'est clamer publiquement son humiliation que de ramasser lapoussière et la cendre pour s'en souiller le visage (Homère, II, liv. 18). Les Israélites portaient ainsi leurs deuils privés (2Sa13:19), nationaux (1Ma 3:47 4:39) ou religieux (Job42:6,Da 9:3,Mt 11:21-23), en joignant ordinairement le sac à lacendre (voir Deuil). Dans la cendre on s'asseyait (Job 2:8,Jon3:6), se couchait (Est 4:3), se roulait (Jer 6:26,Eze27:30), se plongeait (La 3:16); la cendre devenait comme lanourriture du malheureux (Ps 102:10). Le second Ésaïe protestecontre les gestes d'un deuil purement formaliste (Esa 58:5 etsuivant) --thème que Jésus reprendra (Mt 6:16,18) --et ilannonce la bonne nouvelle du salut de l'Éternel, qui remplacera surles fronts les cendres du deuil par le diadème del'allégresse (Esa 61:3).--Mais l'Église s'est laissé à son tour (Esa 61:3)envahir par le rite: dans la pénitence publique des premiers siècles,l'évêque répandait les cendres sur la tête des pénitents; depuis 1091tous les fidèles catholiques doivent, pour faire acte d'humiliation,se soumettre à cette «imposition des cendres» le premier jour ducarême, «jour de cendre et de cilice», aujourd'hui appelé pour cetteraison le Mercredi des Cendres. Il s'agit des cendres des buis bénitsdes Rameaux de l'année précédente, que l'officiant impose sur la têtedes assistants en disant en latin: «Homme, souviens-toi que tu espoussière et que tu retourneras en poussière (ou cendre)» (Ge3:19). Jn L.