CARMEL

(=jardin). 1. Chaîne montagneuse, longue d'une vingtaine de km.,orientée de N.-O, à S.-E., surplombant la plaine d'Esdrelon (Jizréel)qu'elle sépare du Saron. Elle se termine à la mer, au cap que lesÉgyptiens appelaient «de la Gazelle», dominant la ville moderne deHaïfa et la baie de Saint-Jean d'Acre (Ptolémaïs de Ac 21:7). Leroi de Joknéam (Tell el-Kaïmoûn?), au Carmel, fut un des vaincusde Josué (Jos 12:22). La même chaîne servait de limite àAsser (Jos 19:26). Mais le Carmel est surtout connu par lafameuse scène d'Élie et des prêtres de Baal (1Ro 18). Le sens deson nom indiquait le caractère tout particulier qui le différenciaitdes autres monts de Palestine, habituellement toujours dénudés. Grâceà la rosée abondante, la végétation y est, en effet, bien fournie(chênes, amandiers, pins), ce qui était connu et célébré à justetitre (Esa 33:9 35:2,Ca 7:6,Mic 7:14). Au contraire, le Carmelsemblait-il SÊ,d.essécher, on en tirait un présage demalheur (Jer 4:26,Am 1:2,Na 1:4). Ce caractère verdoyant luivalut sans doute d'être considéré, de tout temps, comme une montagnesacrée. D'après Tacite [Hist., II, 78), Vespasien y monta pourconsulter l'oracle du «dieu Carmel», dieu sans temple ni statue. Lacongrégation des Carmes, fondée en 1156, bâtit un couvent sur lamontagne. Ses bâtiments furent transformés en hôpital lors du siègede Saint-Jean d'Acre par Bonaparte (1799). 2. Ville de Juda qui joua un grand rôle dans les premiers tempsde la royauté israélite. Identifiée avec les ruines de el-Kourmoul au Sud-E. de Juda et à 12 km, au Sud d'Hébron.Attribuée à Juda (Jos 15:55), visitée par Saül (1Sa 15:12),giopriété de. Nabal (1Sa 25:2) dont David épousa plus tard lafemme, Abigaïl (1Sa 25:40). Hetsraï de Carmel appartint àl'élite de son armée royale (2Sa 23:35,1Ch 11:37). Parmi lesruines qui subsistent encore aujourd'hui, à côté d'une grande tour,on remarque de grandes citernes: ce qui rappelle les constructionsd'Ozias (2Ch 26:10). A. P.