LA SOUVERAINETÉ DE L'ESPRIT DES VIVANTS
DANS LA GRÂCE DU SALUT

par Jean leDuc
Octobre 2025
Mise en pages par
Jean leDuc et Alexandre Cousinier
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LA SOURCE DE LA GRÂCE DU SALUT
LA FOI EST UN DON DE L'ESPRIT DES VIVANTS ?
LA SOUVERAINETÉ ABSOLUE PARFAITE
MAGNIFIER LA GRACE DE L'ESPRIT DES VIVANTS
ÉLU POUR LE SALUT AVANT LA FONDATION DU MONDE
ATTAQUES ET PERVERSIONS DE LA VÉRITÉ
Pour qui le Christ est-il mort ?
LE DESSIN DE LA CROIX AU CŒUR DE CHRIST
LA SAINTE PRÉSENCE DE CHRIST DANS LE SALUT
LA NOUVELLE NAISSANCE OU RÉGÉNÉRATION D'EN HAUT
L'ABAISSEMENT DE LA RÉFLEXION VIVIFIANTE DE CHRIST
LE SAINT-ESPRIT DANS LA PARABOLE DES NOCES
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LA SOURCE DE LA GRACE DU SALUT
Une des plus belles traductions dans le texte de la Bible, est celle de « Esprit des vivants » pour le mot Dieu (Elohim en Hébreu - Theos en Grec) pour désigner notre Créateur et Souverain Suprême, dit aussi le Père éternel, Source ou Essence de l'existence, à savoir le Seigneur JÉSUS, notre seul Sauveur et unique Pasteur de nos âmes, le Bon Berger de son troupeau d'élus véritables.
« Ô profondeurs de la richesse, de la sagesse et de la science de l'Esprit des vivants ! Que ses jugements sont insondables, et ses voies incompréhensibles ! » Romains 11:33
« Le salut vient du Souverain Suprême » (Jonas 2:9); mais le Seigneur Jésus ne sauve pas tout le monde. Pourquoi ? Il en sauve certains; alors, s'il en sauve certains, pourquoi pas d'autres ? Est-ce parce qu'ils sont trop pécheurs et dépravés ? Non; car l'apôtre a écrit: « Cette parole est certaine et entièrement digne d'être reçue, que Jésus-Christ est venu dans le monde pour sauver les pécheurs, dont je suis le premier » (1 Timothée 1:15). Par conséquent, si Dieu a sauvé les « premiers » pécheurs, aucun n'est exclu à cause de sa dépravation. Pourquoi alors Dieu ne sauve-t-il pas tout le monde ? Est-ce parce que certains ont le cœur trop dur pour être gagnés ? Non; car des personnes au cœur le plus dur, il est écrit que Dieu « ôtera de leur chair le cœur de pierre et leur donnera un cœur de chair » (Ézéchiel 11:19). Alors est-ce parce que certains sont si obstinés, si intraitables, si rebelles que Dieu est incapable de les attirer à lui ? Avant de répondre à cette question, posons-en une autre: faisons appel à l’expérience du lecteur chrétien.
Ami, n'y a-t-il pas eu un temps où tu marchais selon le conseil des méchants, où tu t'arrêtais sur le chemin des pécheurs, où tu t'asseyais en compagnie des moqueurs, et où tu disais avec eux: « Nous ne voulons pas que cet homme règne sur nous » (Luc 19:14) ? N'y a-t-il pas eu un temps où tu « refusais de venir à Christ pour avoir la vie » (Jean 5:40) ? Oui, n'y a-t-il pas eu un temps où tu as mêlé ta voix à ceux qui disaient à l'Esprit des vivants: « Éloigne-toi de nous, car nous ne désirons pas connaître tes voies. Qu'est-ce que le Tout-Puissant, pour que nous le servions ? Et quel profit aurons-nous à le prier ? » (Job 21:14, 15) ? La honte au visage, tu dois reconnaître qu'il y en a eu un. Mais comment se fait-il que tout ait changé maintenant ? Qu'est-ce qui vous a fait passer d'une autosuffisance hautaine à un humble suppliant, d'un ennemi de l'Esprit des vivants à un être en paix avec lui, de l'iniquité à la soumission, de la haine à l'amour ? Et, né de la Réflexion Vivifiante, vous répondrez volontiers: « Par la grâce de l'Esprit des vivants je suis ce que je suis, par Celui qui est JE SUIS » (1 Corinthiens 15:10). Ne voyez-vous donc pas que ce n'est ni par manque de puissance en l'Esprit des vivants, ni par son refus de contraindre l'homme, que d'autres rebelles ne sont pas sauvés eux aussi ? Si l'Esprit des vivants a pu soumettre votre volonté et gagner votre cœur, sans empiéter sur votre responsabilité morale, ne peut-il pas faire de même pour les autres ? Assurément. Alors, quelle incohérence, quel illogisme, quelle folie de votre part de chercher à expliquer la voie actuelle des méchants et leur sort final, en prétendant que l'Esprit des vivants est incapable de les sauver, qu'ils ne le laisseront pas faire. Dites-vous: « Mais le temps est venu où j'ai voulu, voulu recevoir Christ comme mon Sauveur » ? Certes, mais c'est le Seigneur qui vous a donné cette volonté (Psaume 110:3; Phil. 2:13). Pourquoi alors ne donne-t-il pas cette volonté à tous les pécheurs ? Pourquoi, sinon parce qu'il est Souverain et fait ce qu'il veut ! Revenons à notre question initiale.
Pourquoi tous ne sont-ils pas sauvés, particulièrement ceux qui entendent l'Évangile ou message de la grâce ? Répondez-vous encore: « Parce que la majorité refuse de croire » ? Eh bien, c'est vrai, mais ce n'est qu'une partie de la vérité. C'est la vérité humaine. Mais il y a aussi un côté divin, et il faut insister sur ce côté de la vérité, sinon l'Esprit des vivants sera privé de sa gloire. Les non-sauvés sont perdus parce qu'ils refusent de croire; les autres sont sauvés parce qu'ils croient. Mais pourquoi ces autres croient-ils ? Qu'est-ce qui les pousse à mettre leur confiance en Christ ? Est-ce parce qu'ils sont plus intelligents que leurs semblables et plus prompts à discerner leur besoin de salut ? Que disparaisse cette pensée: « Qui te distingue des autres ? Et qu'as-tu que tu n'aies reçu ? Or, si tu l'as reçu, pourquoi te glorifies-tu, comme si tu ne l'avais pas reçu ? » (1 Corinthiens 4:7). C'est l'Esprit des vivants lui-même qui fait la différence entre les élus et les non-élus, car il est écrit de lui-même: « Et nous savons que le Fils, le Dieu unique est venu, et qu'il nous a donné l'intelligence pour connaître le Véritable » (1 Jean 5:20).
LA FOI EST UN DON DE L'ESPRIT DES VIVANTS ?
La foi est un don de l'Esprit des vivants, non pas dans le sens d'un cadeau mais d'une offrande, d'un sacrifice:
4 Mais L’ESPRIT DES VIVANTS, qui est riche en miséricorde dans son sacrifice suprême en lequel il s'est offert pour nous*, *la substitution dans laquelle Christ est notre remplaçant, payant le châtiment qui nous était réservé.
5 Lorsque nous étions morts dans nos péchés, nous a rendus à la vie ensemble en Christ, c'est par sa grâce irrésistible que vous êtes sauvés. Ac. 15. 11; Ro. 6. 8; Ro. 8. 11; Col. 3. 1; Col. 3. 3; Tit. 3. 5;
6 Et il nous a ressuscités ensemble, et fait asseoir ensemble dans les lieux de la suprématie exaltée, en Jésus-Christ;
7 Afin de montrer dans les siècles à venir les immenses richesses de sa grâce, par sa bonté envers nous en Jésus-Christ.
8 Car par grâce vous êtes sauvés en raison de cette assurance de Christ; et cela est l'offrande de L’ESPRIT DES VIVANTS et donc pas de vous même; Mt. 16. 17; Ép. 1. 19;
9 Ce n'est point par vos efforts*, afin que personne ne s'en vante. Ro. 3. 27; Col. 1. 29; *mérites, œuvres, actions; la grâce de la foi en Christ est inconditionnelle, elle est reçue uniquement dans les mérites du sacrifice de Christ sur la croix qui nous sont attribués gratuitement pour le salut de nos âmes, car aucun homme ne mérite le salut; sans cette assurance dans le sacrifice de Christ en notre faveur, personne ne peut être sauvé;
10 Car nous sommes son ouvrage, ayant été créés en Jésus-Christ pour les réalisations gracieuses de la foi, que L’ESPRIT DES VIVANTS a préparées d'avance, afin que nous y progressions. 2 Co. 5. 17; Ép. 1. 4; Ép. 4. 24; Tit. 2. 14;
(Éphésiens 2:4-10)
Or « tous les hommes n'ont pas la foi » (2 Thessaloniciens 3:2); nous voyons donc que l'Esprit des vivants n'accorde pas ce don à tous. À qui donc accorde-t-il cette faveur salvatrice ? Et nous répondons: à ses propres élus: « Tous ceux qui étaient destinés à la vie éternelle crurent » (Actes 13:48). C'est pourquoi nous lisons « la foi des élus de l'Esprit des vivants » (Tite 1:1). Mais l'Esprit des vivants est-il partial dans la distribution de ses faveurs ? N'en a-t-il pas le droit ? Y a-t-il encore des gens qui « murmurent contre le bonhomme de la maison » ? Alors ses propres paroles suffisent: « Ne m'est-il pas permis de faire ce que je veux de ce qui est à moi ? » (Matthieu 20:15). L'Esprit des vivants est souverain dans l'octroi de ses dons, tant dans le domaine naturel que spirituel. Voilà pour cette déclaration générale, passons maintenant aux détails.
LA SOUVERAINETÉ ABSOLUE PARFAITE
1. La souveraineté de l'Esprit des vivants, le Père ou Essence de l'existence, dans le salut.
Le passage des Écritures qui affirme sans doute le plus catégoriquement la souveraineté absolue de l'Esprit des vivants dans la détermination de la destinée de ses créatures est peut-être l'épître aux Romains, chapitre 9. Nous n'essaierons pas de passer en revue ici l'intégralité du chapitre, mais nous limiterons aux versets 21 à 23: « Le potier n'a-t-il pas pouvoir sur la même masse d'argile, pour faire un vase à honneur et un vase à usage vil ? Et si Dieu, voulant montrer sa colère et faire connaître sa puissance, a supporté avec une grande patience des vases de colère formés pour la perdition, et s'il a voulu faire connaître la richesse de sa gloire envers des vases de miséricorde qu'il a d'avance préparés pour la gloire ? » Ces versets représentent l'humanité déchue aussi inerte et impuissante qu'une motte d'argile inerte. Ce passage des Écritures démontre qu'il n'y a « aucune différence » en soi entre les élus et les non-élus: ils sont faits ou créés de la même pâte, certains pour le salut d'autres pour la perdition, ce qui concorde avec Éphésiens 2:3, où il nous est dit que tous sont par nature « enfants de colère ». Il nous enseigne que la destinée ultime de chaque individu est déterminée par la volonté de l'Esprit des vivants, et il est heureux qu'il en soit ainsi; si nous étions livrés à notre volonté, notre destination finale à tous serait l'Étang de Feu. Il déclare que l'Esprit des vivants lui-même fait une différence dans les destinations respectives auxquelles il assigne ses créatures, car l'un est fait « pour l'honneur, l'autre pour le déshonneur »; certains sont « des vases de colère destinés à la destruction », d'autres sont « des vases de miséricorde, qu'il a préparés d'avance pour la gloire ». Le texte est clair et limpide sur ces choses, tellement qu'un enfant de sept ans peut le comprendre. Mais ne perdez pas votre temps en demandant cela à un pasteur Baptiste, c'est trop complexe pour sa petite cervelle hébétée avec son érudition de fonds de poubelles.
Nous reconnaissons volontiers qu'il est très humiliant pour le cœur orgueilleux de la créature de voir toute l'humanité entre les mains de l'Esprit des vivants comme l'argile entre celles du potier. Pourtant, c'est précisément ainsi que les Écritures de Vérité présentent les choses. À notre époque de vantardise, d'orgueil intellectuel et de déification de l'homme, il est nécessaire d'insister sur le fait que le potier façonne ses vases pour lui-même. Que l'homme lutte avec son Créateur comme il l'entend, il n'en demeure pas moins qu'il n'est rien d'autre que de l'argile entre les mains du Potier Céleste. Et si nous savons que l'Esprit des vivants traitera ses créatures avec justice, que le Juge de toute la terre agira avec justice, il n'en façonne pas moins ses vases pour son propre dessein et selon son bon plaisir. Dieu revendique le droit indiscutable de faire ce qu'il veut des siens.
L'Esprit des vivants a non seulement le droit de faire ce qu'il veut des créatures de ses propres mains, mais il exerce ce droit, et nulle part ailleurs cela ne se voit plus clairement que dans sa grâce prédestinatrice. Avant la fondation du monde, l'Esprit des vivants a fait un choix, une sélection, une élection. Devant son œil omniscient se tenait toute la race d'Adam, et parmi elle, il a choisi un peuple et l'a prédestiné « à l'adoption », « à être semblable à l'image de son engendrement comme Fils », « ordonné » à la vie éternelle. Nombreux sont les passages des Écritures qui exposent cette vérité merveilleuse bénie, dont sept retiendront notre attention.
« Tous ceux qui étaient destinés à la vie éternelle crurent » (Actes 13:48). Tous les artifices de l'ingéniosité humaine ont été employés pour atténuer le tranchant de ce passage et en dénaturer le sens évident, mais en vain, bien que rien ne puisse jamais réconcilier ce passage et d'autres similaires avec l'esprit de l'homme naturel. « Tous ceux qui étaient destinés à la vie éternelle crurent. » Nous apprenons ici quatre choses: premièrement, que croire est la conséquence et non la cause du décret de l'Esprit des vivants. Deuxièmement, qu'un nombre limité seulement est « ordonné à la vie éternelle », car si tous les hommes sans exception étaient ainsi ordonnés par l'Esprit des vivants, alors l'expression « autant que » serait une qualification dénuée de sens. Troisièmement, que cette « ordination » de l'Esprit des vivants ne vise pas de simples privilèges extérieurs, mais la « vie éternelle », non pas le service, mais le salut lui-même. Quatrièmement, que tous – « autant que », pas un de moins – qui sont ainsi ordonnés par l'Esprit des vivants à la vie éternelle croiront très certainement.
Les commentaires d'un théologien compétent sur le passage ci-dessus méritent d'être remarqués. Il a déclaré : « On a tenté de prouver que ces mots n'enseignent pas la prédestination, mais ces tentatives violent si clairement le langage que je ne perdrai pas de temps à y répondre. J'ai lu: “Tous ceux qui étaient destinés à la vie éternelle crurent”, et je ne déformerai pas le texte, mais glorifierai la grâce de l'Esprit des vivants en attribuant à cette grâce la foi de chaque homme. N'est-ce pas l'Esprit des vivants qui donne la disposition à croire ? Si les hommes sont disposés à la vie éternelle, ne les dispose-t-il pas – dans tous les cas – ? Est-il mal pour l'Esprit des vivants de donner la grâce ? S'il est juste qu'il la donne, est-il mal de vouloir la donner ? Voudriez-vous qu'il la donne par accident ? S'il est juste qu'il ait l'intention de donner la grâce aujourd'hui, il était juste qu'il la propose avant aujourd'hui – et, puisqu'il est immuable – de toute éternité. »
« De même donc, dans le temps présent aussi, il y a un reste selon l'élection de la grâce. Or, si c'est par grâce, ce n'est plus par les œuvres; autrement, la grâce n'est plus une grâce. Mais si c'est par les œuvres, ce n'est plus une grâce; autrement, l'œuvre n'est plus une œuvre. » (Romains 11:5, 6) Les mots « De même » au début de cette citation renvoient au verset précédent où il est dit: « Je me suis réservé sept mille hommes qui n'ont pas fléchi le genou devant Baal. » Notez particulièrement le mot « réservés ». À l'époque d'Élie, sept mille hommes – une petite minorité – furent divinement préservés de l'idolâtrie et amenés à la connaissance du vrai Esprit des vivants. Cette préservation et cette illumination ne provenaient pas d'eux-mêmes, mais uniquement de l'influence et de l'action particulières de l'Esprit des vivants. Quelle grande faveur ces individus étaient-ils d'être ainsi « réservés » par l'Esprit des vivants ! Or l’apôtre dit: De même qu’il y avait un « reste » aux jours d’Élie « réservé par l'Esprit des vivants », de même il y en a un dans la dispensation actuelle.
« Un reste selon l'élection de la grâce. » Ici, la cause de l'élection remonte à sa source. Le fondement sur lequel l'Esprit des vivants a élu ce « reste » n'était pas la foi prévue en eux, car un choix fondé sur la prévision des bonnes œuvres se fait tout aussi bien sur la base des œuvres que n'importe quel choix, et dans ce cas, il ne serait pas « de grâce »; car, dit l'apôtre, « si c'est par grâce, alors ce n'est plus par les œuvres; autrement, la grâce n'est plus une grâce »; ce qui signifie que grâce et œuvres sont opposées, qu'elles n'ont rien en commun et ne se mélangeront pas plus que l'huile et l'eau. Ainsi, l'idée d'un bien inhérent prévu chez ceux qui sont élus, ou de quoi que ce soit de méritoire accompli par eux, est rigoureusement exclue. « Un reste selon l'élection de la grâce » signifie un choix inconditionnel résultant de la faveur souveraine de l'Esprit des vivants; en un mot, c'est une élection absolument gratuite.
« Considérez, frères, que parmi vous qui avez été appelés, il n’y a ni beaucoup de sages selon la chair, ni beaucoup de puissants, ni beaucoup de nobles. Mais l'Esprit des vivants a choisi les choses folles du monde pour confondre les sages; et l'Esprit des vivants a choisi les choses faibles du monde pour confondre les fortes; et l'Esprit des vivants a choisi les choses viles du monde et celles qu’on méprise, celles qui ne sont point, pour anéantir celles qui sont, afin que nulle chair ne se glorifie devant lui. » (1 Corinthiens 1:26-29). Ce passage fait référence à trois reprises au choix de l'Esprit des vivants, et ce choix suppose nécessairement une sélection, l’acceptation de certains et l’abandon d’autres. Le Choisisseur ici est l'Esprit des vivants lui-même, comme le dit le Seigneur Jésus aux apôtres: « Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, mais moi, je vous ai choisis. » (Jean 15:16). Le nombre choisi est strictement défini: « ni beaucoup de sages selon la chair, ni beaucoup de nobles », etc., ce qui concorde avec Matthieu 20:16: « Ainsi les derniers seront les premiers, et les premiers seront les derniers; car il y a beaucoup d'appelés, mais peu d'élus. » Voilà donc pour le fait du choix de l'Esprit des vivants; considérons maintenant les objets de son choix.
MAGNIFIER LA GRACE DE L'ESPRIT DES VIVANTS
Ceux dont il est question ci-dessus comme étant les élus de l'Esprit des vivants sont « les choses faibles du monde, les choses viles du monde et celles qu'on méprise ». Mais pourquoi ? Pour démontrer et magnifier Sa grâce. Les voies de l'Esprit des vivants ainsi que Ses pensées sont en complet désaccord avec celles de l'homme. L'esprit charnel aurait supposé qu'une sélection avait été faite parmi les opulents et les influents, les aimables et les cultivés, afin que le christianisme puisse gagner l'approbation et les applaudissements du monde par son faste et sa gloire charnelle. Ah ! mais « ce qui est élevé parmi les hommes est une abomination devant l'Esprit des vivants » (Luc 16:15). l'Esprit des vivants choisit les « choses viles ». Il l'a fait à l'époque de l'Ancien Testament. La nation qu'il a choisie pour être le dépositaire de ses saints oracles et le canal par lequel la Semence promise devait venir, n'était pas les anciens Égyptiens, les imposants Babyloniens, ni les Grecs hautement civilisés et cultivés. Non; Ce peuple que YaHWeH désirait et considérait comme « la prunelle de ses yeux » était les Hébreux nomades et méprisés. Il en était de même lorsque notre Seigneur s'établissait parmi les hommes. Ceux qu'il accueillit dans une intimité privilégiée et qu'il chargea d'être ses ambassadeurs étaient, pour la plupart, des pêcheurs illettrés et méprisés qui puaient le poisson. Et il en a toujours été ainsi. Il en est de même aujourd'hui avec les rejetés de la société: au rythme actuel de croissance, il ne faudra pas longtemps avant que l'on ne constate que le Seigneur a davantage de véritables siens en Chine méprisée qu'aux États-Unis et au Canada, pourtant si favorisés; davantage parmi les Noirs sauvages d'Afrique qu'en Allemagne cultivée (?) ! Et le but du choix de l'Esprit des vivants, la raison d'être de la sélection qu'il a opérée, est « qu'aucune chair ne se glorifie en sa présence » – n'ayant rien dans les objets de son choix qui puisse leur donner droit à ses faveurs particulières, alors toute la louange sera attribuée sans réserve aux immenses richesses de sa grâce multiple.
ÉLU POUR LE SALUT AVANT LA FONDATION DU MONDE
« Pour nous, frères bien-aimés du Seigneur, nous devons continuellement rendre grâces à l'Esprit des vivants à votre sujet, parce que l'Esprit des vivants vous a élus dès le commencement pour le salut, par la sanctification de l'Esprit et par la foi en la vérité » (2 Thessaloniciens 2:13). Trois points méritent ici une attention particulière. Premièrement, il est expressément dit que les élus de l'Esprit des vivants sont « élus pour le salut ». Le langage ne peut être plus explicite. Avec quelle concision ces mots dissipent les sophismes et les équivoques de tous ceux qui ne feraient de l'élection qu'une simple référence à des privilèges extérieurs ou à un rang dans le service ! C'est pour le « salut » lui-même que l'Esprit des vivants nous a choisis. Deuxièmement, nous sommes avertis ici que l'élection pour le salut ne fait pas abstraction de l'utilisation de moyens appropriés: le salut s'obtient par « la sanctification de la Réflexion Vivifiante et la foi en la vérité ». Il est faux de dire que, parce que l'Esprit des vivants a choisi quelqu'un pour le salut, il sera sauvé bon gré mal gré, qu'il croie ou non: nulle part les Écritures ne le présentent ainsi. Le même Esprit des vivants qui a prédestiné la fin a aussi désigné les moyens; le même Esprit des vivants qui a « choisi pour le salut » a décrété que son dessein se réaliserait par l’œuvre de la Réflexion Vivifiante et la foi ou assurance en la vérité. Troisièmement, le fait que l'Esprit des vivants nous ait choisis pour le salut est un motif profond de louange fervente. Remarquez avec quelle force l’apôtre l’exprime: « Nous devons continuellement rendre grâces à l'Esprit des vivants à votre sujet, frères bien-aimés du Seigneur, car l'Esprit des vivants vous a choisis dès le commencement pour le salut », etc. Au lieu de reculer avec horreur devant la doctrine de la prédestination, le croyant, lorsqu’il voit cette vérité bénie telle qu’elle est dévoilée dans la Parole, découvre un motif de gratitude et d’action de grâces que rien d’autre n’offre, si ce n’est le don ineffable du Rédempteur lui-même.
« Qui nous a sauvés et nous a adressé une sainte vocation, non à cause de nos œuvres, mais selon son propre dessein, et selon la grâce qui nous a été donnée en Jésus-Christ avant les temps anciens » (2 Timothée 1:9). Le langage des Saintes Écritures est clair et précis ! C'est l'homme qui, par ses paroles, obscurcit le conseil. Impossible d'exprimer la chose plus clairement et avec plus de force qu'ici. Notre salut n'est pas « selon nos œuvres » ou nos choix; autrement dit, il ne résulte de rien en nous, ni de notre récompense ou mérite; il est plutôt le fruit du « dessein et de la grâce » de l'Esprit des vivants; et cette grâce nous a été donnée en Jésus-Christ avant les temps anciens, avant la fondation du monde (de la terre et de l'univers). C'est par grâce que nous sommes sauvés, et selon le dessein de l'Esprit des vivants, cette grâce nous a été accordée non seulement avant que nous ne voyions la lumière, non seulement avant la chute d'Adam, mais même avant ce lointain « commencement » de Genèse 1:1. Et c'est là que réside le réconfort inébranlable du peuple d'élus de l'Esprit des vivants. Si son choix est éternel, il durera éternellement ! « Rien ne survit éternellement, mais ce qui est venu de l'éternité, et ce qui est venu ainsi, survivra éternellement ».
« Élus selon la prescience de l'Esprit des vivants, le Père (la Source ou Essence de l'existence), par la sanctification de la Réflexion Vivifiante, pour l'obéissance et l'aspersion du sang de Jésus-Christ » (1 Pierre 1:2). Ici encore, l'élection par le Père, à savoir le Seigneur Jésus-Christ, précède l'œuvre de sa Sainte Présence et l'obéissance de la foi de ceux qui sont sauvés; elle les soustrait ainsi entièrement à la créature et les place dans la volonté souveraine du Tout-Puissant. La « prescience de l'Esprit des vivants le Père, Jésus le Messie » ne fait pas ici référence à sa prescience de toutes choses, mais signifie que les saints étaient tous éternellement présents en Christ devant la pensée de l'Esprit des vivants. L'Esprit des vivants ne « savait » pas que certains entendant l'Évangile y croiraient, s'il ne les avait pas « prévus » à la vie éternelle. Ce que la prescience de l'Esprit des vivants voyait en tous les hommes, c'était l'amour du péché et la haine de lui-même. La « prescience » de l'Esprit des vivants repose sur ses propres décrets, comme le montre clairement Actes 2:23: « Lui, livré selon le dessein arrêté et la prescience de l'Esprit des vivants, vous l'avez crucifié et fait mourir par la main des impies. » Notez l'ordre ici: d'abord le « dessein arrêté » de l'Esprit des vivants (son décret éternel), puis sa « prescience ». Il en est de même dans Romains 8:28, 29: « Car ceux qu'il a connus d'avance, il les a aussi prédestinés à être semblables à l'image de son engendrement comme Fils. » Mais le premier mot ici, « car », renvoie au verset précédent, dont la dernière phrase dit: « à ceux qui sont appelés selon son dessein. » Ce sont ceux qu'il a « connus d'avance et prédestinés. » Enfin, il convient de souligner que lorsque l'Écriture parle de l'Esprit des vivants « connaissant » certaines personnes, ce mot est employé dans le sens de connaître avec approbation et dévouement: « Si quelqu'un est dévoué à l'Esprit des vivants, il est connu de lui » (1 Corinthiens 8:3). Aux hypocrites, le Christ dira encore : « Je ne vous ai jamais connus » – il ne les a jamais considérés. « Élus selon la prescience de l'Esprit des vivants le Père ou Essence de l'existence » signifie donc choisis par lui comme objets particuliers de son approbation et de son dévouement.
En résumant l'enseignement de ces sept passages, nous apprenons que l'Esprit des vivants a « ordonné à la vie éternelle » certains, et qu'en conséquence de son ordination, ils « croient » au temps convenable; que l'ordination de l'Esprit des vivants au salut de ses propres élus n'est pas due à quelque bonne chose en eux ni à quelque chose de méritoire de leur part, ou du choix personnel d'une volonté qui est esclave de la chair et du péché, mais uniquement à sa « grâce »; que l'Esprit des vivants a délibérément choisi les objets les plus improbables pour être les bénéficiaires de ses faveurs spéciales, afin qu'« aucune chair ne se glorifie en sa présence »; que l'Esprit des vivants a choisi son peuple d'élus en Christ avant la fondation du monde, non pas parce qu'ils l'étaient, mais afin qu'ils « soient saints et irréprochables devant lui » ; qu'ayant choisi certains pour le salut, il a également décrété les moyens par lesquels son conseil éternel serait accompli; que la « grâce » même par laquelle nous sommes sauvés nous a été, dans le dessein de l'Esprit des vivants, « donnée en Jésus-Christ avant le commencement du monde »; que bien avant d’être réellement créés en ce monde temporel, les élus de l'Esprit des vivants se tenaient présents devant son Esprit comme des émanations ou consciences variées de l'Essence éternelle de son existence glorieuse incompréhensible et insondable, étaient « connus d’avance » par lui, c’est-à-dire qu’ils étaient les objets définis de son dévouement et de son renoncement réciproque et perpétuel de son image de lui-même à l'infini.
ATTAQUES ET PERVERSIONS DE LA VÉRITÉ
Avant d'aborder la section suivante de ce chapitre, un mot supplémentaire concernant la grâce prédestinatrice de l'Esprit des vivants. Nous y revenons car c'est à ce stade que la doctrine de la souveraineté de l'Esprit des vivants dans la prédestination de certains au salut est le plus souvent attaquée. Ceux qui pervertissent cette vérité cherchent invariablement une cause extérieure religieuse et ecclésiastique à la volonté de l'Esprit des vivants, qui le pousse à accorder le salut aux pécheurs; on attribue à la créature quelque chose comme les spéculations théologiques et philosophiques de l'hérésie du libre-arbitre, qui lui donne droit à la miséricorde du Créateur. Nous revenons alors à la question: pourquoi l'Esprit des vivants a-t-il choisi ceux qu'il a choisis ?
Qu'y avait-il chez les élus eux-mêmes qui attirait le cœur de l'Esprit des vivants ? Était-ce à cause de certaines vertus qu'ils possédaient ? Parce qu'ils étaient généreux, doux de caractère, véridiques ? En un mot, parce qu'ils étaient « bons », que l'Esprit des vivants les a choisis ? Non, car notre Seigneur a dit: « Il n'y a de bon que l'Esprit des vivants seul » (Matthieu 19:17). Était-ce à cause de leurs bonnes œuvres ? Non, car il est écrit : « Il n'y en a point qui fasse le bien, pas même un seul » (Romains 3:12). Était-ce parce qu'ils faisaient preuve d'un zèle et d'une ferveur à rechercher l'Esprit des vivants ? Non, car il est écrit encore : « Il n'y en a point qui cherche l'Esprit des vivants » (Romains 3:11). Était-ce parce que l'Esprit des vivants avait prévu qu'ils croiraient ? Non, car comment ceux qui sont « morts dans leurs offenses et leurs péchés » peuvent-ils croire en Christ ? Comment l'Esprit des vivants pouvait-il connaître d'avance certains hommes comme croyants alors que la foi leur était impossible ? L'Écriture déclare que nous « croyons par grâce » (Actes 18:27). La foi est un don de Dieu, et sans ce don, personne ne croirait. La cause de son choix réside donc en lui-même et non dans les objets de son choix. Il a choisi ceux qu'il a choisis simplement parce qu'il a choisi de les choisir.
« Nous sommes fils par
l'élection de l'Esprit des vivants.
Pour qui le Christ
est-il mort ?
Il est évident que le Père, Jésus-Christ, avait un but précis en se donnant à mourir, ou que l'Esprit des vivants comme Fils avait un dessein précis en donnant sa vie: « l'Esprit des vivants connaît toutes ses œuvres de toute éternité » (Actes 15:18). Quel était donc le but du Père, Source de l'existence, et son dessein comme Fils ? Nous répondons: le Christ est mort pour « les élus seuls de l'Esprit des vivants ».
Nous n'oublions pas que le dessein limité de la mort du Christ a suscité de nombreuses controverses – quelle grande vérité révélée dans les Écritures ne l'a pas été ? Nous n'oublions pas non plus que tout ce qui touche à la personne et à l'œuvre de notre Seigneur béni exige le plus grand respect, et qu'un « Ainsi parle le Seigneur » doit étayer chacune de nos affirmations. Nous ferons appel à la Loi et au Témoignage.
Pour qui le Christ est-il mort ? Qui était-il destiné à racheter par son sang ? Le Seigneur Jésus avait certainement une détermination absolue devant lui lorsqu'il est allé à la Croix. Si tel était le cas, il s'ensuit nécessairement que la portée de ce dessein était limitée, car une détermination ou un dessein absolu devait être accompli. Si la détermination absolue du Christ incluait toute l'humanité, alors toute l'humanité serait très certainement sauvée. Pour échapper à cette conclusion inévitable, nombreux sont ceux qui ont affirmé qu'il n'existait pas de détermination absolue avant le Christ, mais que sa mort n'avait offert le salut qu'à titre conditionnel à toute l'humanité. La réfutation de cette affirmation se trouve dans les promesses faites par le Père ou Nature divine en son engendrement comme Fils avant qu'il ne soit allé à la Croix, voire avant son incarnation. Les Écritures de l'Ancien Testament représentent le Père promettant à son engendrement comme Fils une récompense certaine pour ses souffrances en faveur des pécheurs . Pour le moment, nous nous limiterons à une ou deux déclarations rapportées dans le célèbre 53e chapitre d'Ésaïe. Nous y trouvons l'Esprit des vivants disant: « Quand tu offriras son âme en sacrifice pour le péché, il verra sa postérité », qu'« il verra le fruit du travail de son âme et sera rassasié », et que le juste Serviteur de l'Esprit des vivants « justifierait beaucoup d'hommes » (v. 10 et 11). Mais ici, nous nous demandons : comment pouvait-on être certain que Christ « verrait sa postérité » et « verrait le fruit du travail de son âme et serait satisfait » , si le salut de certains membres de l'humanité n'avait pas été divinement décrété, et donc assuré ? Comment pouvait-on être certain que Christ « justifierait beaucoup d'hommes » si aucune disposition efficace n'avait été prise pour que quiconque le reçoive comme Sauveur ? D'un autre côté, insister sur le fait que le Seigneur Jésus a expressément voulu le salut de toute l'humanité, c'est l'accuser d'une chose dont aucun être intelligent ne devrait être coupable, à savoir d'avoir conçu ce dont il savait, par son omniscience, qu'il n'arriverait jamais. Par conséquent, la seule alternative qui nous reste est que, pour ce qui est du but prédéterminé de sa mort, le Christ est mort uniquement pour les élus. En résumé, en une phrase que nous espérons compréhensible pour tout lecteur, nous dirions: le Christ est mort non seulement pour rendre possible le salut de toute l’humanité, mais aussi pour garantir… le salut de tout ce que le Père ou Nature divine en Christ lui avait donné. Christ est mort non seulement pour rendre les péchés pardonnables, mais « pour abolir le péché par son sacrifice » (Hébreux 9:26). Quant à savoir de qui le « péché » (c'est-à-dire la culpabilité, comme dans 1 Jean 1:7, etc.) a été « aboli », l'Écriture ne laisse aucun doute: il s'agissait des élus, du « monde » (Jean 1:29) du peuple de l'Esprit des vivants !
(1.) Le dessein limité de l'Expiation découle nécessairement du choix éternel du Père ou Nature divine en Christ pour le salut de certains. Les Écritures nous apprennent qu'avant de s'incarner, le Seigneur a dit: « Voici, je viens pour faire, ô Esprit des vivants, ta volonté » (Hébreux 10:7), et après son incarnation, il a déclaré : « Car JE SUIS descendu du ciel pour faire, non ma volonté, mais la volonté de celui qui m'a envoyé » (Jean 6:38). Si donc l'Esprit des vivants avait choisi dès le commencement certains pour le salut, alors, la volonté du Christ étant en parfait accord avec celle de son Essence comme Père, il ne chercherait pas à s'étendre sur son élection. Ce que nous venons de dire n'est pas une simple déduction plausible de notre part, mais est en parfaite harmonie avec l'enseignement explicite de la Parole. À maintes reprises, notre Seigneur a fait référence à ceux que son Essence comme Père lui avait « donnés » et envers lesquels il exerçait une influence particulière. Il a dit: « Tous ceux que le Père me donne viendront à moi, et je ne rejetterai pas celui qui vient à moi. . . . Or, la volonté de celui qui m’a envoyé, c’est que je ne perde rien de tout ce qu’il m’a donné, mais que je le ressuscite au dernier jour. » (Jean 6:37, 39) Et encore: « Jésus dit ces paroles, et, levant les yeux au ciel, il dit: Père, l’heure est venue ! Glorifie ton Fils, afin que ton Fils aussi te glorifie, comme tu lui as donné pouvoir sur toute chair, afin qu’il donne la vie éternelle à tous ceux que tu lui as donnés … J’ai manifesté ton nom aux hommes que tu m’as donnés du milieu du monde: ils étaient à toi, et tu m’as glorifié en eux; et ils ont gardé ta parole… Je prie pour eux. Je ne prie pas pour le monde, mais pour ceux que tu m’as donnés, car ils sont à toi.… Père, je veux que là où JE SUIS ceux que tu m’as donnés soient aussi avec moi, afin qu’ils voient ma gloire, la gloire que tu m’as donnée, parce que tu m’était dévoué avant la fondation du monde. » (Jean 17:1, 2, 6, 9, 24). Avant la fondation du monde, le Père, c'est-à-dire Christ dans son Essence divine, a prédestiné un peuple d'élus à être conforme à l’image de son engendrement comme Fils, et la mort et la résurrection du Seigneur Jésus ont été ordonnées à l’accomplissement du dessein divin.
(2.) La nature même de l'Expiation démontre que, dans son application aux pécheurs, elle était limitée au dessein de l'Esprit des vivants. L'Expiation du Christ peut être considérée de deux points de vue principaux : vers l'Esprit des vivants et vers les élus d'entre les hommes. Vers l'Esprit des vivants, l'œuvre du Christ à la Croix était une propitiation, un apaisement de la colère divine, une satisfaction rendue à la justice et à la sainteté divines; vers les hommes, c'était une substitution, l'Innocent prenant la place du coupable, le Juste mourant pour les injustes. Mais la stricte substitution d'une Personne à des personnes, et l'infliction de souffrances volontaires à cette Personne, impliquent la reconnaissance formelle, de la part du Substitut et de Celui qu'il doit apaiser, des personnes pour lesquelles il agit, dont il porte les péchés et dont il s'acquitte des obligations légales. De plus, si le Législateur accepte la satisfaction apportée par le Substitut, alors ceux pour lesquels le Substitut agit, dont il prend la place, doivent nécessairement être acquittés. Si je suis endetté et incapable de m'acquitter, et qu'un autre se présente, paie intégralement mon créancier et reçoit un reçu, alors, aux yeux de la loi, mon créancier n'a plus aucun droit sur moi. Sur la Croix, le Seigneur Jésus s'est donné en rançon, et son acceptation par l'Esprit des vivants a été attestée par le tombeau ouvert trois jours plus tard. La question que nous posons ici est: pour qui cette rançon a-t-elle été offerte ? Si elle a été offerte pour toute l'humanité, alors la dette contractée par chaque homme a été annulée. Si Christ a porté en son corps sur le bois les péchés de tous les hommes sans exception, alors nul ne périra. Si Christ a été « fait malédiction » pour toute la race d'Adam, alors nul n'est désormais « sous la condamnation ». « L'Esprit des vivants ne peut exiger deux fois un paiement, d'abord de la main de mon garant sanglant, puis de la mienne. » Mais le Christ n'a pas acquitté la dette de tous les hommes sans exception. Certains seront « jetés en prison » (cf. 1 Pierre 3:19, où le même mot grec signifie « prison ») et n'en sortiront « pas avant d'avoir payé le dernier sou » (Matthieu 5:26), ce qui, bien sûr, n'arrivera jamais. Le Christ n'a pas porté les péchés de toute l'humanité. Certains « meurent dans leurs péchés » (Jean 8:21), et leur « péché demeure » (Jean 9:41). Le Christ n'a pas été « fait malédiction » pour toute la race d'Adam. Certains diront encore: « Éloignez-vous de moi, maudits ! » (Matthieu 25:41). Dire que le Christ est mort pour tous de la même manière, dire qu'il est devenu le substitut et le garant de toute la race humaine, dire qu'il a souffert au nom et à la place de toute l'humanité, c'est dire qu'il « a porté la malédiction pour beaucoup qui portent maintenant la malédiction pour eux-mêmes; qu'il a subi le châtiment pour beaucoup qui lèvent maintenant les yeux en enfer, étant dans les tourments ; qu'il a payé le prix de la rédemption pour beaucoup qui paieront encore dans leur propre angoisse éternelle “le salaire du péché, qui est la mort” ». Mais, d'un autre côté, dire comme le dit l'Écriture, que le Christ a été frappé pour les transgressions du peuple de l'Esprit des vivants, dire qu'il a donné sa vie pour ses brebis, dire qu'il a donné sa vie en rançon pour beaucoup, c'est dire qu'il a fait une expiation qui expie pleinement; c'est dire qu'il a payé un prix qui rachète réellement; c'est dire qu'il a été présenté comme une propitiation qui apaise réellement; c'est à dire qu'Il est un Sauveur qui sauve vraiment.
(3.) L'enseignement des Écritures concernant le sacerdoce de notre Seigneur est étroitement lié à ce que nous avons dit plus haut et le confirme. C'est en tant que Grand Prêtre que le Christ intercède maintenant dans son ministère d'exaltation et d'habitation. Mais pour qui intercède-t-il ? Pour toute l'humanité, ou seulement pour son propre peuple d'élus ? La réponse du Nouveau Testament à cette question est aussi claire qu'un rayon de soleil. Notre Sauveur est entré au ciel même « afin de comparaître maintenant pour nous comme Esprit des vivants » (Hébreux 9:24), c'est-à-dire pour ceux qui sont « participants de la vocation céleste » (Hébreux 3:1). Et il est écrit encore: « C'est pourquoi il peut aussi sauver parfaitement ceux qui s'approchent de l'Esprit des vivants par lui, étant toujours vivant pour intercéder pour eux » (Hébreux 7:25). Ceci est en parfait accord avec le type de l'Ancien Testament. Après avoir immolé l'animal sacrificiel, Aaron entra dans le lieu très saint en tant que représentant et au nom du peuple de l'Esprit des vivants: les noms des tribus d'Israël étaient gravés sur son pectoral, et c'est dans leur intérêt qu'il se présentait devant l'Esprit des vivants. Les paroles de notre Seigneur dans Jean 17:9 concordent avec cela: « Je prie pour eux; je ne prie pas pour le monde, mais pour ceux que tu m'as donnés, car ils sont à toi. » Un autre passage des Écritures qui mérite une attention particulière à ce sujet se trouve dans Romains 8. Au verset 33, la question est posée: « Qui accusera les élus de l'Esprit des vivants ? » La réponse inspirée suit: « C'est l'Esprit des vivants qui justifie. Qui condamne ? C'est Christ qui est mort, ou plutôt ressuscité, qui est à la droite de l'Esprit des vivants, et qui intercède pour nous. » Notez particulièrement que la mort et l'intercession du Christ ont un seul et même but ! Comme dans le type, il en va de même pour l'antitype: expiation et supplication sont coexistantes. Si donc le Christ intercède uniquement pour les élus, et « non pour le monde », alors il est mort uniquement pour eux. Remarquez aussi que la mort, la résurrection, l'exaltation et l'intercession du Seigneur Jésus sont ici invoquées comme la raison pour laquelle nul ne peut accuser les élus de l'Esprit des vivants. Que ceux qui contesteraient encore ce que nous avançons examinent attentivement la question suivante: si la mort du Christ s'étend également à tous, comment constitue-t-elle une garantie contre une « accusation », puisque tous les incroyants sont « sous la condamnation » ? (Jean 3:18).
(4.) Le nombre de ceux qui partagent les bienfaits de la mort du Christ est déterminé non seulement par la nature de l'Expiation et du sacerdoce du Christ, mais aussi par sa puissance. Admettons que Celui qui est mort sur la croix était l'Esprit des vivants manifesté dans la chair, et il s'ensuit inévitablement que ce que Christ a prévu, il l'accomplira; que ce qu'il a acquis, il le possédera; que ce à quoi il a mis son cœur, il le sécurisera. Si le Seigneur Jésus possède tout pouvoir au ciel et sur la terre, alors nul ne peut résister à sa volonté. Mais on peut dire que cela est vrai dans l'abstrait; néanmoins, le Christ refuse d'exercer ce pouvoir, car il ne forcera jamais personne à le recevoir comme Sauveur. Dans un sens, c'est vrai, mais dans un autre sens, c'est formellement faux. Le salut de tout pécheur est une question de puissance divine. Par nature, le pécheur est en inimitié avec l'Esprit des vivants, et seule la puissance divine agissant en lui peut vaincre cette inimitié ; C'est pourquoi il est écrit: « Nul ne peut venir à moi, si le Père qui m'a envoyé ne l'attire » (Jean 6:44). C'est la puissance divine qui triomphe de l'inimitié innée du pécheur et qui le pousse à venir à Christ pour avoir la vie. Mais cette « inimitié » n'est pas surmontée chez tous. Pourquoi ? Est-ce parce qu'elle est trop forte pour être vaincue ? Y a-t-il des cœurs si endurcis contre lui que Christ est incapable d'y entrer ? Répondre par l'affirmative, c'est nier sa toute-puissance. En fin de compte, il ne s'agit pas de la volonté ou du refus du pécheur, car par nature, tous sont réticents. La volonté de venir à Christ est le produit final de la puissance divine agissant dans le cœur et la volonté de l'homme pour vaincre l'« inimitié » inhérente et chronique de l'homme, comme il est écrit: « Ton peuple sera disposé au jour de ta puissance » (Psaume 110:3). Dire que le Christ est incapable de gagner à Lui ceux qui ne le veulent pas, c'est nier que toute puissance au ciel et sur terre Lui appartient. Dire que le Christ ne peut déployer sa puissance sans détruire la responsabilité de l'homme est une pétition de principe pour répondre à la question posée ici, car il a déployé sa puissance et rendu volontaires ceux qui sont venus à Lui. S'il l'a fait sans détruire leur responsabilité, pourquoi ne peut-il pas le faire avec d'autres ? S'il est capable de gagner le cœur d'un pécheur à Lui, pourquoi pas celui d'un autre ? Dire, comme on le dit souvent, que les autres ne le laisseront pas faire, c'est remettre en question sa suffisance. Il s'agit de sa Volonté. Si le Seigneur Jésus a décrété, désiré et voulu le salut de toute l'humanité, alors toute l'humanité sera sauvée, sinon, il n'a pas le pouvoir de réaliser ses intentions; et dans un tel cas, on ne pourrait jamais dire: « Il verra le fruit du travail de son âme et sera satisfait. » La question soulevée concerne la divinité du Sauveur, car un Sauveur vaincu ne peut être l'Esprit des vivants.
Après avoir passé en revue certains principes généraux qui nous obligent à croire que la mort du Christ était limitée dans son but, examinons maintenant certaines déclarations explicites des Écritures qui l'affirment expressément. Dans ce merveilleux et incomparable cinquante-troisième chapitre d'Ésaïe, l'Esprit des vivants nous dit à propos de son engendrement comme Fils: « Il a été enlevé de la prison et du jugement. Et sa génération, qui le dira ? Car il a été retranché de la terre des vivants, frappé à cause des péchés de mon peuple » (v. 8). La parole de l'ange à Joseph était en parfaite harmonie avec cela: « Tu lui donneras le nom de Jésus, car il sauvera son peuple de ses péchés » (Matthieu 1:21), c'est-à-dire non seulement Israël, mais tous ceux que son Essence comme Père lui avait « donnés ». Notre Seigneur lui-même a déclaré: « Le Fils de l'homme est venu, non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour plusieurs » (Matthieu 20:28). Mais pourquoi avoir dit « pour plusieurs » si tous, sans exception, étaient inclus ? C'est « son peuple » qu'il a « racheté » (Luc 1:68). C'est pour « ses brebis », et non pour les « boucs », que le Bon Berger a donné sa vie (Jean 10:11). C'est le peuple d'élus de l'Esprit des vivants » qu'il a rachetée par son propre sang (Actes 20:28).
S'il y a un passage des Écritures plus que tout autre sur lequel nous devrions être disposés à fonder notre argumentation, c'est bien Jean 11:49-52. On y lit: « L'un d'eux, nommé Caïphe, qui était souverain sacrificateur cette année-là, leur dit: Vous n'y comprenez rien, et vous ne considérez pas qu'il est dans votre intérêt qu'un seul homme meure pour le peuple, et que la nation entière ne périsse pas. Il ne dit pas cela de lui-même; mais, étant souverain sacrificateur cette année-là, il prophétisa que Jésus mourrait pour cette nation, et non seulement pour cette nation, mais aussi afin de rassembler en un seul corps les enfants de l'Esprit des vivants dispersés. » On nous dit ici que Caïphe « ne prophétisait pas de lui-même », c'est-à-dire, comme ceux employés par l'Esprit des vivants à l'époque de l'Ancien Testament (voir 2 Pierre 1:21), sa prophétie ne venait pas de lui-même, mais il parlait poussé par le Saint-Esprit; Ainsi, la valeur de sa parole est soigneusement préservée, et la source divine de cette révélation est expressément garantie. Ici aussi, nous sommes clairement informés que le Christ est mort pour « cette nation », c'est-à-dire Israël, et aussi pour le Corps unique, son peuple d'élus, car c'est dans son peuple d'élus que les enfants de l'Esprit des vivants – « dispersés » parmi les nations – sont maintenant « rassemblés en un seul », le Nouvel Homme. Et n'est-il pas remarquable que les membres du peuple d'élus soient ici appelés « enfants de l'Esprit des vivants » avant même la mort du Christ, et donc avant qu'il ne commence à établir son Appel à renaître ! La grande majorité d'entre eux n'étaient pas encore nés, et pourtant ils étaient considérés comme « enfants de l'Esprit des vivants »; enfants de l'Esprit des vivants parce qu'ils avaient été choisis en Christ avant la fondation du monde, et donc « prédestinés à être adoptés par Jésus-Christ pour lui-même » (Éphésiens 1:4, 5). De même, le Christ a dit: « J'ai (et non « j'aurai ») d'autres brebis qui ne sont pas de cet enclos » (Jean 10:16).
LE DESSIN DE LA CROIX AU CŒUR DE CHRIST
Si jamais le véritable dessein de la Croix était au cœur des pensées et des paroles de notre bienheureux Sauveur, c'était durant la dernière semaine de son ministère terrestre. Que nous apprennent donc les Écritures qui traitent de cette partie de son ministère, en lien avec notre question actuelle ? Elles disent: « Sachant que son heure était venue de passer de ce monde à son Essence de Père, et ayant été dévoué aux siens qui étaient dans le monde, il les estima jusqu'au bout » (Jean 13:1). Elles nous rapportent ses paroles: « Il n'y a pas de plus grand renoncement que de donner sa vie pour ses amis » (Jean 15:13). Elles rapportent sa parole: « Je me sanctifie moi-même pour eux, afin qu'eux aussi soient sanctifiés par la vérité » (Jean 17:19); ce qui signifie que pour les siens, ceux qui lui ont été « donnés » par le Père en lui, il s'est dépouillé jusqu'à la mort de la Croix. On peut bien se demander: pourquoi une telle discrimination de termes si le Christ est mort pour tous les hommes sans discrimination ?
Avant de conclure cette section du chapitre, nous examinerons brièvement quelques-uns des passages qui semblent enseigner avec la plus grande force un dessein illimité dans la mort du Christ. Dans 2 Corinthiens 5:14, nous lisons: « Un seul est mort pour tous. » Mais ce passage ne s'arrête pas là. Si l'on examine attentivement le verset et le passage d'où proviennent ces mots, on constatera qu'au lieu d'enseigner une expiation illimitée, ils défendent avec force un dessein limité dans la mort du Christ. Le verset entier dit : « Car le dévouement de Christ nous presse; car nous jugeons ainsi: si un seul est mort pour tous, alors tous seraient morts. » Il convient de souligner qu'en grec, l'article défini précède le dernier « tous », et que le verbe est ici à l'aoriste, ce qui devrait donc se lire: « Nous jugeons ainsi: si un seul est mort pour tous, alors tous sont morts. » L'apôtre tire ici une conclusion, comme le montrent clairement les mots: « Nous jugeons ainsi : si… alors étaient. » Il veut dire que ceux pour qui l'Unique est mort sont considérés, juridiquement, comme étant morts eux aussi. Le verset suivant poursuit: « Et il est mort pour tous, afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour celui qui est mort et ressuscité pour eux. » L'Unique est non seulement mort, mais « ressuscité », et il en est de même pour « tous » pour qui il est mort, car il est dit ici qu'ils « vivent ». Ceux pour qui un substitut agit sont juridiquement considérés comme ayant agi eux-mêmes. Aux yeux de la loi, le substitut et ceux qu'il représente ne font qu'un. Il en est de même aux yeux de l'Esprit des vivants. Christ était identifié à son peuple d'élus et son peuple était identifié à lui; c'est pourquoi, lorsqu'il est mort, ils sont morts (judiciairement) et lorsqu'il est ressuscité, ils sont également ressuscités. Mais il nous est également dit dans ce passage (v. 17) que si quelqu'un est en Christ, il est une nouvelle créature; Il a reçu une vie nouvelle, tant en fait qu'aux yeux de la loi. C'est pourquoi « tous » pour qui Christ est mort sont ici invités à vivre désormais non plus pour eux-mêmes, mais pour « celui qui est mort pour eux et ressuscité ». Autrement dit, ceux qui appartenaient à ce « tous » pour qui Christ est mort sont ici exhortés à manifester concrètement dans leur vie quotidienne ce qui est juridiquement vrai pour eux: ils doivent « vivre pour Christ qui est mort pour eux ». Ainsi, « l'Unique est mort pour tous » « » est défini pour nous les élus. Les « tous » pour lesquels Christ est mort sont ceux qui « vivent » et qui sont ici invités à vivre « pour lui ». Ce passage enseigne ensuite trois vérités importantes, et pour mieux en illustrer la portée, nous les mentionnons dans leur ordre inverse: certains sont ici invités à ne plus vivre pour eux-mêmes, mais pour Christ; ceux ainsi avertis sont « ceux qui vivent », c’est-à-dire vivent spirituellement, donc les enfants de l'Esprit des vivants, car eux seuls parmi les hommes possèdent la vie spirituelle, tous les autres étant morts dans leurs offenses et leurs péchés; ceux qui vivent ainsi sont ceux, les « tous », les « eux », pour qui Christ est mort et ressuscité. Ce passage enseigne donc que Christ est mort pour tout son peuple, les élus, ceux qui lui ont été donnés par le Père en lui; qu’en conséquence de sa mort (et de sa résurrection « pour eux »), ils « vivent » – et les élus sont les seuls à « vivre » ainsi; et cette vie qui est la leur par le Christ doit être vécue « pour Lui », le renoncement du Christ doit maintenant les « contraindre ».
« Car il y a un seul Esprit des vivants, et aussi un seul médiateur entre l'Esprit des vivants et les hommes (et non pas « homme », car ce terme aurait été générique et aurait signifié l'humanité. Ô précision des Saintes Écritures !), l'homme Jésus-Christ, qui s'est donné lui-même en rançon pour tous, témoignage rendu en son temps » (1 Timothée 2:5, 6). C'est sur les mots « qui s'est donné lui-même en rançon pour tous » que nous allons maintenant commenter, car il ne s'agit pas de tous les hommes mais de tous les élus. Dans les Écritures, le mot « tous » (appliqué à l'humanité) est utilisé dans deux sens : absolu et relatif. Dans certains passages, il signifie tous sans exception; dans d'autres, il signifie tous sans distinction. Quant à savoir lequel de ces sens il revêt dans un passage particulier, il faut le déterminer par le contexte et par une comparaison des Écritures parallèles. Que le mot « tous » soit utilisé dans un sens relatif et restreint, et signifie alors tous sans distinction et non tous sans exception, ressort clairement de plusieurs passages des Écritures, parmi lesquels nous en choisirons deux ou trois à titre d'exemple. « Et tout le pays de Judée et les habitants de Jérusalem allaient à lui, et tous étaient baptisés par lui dans le Jourdain, confessant leurs péchés » (Marc 1:5). Cela signifie-t-il que tous les hommes, femmes et enfants de « tout le pays de Judée et de Jérusalem » furent baptisés par Jean au Jourdain ? Certainement pas. Luc 7:30 dit clairement : « Mais les pharisiens et les docteurs de la loi, en ne se faisant pas baptiser par lui, rendirent nul à leur égard le dessein de l'Esprit des vivants. » Alors, que signifie « tous furent baptisés par lui » ? Nous répondons que cela ne signifie pas tous sans exception, mais tous sans distinction, c'est-à-dire toutes les classes, genres, et conditions humaines. La même explication s'applique à Luc 3:21. Nous lisons encore: « Dès le matin, il revint au temple, et tout le peuple vint à lui; il s'assit, et les enseigna » (Jean 8:2) ; faut-il interpréter cette expression de manière absolue ou relative ? « Tout le peuple » signifie-t-il tous sans exception ou tous sans distinction, c'est-à-dire toutes les classes et conditions de vie ? Manifestement, la seconde notion est vraie; car le Temple ne pouvait accueillir tous ceux qui se trouvaient à Jérusalem à ce moment-là, notamment lors de la Fête des Tabernacles. On lit encore dans Actes 22:15: « Car tu (Paul) seras son témoin auprès de tous de ce que tu as vu et entendu. » Assurément, « Tous les hommes » ici ne désigne pas tous les membres de la race humaine. Or, nous affirmons que les mots « qui s'est donné en rançon pour tous » dans 1 Timothée 2:6 désignent tous sans distinction, et non Tous sans exception. Il s'est donné en rançon pour les hommes de toutes nationalités, de toutes générations, de toutes classes sociales; en un mot, pour tous les élus, comme nous le lisons dans Apocalypse 5:9: « Car tu as été immolé, et tu as racheté pour l'Esprit des vivants par ton sang des hommes de toute tribu, de toute langue, de tout peuple, et de toute nation. » Il est clair qu'il ne s'agit pas d'une définition arbitraire du « tous » dans notre passage, comme le montre Matthieu 20:28: « Le Fils de l'homme (le Fils, l'être humain se rapporte à l'incarnation) est venu, non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour plusieurs », limitation qui serait dénuée de sens s'il s'était donné en rançon pour tous sans exception. De plus, l'adjectif « à témoigner en son temps » doit être pris en considération. Si le Christ s'est donné en rançon pour toute l'humanité, en quel sens sera-t-il « témoigné en son temps » ? Car des multitudes d'hommes seront certainement perdues éternellement. Mais si notre texte signifie que le Christ s'est donné en rançon pour les élus de l'Esprit des vivants, pour tous sans distinction, sans distinction de nationalité, de prestige social, de caractère moral, d'âge ou de sexe, alors le sens de ces mots qualificatifs est tout à fait intelligible, car en « temps convenable » cela sera « témoigné » dans le salut actuel et accompli de chacun d'eux.
« Mais celui qui a été abaissé pour un peu de temps au-dessous des anges à cause de la mort qu'il a soufferte, Jésus, nous le voyons couronné de gloire et d'honneur, afin que, par la grâce de l'Esprit des vivants, il souffre la mort pour tous » (Hébreux 2:9). Ce passage ne nous retient pas longtemps. Une fausse doctrine a été érigée ici sur la base d'une traduction erronée. Il n'y a aucun mot grec correspondant à « homme » dans notre version basée sur le Texte Reçu Grec qui respire de la Sainte Présence de l'Esprit des vivants. Dans le grec, il est laissé abstrait: « Il a goûté la mort pour tous. » D'autres supposent qu'il faudrait ajouter le mot « chose »: « Il a goûté la mort pour tous », mais cela aussi nous paraît une erreur. Il nous semble que les mots qui suivent immédiatement expliquent notre texte: « Car il convenait que celui pour qui et par qui sont toutes choses, voulant conduire beaucoup de fils à la gloire, élevât à la perfection par les souffrances le Prince de leur salut. » C'est de « fils » que l'apôtre parle ici, et nous suggérons une ellipse de « fils » dans le sens de « tous les élus » – ainsi: « Il a goûté la mort pour tous » – et nous ajoutons « les élus » en italique. Ainsi, au lieu d'enseigner le dessein illimité de la mort du Christ, Hébreux 2:9, 10 est en parfait accord avec les autres passages bibliques que nous avons cités, qui exposent le but restreint de l'Expiation: c'est pour les « élus » et non pour le genre humain que notre Seigneur a « goûté la mort » (1 Jean 2:2 sera examiné en détail dans l'annexe 4).
« Il est lui-même une victime expiatoire pour nos péchés, non seulement pour les nôtres, mais aussi pour ceux du monde entier. (Bible Segond 1901) »
Cette fausse traduction frelatée et stéréotypée, est comparée à une traduction fidèle qui provient directement du Grec, et elle est en parfait accord avec le contexte de notre sujet:
« Et c'est lui qui est la satisfaction de la réparation pour nos péchés, dont la mortalité se rapporte non seulement à nous, mais aussi à cette disposition charnelle entière. (Bible Machaira du Prince-Roi 2023) »
Pour conclure cette section du chapitre, disons que la seule limitation de l'Expiation que nous avons défendue découle de la pure souveraineté de l'Esprit des vivants; il s'agit d'une limitation non pas de valeur et de vertu, mais de conception et d'application. Considérons maintenant:
LA SAINTE PRÉSENCE DE CHRIST DANS LE SALUT
3. La souveraineté de l'Esprit des vivants et sa Sainte Présence dans la grâce du salut.
Puisque le Saint-Esprit ou plus précisément la Sainte Présence de Christ en nous, et non une des trois Personnes chimériques des trinitarés idolâtres christophobiens, il s'ensuit nécessairement qu'il est en parfaite harmonie avec la volonté et le dessein de l'Esprit des vivants. Le dessein éternel dans l'Essence de Père du Seigneur Jésus dans l'élection, le dessein limité dans la mort de son engendrement comme Fils et la portée restreinte des opérations de sa Sainte Présence sont en parfaite harmonie. Si dans son Essence comme Père, il a choisi certains êtres avant la fondation du monde et c'est a donnés à eux comme Fils, et si c'est pour eux qu'il s'est donné en rançon, alors sa Sainte Présence n'œuvre pas actuellement pour « amener le monde à Christ » mais seulement les élus. La mission du Saint-Esprit ou Sainte Présence de Christ dans son ministère spirituelle d'exaltation et d'habitation dans le monde d'aujourd'hui, est de mettre en pratique les bienfaits du sacrifice rédempteur du Christ. La question qui nous occupe maintenant n'est pas l'étendue de la puissance de la Sainte Présence – sur ce point, il ne fait aucun doute qu'elle est infinie – mais ce que nous allons chercher à démontrer, c'est que sa puissance et ses opérations sont guidées par la sagesse et la souveraineté divines.
Nous venons de dire que la puissance et les actions de la Sainte Présence dite aussi Réflexion Vivifiante, sont dirigées par la sagesse divine et une souveraineté indiscutable de l'Esprit des vivants. Pour étayer cette affirmation, nous invoquons d'abord les paroles de notre Seigneur à Nicodème dans Jean 3:8 : « Le vent souffle où il veut, et tu en entends le bruit, mais tu ne sais d'où il vient, ni où il va. Il en est ainsi de tout homme né de l'Esprit (la Réflexion Vivifiante). » Une comparaison est ici établie entre le vent et l'Esprit ou Réflexion. La comparaison est double: premièrement, tous deux sont souverains dans leurs actions, et deuxièmement, tous deux sont mystérieux dans leurs opérations. La comparaison est soulignée par le mot « ainsi ». Le premier point d'analogie se trouve dans les mots « où il veut » ou « vouloir »; le second dans les mots « ne sais pas », c'est-à-dire l'ignorance des choses spirituelles. Ce second point d'analogie ne nous intéresse pas ici, mais nous souhaiterions commenter le premier plus en détail.
Le vent souffle où il veut … ainsi en est-il de tout être né de l'Esprit. Le vent est un élément que l'homme ne peut ni maîtriser ni entraver. Il ne sollicite ni le bon plaisir de l'homme ni être régulé par ses propres moyens. Il en est de même pour l'Esprit ou Réflexion Vivifiante de Christ dans son habitation spirituelle en ses élus. Le vent souffle quand il veut, où il veut, comme il veut. Il en est de même pour l'Esprit ou Réflexion Vivifiante de Christ. Le vent est régulé par la sagesse divine de l'Esprit des vivants, et pourtant, pour l'homme, il est absolument souverain dans ses actions. Il en est de même pour l'Esprit ou Réflexion Vivifiante de Christ dans son ministère spirituel d'habitation. Parfois, le vent souffle si doucement qu'il fait à peine bruisser une feuille; d'autres fois, il souffle si fort que son rugissement s'entend à des kilomètres, comme ce fut le cas le jour de la Pentecôte lors du retour spirituel du Seigneur Jésus. Il en est de même pour la nouvelle naissance : avec certains, le Saint-Esprit ou Sainte Présence de Christ agit avec tant de douceur que son œuvre est imperceptible aux observateurs humains; avec d'autres, son action est si puissante, radicale, révolutionnaire que ses opérations sont évidentes pour beaucoup. Parfois, le vent a une portée purement locale, d'autres fois, son ampleur est vaste et s'étend sur différents territoires, mais toujours selon le bon plaisir de sa volonté souveraine. Il en est de même pour l'Esprit ou Réflexion Vivifiante: aujourd'hui, il agit sur une ou deux âmes; demain, comme à la Pentecôte, il peut « piquer au cœur » une multitude entière. Mais qu'il agisse sur un petit nombre ou sur un grand nombre, il ne consulte personne. Il agit comme il lui plaît. La nouvelle naissance est due à la volonté souveraine de l'Esprit des vivants.
C’est de l’œuvre de l’Esprit ou Réflexion Vivifiante que nous nous intéressons maintenant, de son œuvre dans la nouvelle naissance, et plus particulièrement de ses opérations souveraines dans cette nouvelle naissance.
LA NOUVELLE NAISSANCE OU RÉGÉNÉRATION D'EN HAUT
La nouvelle naissance ou régénération d'en haut dès l'origine ou depuis avant la fondation du monde, est uniquement l'œuvre de l'Esprit des vivants, de sa Réflexion Vivifiante, et l'homme n'y a aucune part ni aucun choix. Cela découle de la nature même du problème. La naissance exclut totalement l'idée de tout effort ou travail de la part de celui qui naît. Personnellement, nous n'avons pas plus à faire avec notre naissance spirituelle qu'avec notre naissance naturelle. La nouvelle naissance est une résurrection spirituelle, un « passage de la mort à la vie » éternelle (Jean 5:24) et, de toute évidence, la résurrection est totalement étrangère à l'homme. En d'autres mots, la nouvelle naissance est, par analogie, la résurrection de Christ en nous. Aucun corps ne peut se réanimer. C'est pourquoi il est écrit: « C'est l'Esprit qui vivifie; la chair ne sert à rien » (Jean 6:63). Mais l'Esprit ne « vivifie » pas tout le monde – pourquoi ? La réponse habituelle à cette question est: parce que tout le monde ne fait pas confiance au Christ. On suppose que le Saint-Esprit ne vivifie que ceux qui croient. Mais c'est mettre la charrue avant les bœufs. La foi n'est pas la cause de la nouvelle naissance, mais sa conséquence. Cela ne devrait pas nécessiter de discussion. La foi (en l'Esprit des vivants) est une chose exotique, étrangère au cœur humain. Si la foi était un produit naturel du cœur humain, l'exercice d'un principe commun à la nature humaine, il n'aurait jamais été écrit: « Tous n'ont pas la foi » (2 Thessaloniciens 3:2). La foi est une grâce spirituelle, le fruit de la nature spirituelle, et puisque les non-régénérés sont spirituellement morts – « morts dans leurs offenses et leurs péchés » – il s'ensuit que leur foi est impossible, elle n'est que de la présomption, car un homme mort ne peut rien croire. « Ainsi donc, ceux qui vivent selon la chair ne sauraient plaire à Dieu » (Romains 8:8) – mais ils le pourraient si la chair pouvait croire, ce que nous voyons dans ses approximations psychologiques. Comparez avec ce dernier passage cité, Hébreux 11:6: « Or, sans la foi, il est impossible de lui être agréable. » L'Esprit des vivants peut-il être satisfait de quelque chose qui ne tire pas son origine de lui-même ?
Que l'œuvre du Saint-Esprit ou Sainte Présence de Christ précède notre foi est clairement établi par 2 Thessaloniciens 2:13: « L'Esprit des vivants vous a élus dès le commencement pour le salut, par la sanctification de l'Esprit et la foi en la vérité. » Notez que la « sanctification de l'Esprit » ou Réflexion Vivifiante précède et rend possible la « croyance en la vérité ». Qu'est-ce donc que la « sanctification de l'Esprit » ? La nouvelle naissance. Dans les Écritures, « sanctification » signifie toujours « séparation », mise à part, séparation de quelque chose et pour quelque chose ou quelqu'un. Développons maintenant notre affirmation selon laquelle la « sanctification de l'Esprit ou Réflexion Vivifiante » correspond à la nouvelle naissance et souligne son effet positionnel.
Voici un serviteur de l'Esprit des vivants qui prêche l'Évangile à une assemblée de cent personnes non sauvées. Il leur présente l'enseignement des Écritures concernant leur état de ruine et de perdition; il parle de l'Esprit des vivants, de son caractère et de ses justes exigences; il raconte comment Christ a répondu aux exigences de l'Esprit des vivants et est mort, le Juste, pour les injustes, et déclare que par « cet Homme », le pardon des péchés est désormais prêché; il conclut en exhortant les perdus à croire ce que l'Esprit des vivants a dit dans sa Parole et à recevoir son Fils comme leur Sauveur personnel (hérésie du libre-choix illusoire). La réunion est terminée; l'assemblée se disperse; quatre-vingt-dix-neuf des non sauvés ont refusé de venir à Christ pour avoir la vie et s'en vont dans la nuit, sans espoir et sans l'Esprit des vivants dans le monde. Mais le centième entendit la Parole de vie; la semence semée tomba dans la terre préparée par l'Esprit des vivants; il crut au message de la grâce et rentra chez lui, joyeux que son nom soit inscrit au ciel. Puis se levant le lendemain, il quitta sa pseudo-église, son assemblée de réprouvés idolâtres et son pasteur imposteur, pour suivre Christ seul dans la voie étroite. Il est « né de nouveau » malgré la tentative d'un dirigeant spirituel sans scrupules de déformer la vérité, et tout comme un nouveau-né dans le monde naturel commence sa vie en s'accrochant instinctivement, dans son impuissance, à sa conviction, de même cette âme nouvelle s'est attachée au Christ. De même que nous lisons: « Le Seigneur ouvrit » le cœur de Lydie « pour qu'elle fût attentive à ce que disait Paul » (Actes 16:14), de même, dans le cas évoqué plus haut, la Sainte Présence de Christ dans sa Parole inspirée, a vivifié cette âme avant qu'elle ne croie au message de la grâce. Voici donc la « sanctification de l'Esprit »: cette âme née de nouveau a, par sa régénération d'en haut, été séparée des quatre-vingt-dix-neuf autres. Ceux qui sont nés de nouveau, processus graduel de gestation spirituelle par l'Esprit, sont mis à part de ceux qui sont morts par leurs offenses et leurs péchés.
On trouve une belle illustration des opérations du Saint-Esprit antérieures à la « croyance en la vérité » du pécheur dans le premier chapitre de la Genèse. On lit au verset 2: « La terre était informe et vide, et les ténèbres couvraient l’abîme. » L’hébreu original pourrait être traduit ainsi: « La terre était devenue un désert, et les ténèbres couvraient l’abîme du cœur. » Telle est aussi l’histoire de l’homme. Aujourd'hui, l'homme n'est plus dans l'état où il avait quitté les mains de son Créateur, le Seigneur Jésus: une terrible catastrophe s'est produite, et l'homme est désormais une « ruine désolée » et plongé dans les ténèbres les plus profondes concernant les choses spirituelles. Genèse 1 nous apprend ensuite comment l'Esprit des vivants a disposé la terre pour être habitée. On lit d'abord: « La Réflexion Vivifiante de l'Esprit des vivants se mouvait sur la surface des eaux. » Ensuite, il est dit: « L'Esprit des vivants dit: Que la lumière soit ! Et la lumière fut. » L'ordre est le même dans la nouvelle création: il y a d'abord l'action de l'Esprit, puis la Parole de l'Esprit des vivants qui éclaire. Avant que la Parole ne pénètre dans ce lieu de désolation et de ténèbres, apportant avec elle la lumière, la Réflexion Vivifiante de l'Esprit des vivants « se mouvait ». Il en est de même dans la nouvelle création. « L'entrée de tes paroles éclaire » (Psaume 119:130), mais avant qu'elle puisse pénétrer le cœur humain obscurci, la Réflexion Vivifiante de l'Esprit des vivants doit agir sur lui.
Pour revenir à 2 Thessaloniciens 2:13: « Pour nous, frères bien-aimés du Seigneur, nous devons continuellement rendre grâces à l'Esprit des vivants à votre sujet, parce que l'Esprit des vivants vous a élus dès le commencement pour le salut, par la sanctification de la Réflexion Vivifiante et par la foi en la vérité. » L’ordre des pensées est ici des plus importants et instructifs. Premièrement, le choix éternel de l'Esprit des vivants; deuxièmement, la sanctification de la Réflexion Vivifiante; troisièmement, la foi en la vérité. On retrouve précisément le même ordre dans 1 Pierre 1:2: « Élus selon la prescience de l'Esprit des vivants le Père, par la sanctification de la Réflexion Vivifiante, pour l’obéissance et l’aspersion du sang de Jésus-Christ. » Nous considérons que « l'obéissance » ici est « l’obéissance de la foi » (Romains 1:5), qui s’approprie les vertus de l’aspersion du sang du Seigneur Jésus. Ainsi, avant « l'obéissance » (de la foi, cf. Hébreux 5:9), il y a l'œuvre de la Réflexion Vivifiante qui nous met à part, et derrière elle se trouve l'élection de l'Esprit des vivants le Père, l'Essence de toute existence. Ceux qui sont « sanctifiés par la Réflexion Vivifiante » sont donc ceux que « l'Esprit des vivants a choisis dès le commencement pour le salut » (2 Thessaloniciens 2:13), ceux qui sont « élus selon la prescience de l'Esprit des vivants le Père » (1 Pierre 1:2) .
Mais, pourrait-on dire, la mission actuelle de la Sainte Présence de Christ n'est-elle pas de « convaincre le monde de péché » ? Et nous répondons que non. La mission de la Réflexion Vivifiante est triple: glorifier le Christ, vivifier les élus, édifier les saints. Jean 16:8-11 ne décrit pas la « mission » de l'Esprit, mais expose la signification de sa présence ici-bas. Il ne traite pas de son œuvre subjective chez les pécheurs, leur montrant leur besoin de Christ, en sondant leur conscience et en semant la terreur dans leur cœur; ce que nous voyons là est entièrement objectif. À titre d'exemple. Supposons que je voie un homme pendu à la potence, de quoi cela me « convaincrait »-il ? Qu'il était un meurtrier. Comment serais-je ainsi convaincu ? En lisant le compte rendu de son procès ? En entendant une confession de sa propre bouche ? Non; mais par le fait qu'il était pendu. Ainsi, le fait que la Sainte Présence de Christ soit ici fournit la preuve de la culpabilité du monde, de la justice de l'Esprit des vivants et du jugement du diable.
Le Saint-Esprit ne devrait absolument pas être ici. C'est une déclaration surprenante, mais nous la faisons délibérément. Christ est celui qui devrait être ici. Il a été envoyé ici par l'Essence de son existence comme Père, mais le monde ne l'a pas voulu, ne l'a pas voulu, l'a haï et l'a rejeté. Et la présence de la Réflexion Vivifiante ici, au contraire, témoigne de sa culpabilité. La venue spirituelle de la Réflexion Vivifiante de Christ en nous, était une preuve de la résurrection, de l'ascension et de la gloire du Seigneur Jésus. Sa présence sur terre renverse le verdict du monde, montrant que l'Esprit des vivants a annulé le jugement blasphématoire prononcé dans le palais du grand prêtre d'Israël et dans la salle du gouverneur romain. La « réprimande » de l'Esprit de Christ demeure, et demeure totalement, indépendamment de la réception ou du rejet de son témoignage par le monde.
L'ABAISSEMENT DE LA RÉFLEXION VIVIFIANTE DE CHRIST
Si notre Seigneur avait fait ici allusion à l'œuvre de grâce que sa Réflexion Vivifiante accomplirait en ceux qui seraient amenés à ressentir leur besoin de lui, il aurait dit que l'Esprit convaincrait les hommes de leur injustice, de leur manque de justice. Mais ce n'est pas du tout l'idée ici. La descente ou abaissement de la Réflexion Vivifiante de Christ de la suprématie exaltée, marque son état d'humilité et établit la justice de l'Esprit des vivants, la justice du Christ. La preuve en est que le Christ est retourné à son Essence divine comme Père, Source de la vie éternelle. Si le Christ avait été un imposteur, comme le prétendait le monde religieux en le rejetant, son Essence divine comme Père ne l'aurait pas reçu dans cet aspect. Le fait que le Père ou Essence de son existence éternelle l'ait élevé à sa droite comme autorité suprême, démontre qu'il était innocent des accusations portées contre lui; et la preuve que le Père l'a reçu est le fait de sa Sainte Présence sur terre, car le Christ s'est envoyé lui-même comme Essence de son existence ou Source créatrice (Jean 16:7) !
« De jugement, car le principe de ce monde est jugé » (v. 11). C'est le point culminant logique et inévitable. Le monde est rendu coupable de son rejet du Christ, de son refus de le recevoir. Par conséquent, rien n'attend le monde et son principe de rébellion, si ce n'est le jugement. Le « jugement » de Satan, l'esprit de la chair, son raisonnement serpentin, est déjà établi par la présence de l'Esprit de Christ ici-bas, car le Christ, par sa mort, a anéanti celui qui avait le pouvoir de la mort, c'est-à-dire le diable ou contrariété charnelle de la loi (Hébreux 2:14). À la lumière de ce passage d'une solennité indicible, il n'y a pas lieu de s'étonner d'entendre le Christ dire: « L'Esprit de vérité, que le monde ne peut recevoir, parce qu'il ne le voit ni ne le connaît. » Non, le monde ne veut pas de lui; il le condamne.
« Et quand il sera venu, il convaincra (ou, mieux, il « convaincra » – il amènera coupable) le monde en ce qui concerne le péché, la justice et le jugement: en ce qui concerne le péché, parce qu’ils ne croient pas en moi; en ce qui concerne la justice, parce que je vais au Père en moi, et que vous ne me verrez plus ; en ce qui concerne le jugement, parce que le prince de ce monde est jugé. » (Jean 16:8-11). La présence de la Réflexion Vivifiante de Christ en ses élus sur la terre, démontre donc trois choses au monde: premièrement, son péché, parce que le monde a refusé de croire en Christ; deuxièmement, la justice de l'Esprit des vivants en exaltant à sa droite Celui qui a été chassé et que le monde ne voit plus; troisièmement, le jugement, parce que Satan, le principe de rébellion du monde, est déjà jugé, bien que l’exécution de son jugement soit encore à venir. Ainsi, la présence de la Sainte Présence de Christ ici-bas révèle les choses telles qu’elles sont réellement.
Le Saint-Esprit ou Sainte Présence de Christ est souverain dans ses opérations et sa mission se limite aux élus de l'Esprit des vivants: ce sont eux qu’il « console », « scelle », guide dans toute la vérité, annonce les choses à venir, etc. L’œuvre de la Réflexion Vivifiante de Christ est nécessaire à l’accomplissement complet du dessein éternel de l'Essence de son existence comme Père ou principe Créateur. Hypothétiquement, mais avec révérence, disons que si l'Esprit des vivants n’avait rien fait de plus que de donner Christ pour mourir pour les pécheurs, pas un seul pécheur n’aurait jamais été sauvé. Pour qu’un pécheur reconnaisse son besoin d’un Sauveur et soit disposé à le recevoir , l’œuvre du Saint-Esprit sur et en lui était impérativement requise. Si l'Esprit des vivants n’avait rien fait de plus que de donner Christ pour mourir pour les pécheurs, puis envoyé ses serviteurs proclamer le salut par Christ, laissant les pécheurs entièrement libres d’accepter ou de rejeter à leur guise, alors chaque pécheur aurait rejeté, car au fond de lui, tout homme hait Dieu et est en inimitié avec lui. L'œuvre du Saint-Esprit était donc nécessaire pour amener le pécheur à Christ, surmonter son opposition innée et le contraindre à accepter la disposition divine. Nous disons « contraindre » le pécheur, car c'est précisément ce que le Saint-Esprit fait, doit faire, et cela nous amène à considérer longuement, quoique aussi brièvement que possible, la parabole du « Repas des Noces ». Nous réalisons ainsi que l'Esprit des vivants est contrainte qui pousse au renoncement, mais que Satan est amour, de soi et du monde.
LE SAINT-ESPRIT DANS LA PARABOLE DES NOCES
Dans Luc 14:16, nous lisons: « Un homme fit un grand festin et invita beaucoup de gens. » En comparant attentivement ce qui suit avec Matthieu 22:2-10, plusieurs distinctions importantes apparaissent. Nous considérons que ces passages sont deux récits indépendants de la même parabole, différant dans les détails selon le but et le dessein distincts du Saint-Esprit dans chaque Évangile. Le récit de Matthieu, en harmonie avec la présentation du Christ comme Fils de David, le roi des Juifs par l'Esprit, dit: « Un roi fit des noces pour son fils. » Le récit de Luc, où l'Esprit présente le Christ comme le Fils de l'homme, dit: « Un homme fit un grand festin et invita beaucoup de gens. » Matthieu 22:3 dit: « Il envoya ses serviteurs; » Luc 14:17 dit: « Il envoya son serviteur. » Or, ce que nous souhaitons particulièrement souligner, c'est que tout au long du récit de Matthieu, il est question de « serviteurs » (pluriel), alors que chez Luc, il est toujours question de « serviteur » (singulier). Les lecteurs auxquels nous nous adressons sont ceux qui croient sans réserve à l'inspiration verbale des Écritures, et ceux-ci reconnaîtront sans hésiter qu'il doit y avoir une raison à ce changement du pluriel de Matthieu au singulier de Luc. Nous pensons que la raison est importante et que l'attention portée à cette variation révèle une vérité importante. Nous croyons que les « serviteurs » de Matthieu, en général, sont tous ceux qui vont prêcher l'Évangile, mais que le « Serviteur » de Luc 14 est le Saint-Esprit lui-même. Cela n'est ni incongru ni dépréciatif envers le Saint-Esprit, car l'Esprit des vivants comme Fils, au temps de son ministère terrestre, était le Serviteur de YaHWeH (Ésaïe 42:1). On remarquera que dans Matthieu 22, les « serviteurs » sont envoyés pour accomplir trois choses: premièrement, « appeler » aux noces (v. 3); deuxièmement, « annoncer aux invités… que tout est prêt: venez aux noces » (v. 4); Troisièmement, « inviter aux noces » (v. 9); et ce sont ces trois choses que font ceux qui prêchent l'Évangile aujourd'hui. Dans Luc 14, le Serviteur est également envoyé pour accomplir trois choses : premièrement, il doit « dire à ceux qui ont été invités: Venez, car tout est déjà prêt » (v. 17); deuxièmement, il doit « introduire les pauvres, les estropiés, les boiteux et les aveugles » (v. 21); troisièmement, il doit « les contraindre à entrer » (v. 23), et seul le Saint-Esprit peut accomplir ces deux dernières !
Dans le passage biblique ci-dessus, nous voyons que le « Serviteur », le Saint-Esprit, contraint certains à participer à la « Cène », manifestant ainsi sa souveraineté, sa toute-puissance et sa divine suffisance. Ce mot « contraindre » implique clairement que ceux que le Saint-Esprit ou Sainte Présence de l'Esprit des vivants « introduit » ne sont pas disposés à y participer d'eux-mêmes . C'est précisément ce que nous avons cherché à démontrer dans les paragraphes précédents. Par nature, les élus de l'Esprit des vivants sont enfants de colère, comme les autres (Éphésiens 2:3), et de ce fait, leur cœur est en inimitié avec l'Esprit des vivants. Mais cette « inimitié » est vaincue par la Réflexion Vivifiante de Christ, qui les « contraint » à participer. N'est-il pas clair alors que si d'autres sont laissés à l'écart, ce n'est pas seulement parce qu'ils refusent d'y participer, mais aussi parce que le Saint-Esprit ne les « contraint » pas à y participer ? N’est-il pas manifeste que le Saint-Esprit est souverain dans l’exercice de sa puissance, que comme le vent « souffle où il veut », ainsi le Saint-Esprit opère où il veut ?
Et maintenant, pour résumer, nous avons cherché à démontrer la parfaite cohérence des voies divines: La priorité défendue ci-dessus relève davantage de la nature que du temps, tout comme l'effet doit toujours être précédé par la cause. Un aveugle doit avoir les yeux ouverts avant de pouvoir voir, et pourtant, il n'y a aucun intervalle de temps entre l'un et l'autre. Dès que ses yeux sont ouverts, il voit. De même, un homme doit naître de nouveau avant de pouvoir « voir le royaume de l'Esprit des vivants » (Jean 3:3). Voir le Fils spirituellement est nécessaire pour croire en lui. L'incrédulité est attribuée à la cécité spirituelle: ceux qui n'ont pas cru au « rapport » de l'Évangile ou message de la grâce « n'ont vu aucune beauté » en Christ pour le désirer. L'œuvre de l'Esprit, qui « vivifie » celui qui est mort dans ses péchés, précède la foi en Christ, tout comme la cause précède toujours l'effet. Mais à peine le cœur est-il tourné vers Christ par l'Esprit, que le Sauveur est accueilli par le pécheur.
A Christ seul soit la Gloire