LES PHARISIENS MODERNES
par Jean leDuc
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LE DERNIER JOUR DES PHARISIENS
Dans notre monde dit moderne, les valeurs et les modes n'ont aucune stabilité, ils changent constamment selon les caprices de l'homme. Le chrétien est appelé à y mener sa vie selon Dieu et non selon le monde. La Bible déclare que nous vivons dans le monde mais nous ne sommes pas du monde. Nous sommes un peuple choisi par Dieu pour le représenter sur terre, afin de déclarer la lumière de la vérité dans un monde enténébré. Par conséquent, il est important pour le chrétien de chercher les choses d’en haut, c’est-à-dire les choses qui sont éternelles car celles du monde disparaîtront tôt ou tard. Dans son premier épître, l'apôtre Jean nous exhorte à nous éloigné des choses du monde: «Ne vous abandonnez point à cette disposition de méchanceté, ni aux choses qui sont dans cet agencement. Si quelqu'un s'abandonne à cette disposition, le renoncement du Père n'est point en lui; Car tout ce qui est dans cette disposition, les abus de la chair, l'immodération des yeux, et l'orgueil de la vie, ne vient point du Père, mais de cet agencement des choses. Or cette disposition disparaît, et pareillement sa convoitise; mais celui qui fait la volonté de Dieu, demeure éternellement.» (1 Jean 2:15-17; Bible de Machaira). Même que Jacques confirme ce que dit Jean, en déclarant: «Qui voudra donc être ami de cette disposition, se rendra ennemi de Dieu.» (Jac. 4:4) Qu'il existe un conflit réel entre la vie chrétienne et la vie en ce monde est évident. Le monde a ses coutumes, ses rituels, et ses traditions qui souvent vont à l'encontre de l'enseignement de Christ et de sa Parole inspirée. Il nous importe premièrement de savoir ce que signifie exactement le mot «monde» que nous retrouvons en de nombreux endroits dans le Nouveau Testament.
Le mot monde ou «KOSMOS - COSMOS» en Grec, détient deux aspects: spirituel et matériel. L'aspect spirituel est celui le plus utilisé dans les Écritures, surtout dans le Nouveau Testament où il signifie littéralement «disposition, agencement, attitude, allure, comportement, contenance, tendance». Il désigne généralement les réactions communes à tous les hommes dans une collectivité, une disposition ou état d'être générale et commune à tous, c'est à dire les conditions du cœur qui régissent le comportement de l'homme ou de la société dans laquelle il se trouve. Dans son aspect matériel, il signifie «arrangement, ornement, ordre» et désigne l'ordre naturel des choses. Il fut utilisé par les anciens pour désigner l'ordre dans l'univers comme sur la terre, ou pour faire une comparaison entre le ciel et la terre; le terme «KOSMOS» n'est généralement pas utilisé pour désigner tous les habitants de la terre ou de la race humaine, pour cela c'est le mot «OIKOUMENÊ» qui est employé. Malheureusement le fait que «KOSMOS» a été traduit par «monde» porte plusieurs à la confusion et à de fausses conclusions. Prenons pour exemple le passage populaire de Jean 3:16. Le fait que «Dieu a tant aimé le monde» ne signifie pas qu'il aime tous les être humains qui vivent ou qui ont vécu sur la terre, mais qu'il aime ceux qui sont d'une «disposition» particulière dans un temps donné et pour un but spécifique. L'amour de Dieu ou «renoncement divin» est toujours sélectif et se rapporte uniquement à son peuple, les élus. Dans le sens général de toute la race humaine, il ne s'agit pas de l'amour de Dieu mais de la providence de Dieu qui agit, et cela pour la gloire de son nom. Jamais le mot monde ne porte une signification globale de «tous les hommes» mais désigne plus spécifiquement la notion de «disposition», c'est à dire «l'agencement ou l'ordre des choses qui composent ou forment la société et ses mœurs, l'attitude ou les dispositions du cœur de l'homme qui régissent son comportement dans un contexte historique particulier. On peut aussi donner à ce terme la désignation de «disposés», c'est à dire de tous ceux qui dans un état d'esprit particulier mettre en commun une façon d'agir qui supporte ou s'oppose à la grâce de Dieu d'entre tous genres d'hommes; ou encore de ceux qui sont disposés à recevoir la grâce du salut. Le contexte en détermine toujours le sens.
Dans le monde, certaines choses que le chrétien doit évité sont clairement définies, tandis que d'autres ne le sont pas et sont sujettes à différentes interprétations qui engendrent toutes sortes de contestations et d'hostilités, terrain fertile des Pharisiens modernes. Soulignons qu'un Pharisien est une personne à la piété ostentatoire qui aime la gloire personnelle et l'attention que lui porte ses prochains, un narcissique toujours en quête de validation. La psychothérapie décrit le narcissisme de cette façon: «Le trouble de personnalité narcissique se caractérise par un égocentrisme démesuré, un sentiment de supériorité personnel lié à des fantasmes de grandiosité, une recherche excessive d’admiration et une insensibilité aux sentiments et aux besoins d’autrui. Les relations interpersonnelles des personnes souffrant de ce trouble sont généralement perturbées. Le narcissisme crée ainsi chez l'individu une perception que les autres sont des extensions de lui-même. La personne narcissique se montre souvent intransigeantes et méprisantes envers leur entourage et elles peuvent, à la limite, exploiter et utiliser autrui pour arriver à leurs propres fins. Paradoxalement, une personne très narcissique provoque souvent une détresse importante à son entourage immédiat, ceci résultant de mécanismes psychiques visant en fait à se protéger de sa propre détresse». Cette définition se rapporte aussi à un grand nombre de gourous, maîtres à penser, manipulateurs, pasteurs ou instructeurs, que l'on retrouve généralement parmi les sectes évangéliques, notamment chez les pentecôtistes et les charismatiques où le Pharisaïsme moderne est en vogue. Le plus bel exemple que nous puissions avoir ici est le cas particulier de Michelle d'Astier, surnommée aussi «sorcière de la Vigerie»; de même aussi que celui du sorcier pentecôtiste du Cameroun, Christian Becquet. Le Pharisien est une personne qui croit en Dieu, et qui croit que Dieu est content d'elle; une personne entêtée qui regarde ses opinions comme étant la vérité même; une personne observant strictement les préceptes moraux et qui s'attache plus à leur formalisme qu'à leur contenu, et qui se donne une bonne conscience avec laquelle elle se permet de juger sévèrement la conduite d'autrui. En d'autres mots, une telle personne «voit le brin de poussière dans l'œil de l'autre, mais ne voit pas la poutre qui se trouve dans le sien». Bref, un Pharisien est quelqu'un qui se pense meilleur qu'un autre dans sa conduite et sa croyance.
Le christianisme pharisaïque moderne est remplis de gens qui jugent d'eux-mêmes exactement comme les Pharisiens, et c'est surtout à cette cause qu'il faut attribuer la déformation de la vérité, qui entre leurs mains, devient qu'une approximation subtile et raffinée. Quand nous déclarons à des hommes de ce caractère odieux qui s'imaginent être chrétiens qu'ils sont «injustes, plongés dans le mal, haïssables, ennemis de Dieu», ils nous taxent d'exagération, d'outrance, et de violence. De telles accusations ne sauraient s'appliquer à eux, et ne leurs paraissent méritées que de ces membres tarés de la société qui s'abandonnent sans frein à leurs mauvaises convoitises, des libertins, des voleurs, des faussaires. Quand nous leur déclarons encore qu'il n'habite en eux aucun bien, qu'il n'y a pas un article entre mille sur lequel ils puissent répondre convenablement sans tordre les Écritures, qu'il n'y a point de juste, qu'il n'y a personne «qui fasse le bien, non, pas même un seul» (Rom. 3:10-12), cela n'est qu'une nouvelle exagération, à leur avis. Ils ne sont pas parfaits dans la vérité car la vérité n'est pas en eux, mais ils possèdent pourtant des qualificatifs réels que la justice de Dieu ne leur permet pas de méconnaître. Dès lors, ne croyant pas l'Écriture sur la condamnation qu'ils ont encourue, comment la croiraient-ils sur la grâce qui leur est proposée en Jésus-Christ ? II faut se voir perdu pour être sauvé, et un perdu n'a pas la capacité de se sauver lui-même, ses choix et ses décisions n'ont aucune valeur aux yeux de Dieu, ils sont charnels et teintés du péché de leur nature humaine déchue. Nous avons beau parler, presser, conjurer, effrayer: mais on n'a point d'oreilles pour nous entendre. Il ne peut en être autrement car on ne peut expliquer la lumière à un aveugle.
La secte des Pharisiens était une des plus anciennes et des plus considérables qui fussent parmi les Juifs. L'auteur d'un apocryphe nommé le quatrième livre des Machabées, chap. VI, dit que du temps du grand prêtre Jean Hircan, il y avait trois sectes parmi les Juifs; savoir, celles des Pharisiens, des saducéens et des esséniens. Josèphe Flavius, après avoir rapporté la lettre de Jonathas aux Lacédémoniens, parle des trois sectes que nous venons de nommer (voir: Les Œuvres de Joseph Flavius). Cette lettre est de l'an du monde 3860. Jonathas mourut l'année suivante. Simon lui succéda, et gouverna huit ans. A Simon succéda Hircan, qui gouverna pendant vingt-neuf ans. Ainsi on peut mettre l'origine des Pharisiens vers l'an du monde 3820, avant Jésus-Christ 180, avant l'ère vulgaire 184.
Saint Jérôme met l'origine des Pharisiens assez tard, puisqu'il dit que les Scribes et les Pharisiens sont sortis du partage des deux écoles fameuses d'Hillel et de Sammaï. A Billet succéda Akiba, maître d'Aquila de Pont, qui vivait au deuxième siècle de l'Église, et qui traduisit d'hébreu en grec les saintes Écritures de l'Ancien Testament. On sait par Josèphe Flavius que Samuraï ou Saméas vivait du temps d'Hérode le Grand, et par conséquent peu avant la naissance de Notre-Seigneur. Les rabbins reconnaissent aussi Hillel pour auteur des Pharisiens, ou du moins comme le principal ornement de leur secte. Mais nous ne doutons point qu'elle ne soit plus ancienne. On voit par plusieurs endroits de Josèphe Flavius qu'ils étaient en crédit longtemps avant Hérode, sous les règnes d'Hircan, d'Alexandre Jannée et de Salomé, sa femme.
Les Pharisiens tirent leur nom d'un mot hébreu qui signifie division ou séparation, parce qu'ils se distinguaient des autres Israélites par une manière de vie plus exacte, dont ils faisaient profession. En d'autres mots, les Pharisiens étaient des séparatistes Judaïque qui aspiraient à maintenir Israël séparé des autres nations, préservant ainsi son identité culturel et cultuel. Ils donnaient beaucoup au destin ou à la fatalité, et aux décrets éternels de Dieu, qui a ordonné toutes choses avant tous les temps. Josèphe Flavius, qui était pharisien, nous apprend que les sentiments de cette secte approchaient assez de ceux des stoïciens; qu'ils ne donnaient pas tout au destin, mais qu'ils laissaient à l'homme la liberté de faire ou de ne pas faire le bien; de manière que leur sentiment sur la fatalité ne ruinait pas la liberté individuelle, comme saint Épiphane semble l'avoir cru. Il ajoute qu'ils étaient fort adonnés à l'astrologie, comme si par la considération des astres ils eussent cru pouvoir parvenir à la connaissance des secrets de la Providence.
La secte des Pharisiens était très-nombreuse et très-étendue, tout comme elle l'est de nos jours parmi les sectes évangéliques. La réputation qu'ils s'acquirent par leur savoir et par la réglementation de leur vie, les rendit d'assez bonne heure redoutables aux rois mêmes. Alexandre Jannée, roi des Juifs, avait été toute sa vie fort mal avec les Pharisiens, et souvent il eut lieu de s'en repentir. En mourant il dit à son épouse que, si elle voulait régner heureuse, il fallait qu'elle gagnât les Pharisiens. Elle suivit cet avis; et les Pharisiens, profitant de l'occasion, se rendirent maîtres du gouvernement, et la reine les laissa disposer de tout à leur fantaisie.
Lorsque Jésus-Christ parut dans la Judée, les Pharisiens y étaient dans un grand crédit parmi le peuple, à cause de l'opinion que l'on avait de leurs lumières, de leur bonne vie, et de leur exactitude dans l'observance de la Loi, Ils priaient beaucoup, faisaient de longues prières, payaient exactement la dîme, distribuaient de grandes aumônes. Mais tout cela était corrompu par l'esprit d'orgueil et d'ostentation, d'hypocrisie et d'amour-propre. Semblables à des sépulcres blanchis, ils paraissaient beaux au dehors pendant qu'au dedans ils étaient pleins de corruption et de laideur (Mat. 23:27). Ils portaient sur le front et sur le poignet de larges bandes de parchemin où étaient écrites certaines paroles de la Loi, et affectaient de mettre aux coins et aux bords de leurs manteaux des houppes et des franges plus longues que celles du commun des Juifs, pour se faire distinguer par là comme plus grands observateurs des lois que les autres.
Il y en avait certains, dit saint Jérôme, qui attachaient des épines au bas de leurs robes, et qui, en marchant, s'ensanglantaient les jambes, afin de s'accoutumer à la mortification, et à penser continuellement à Dieu. Ils lavaient souvent leurs mains, et affectaient une grande pureté extérieure, ne rentrant jamais dans la maison et ne se mettant jamais à table sans laver leurs mains. Quand ils avaient été dans les rues ou dans le marché, de peur qu'ils n'eussent touché quelque chose d'impur, ils lavaient leurs mains depuis le coude jusqu'aux extrémités des doigts (Marc 7:4). Ils n'auraient pas voulu toucher un publicain ou un homme qu'ils croyaient de mauvaise vie, ni boire, ni manger, ni prier avec lui (Mat. 9:11; Luc 7:39). Toute la vaisselle dont ils se servaient, les meubles qui étaient à leur usage, leurs lits de table, étaient souvent purifiés avec de l'eau d'après les rites de purification par aspersions de la loi mosaïque. Eux-mêmes se purifiaient souvent avec de l'eau froide. Nous savons aussi qu'ils faisaient plusieurs jeûnes. Le pharisien de l'Évangile (Luc 18:2) se vante de jeûner deux fois chaque semaine, c'est-à-dire, le lundi et le jeudi, selon saint Épiphane; et ils le faisaient avec plus de rigueur que les autres Juifs. C'est à eux que Jésus-Christ en voulait, lorsqu'il disait (Mat. 6:16): «Et quand vous jeûnez, ne prenez pas un air triste, comme les hypocrites; car ils se rendent le visage tout défait, afin qu'il paraisse aux hommes qu'ils jeûnent. Je vous dis en vérité qu'ils reçoivent leur récompense. Mais toi, quand tu jeûnes, oins ta tête et lave ton visage; afin qu'il ne paraisse pas aux hommes que tu jeûnes, mais seulement à ton Père qui est présent en secret; et ton Père qui voit dans le secret te récompensera publiquement.». Les Pharisiens se plaignaient que les disciples de Jean-Baptiste jeûnaient beaucoup, au lieu que Jésus et ses disciples buvaient et mangeaient comme les autres hommes (Marc 7:11). Et Josèphe Flavius raconte qu'il se mit, étant jeune, sous la conduite d'un nommé Bannéus, homme fort sévère, qui ne mangeait rien de cuit ni d'apprêté, et se contentait de ce que la terre produit d'elle-même.
La tradition des anciens en fait de religion était le principal objet de leurs études; et, ajoutant à ces traditions ce qu'ils jugeaient à propos, ils faisaient passer leurs propres sentiments pour ceux des anciens. Par ce moyen, ils avaient surchargé la Loi d'une infinité de pratiques frivoles, inutiles et gênantes, qui en rendaient le joug insupportable. Ils l'avaient même altérée par leurs dangereuses interprétations dans des articles importants, comme Jésus-Christ le leur reproche dans l'Évangile. Par exemple, la Loi ordonne d'honorer son père et sa mère. Les Pharisiens enseignaient qu'en disant à leurs parents qui étaient dans le besoin, qu'ils ne pouvaient pas les assister car tout en leur possessions étaient consacré à Dieu, se dispensant ainsi de l'obligation de secourir leurs parents: «Vous rejetez fort bien le commandement de Dieu, pour garder votre tradition; Car Moïse a dit: Honore ton père et ta mère; et que celui qui maudira son père ou sa mère soit puni de mort; Mais vous, vous ajoutez: À moins qu'il n'ait dit à son père ou à sa mère: Tout ce dont je pourrais t'assister est corban, c'est-à-dire, un don consacré à Dieu. Et vous ne lui permettez plus de rien faire pour son père ou pour sa mère; anéantissant la Parole de Dieu par votre tradition, que vous avez établie; et vous faites beaucoup d'autres choses semblables.». (Marc 7:9-13).
L'observance du sabbat est un des points sur lesquels ils ont le plus raffiné, et le Sauveur a souvent eu des prises avec eux sur cela. Ils soutenaient que ce jour-là il ne lui était pas permis de guérir un malade (Luc 6:7; Jean 9:16), quoique Jésus-Christ le fit par sa seule parole. Ils trouvaient mauvais que les peuples amenassent ce jour-là leurs malades pour demander la santé. Ils se scandalisaient de ce qu'un paralytique, étant guéri, emportât son lit un jour du sabbat (Marc 9:12; Jean 5:8,9). Ils inféraient de tout cela que Jésus-Christ ne pouvait être un homme envoyé de Dieu, puisqu'il n'observait ce saint jour à leur façon (Jn 9 :16). Saint Épiphane raconte des effets étonnants de leurs austérités pour conserver la pureté du corps. Il y en avait qui se privaient presque entièrement du sommeil; d'autres ne se couchaient que sur un ais large d'un pied, afin que, s'ils s'endormaient trop profondément, ils tombassent par terre, et se réveillassent pour vaquer à l'oraison; d'autres se couchaient sur des pierres pointues et inégales; d'autres sur des épines, afin que, jusque dans le sommeil, ils ne cessassent de pratiquer la mortification.
Le Sauveur leur reproche de faire de longues prières, se tenant debout dans les synagogues ou au coin des rues, et, sous prétexte d'oraison, de consumer les maisons des veuves (Mat. 23:14). Il leur reproche aussi (Mat. 23:15) de courir la mer et la terre pour convertir un gentil, et pour faire un prosélyte, et, après cela, de le rendre plus grand pécheur qu'il n'était, en lui enseignant une pernicieuse doctrine, au lieu de lui montrer le vrai chemin de la vertu. Il dit qu'ils affectent de bâtir les tombeaux des anciens prophètes (Luc 11:47,48; Mat. 23:29), et de publier hautement qu'ils désapprouvent la conduite de leurs pères, qui les ont persécutés, pendant qu'eux-mêmes, remplis du même esprit, font la guerre à ceux qui veulent les retirer de leurs désordres. Ceux de cette secte ne condamnaient que l'action consommée du péché, et se croyaient permis les mauvais désirs, les pensées, les desseins qui n'avaient pas été mis en action. Josèphe Flavius se raille de Polybe, qui s'imaginait que les dieux avaient puni Antiochus du dessein qu'il avait formé, mais non pas exécuté, de piller le temple de la déesse Diane.
Les Pharisiens croyaient l'âme immortelle et l'existence des esprits et des anges (Ac. 23:8), et admettaient une espèce de métempsycose des âmes des gens de bien, lesquelles pouvaient passer d'un corps dans un autre, au lieu que celles des méchants étaient condamnées à demeurer éternellement dans des cachots ténébreux. C'est par une suite de ces principes que quelques-uns des Pharisiens disaient que Jésus-Christ était Jean-Baptiste, ou Élie, ou quelqu'un des anciens prophètes (Mat. 6:1,4); c'est-à-dire que l'âme d'un de ces grands hommes était passée dans le corps du Sauveur. Ils croyaient aussi en la résurrection des morts (Mat. 22:23), et en admettaient toutes les suites, contre les sadducéens, qui la niaient. Enfin Josèphe Flavius, croyait aussi dans la superstition que les démons qui obsèdent les hommes ne sont autres que les âmes des méchants, qui entrent dans les corps d'autres hommes, et en sont quelquefois chassées par les exorcismes, On voit quelques vestiges de ce sentiment dans le Nouveau Testament, mais les démons qui y sont mentionnés ne proviennent pas des mythes d'anges déchus et des superstitions sur les âmes des méchants, mais des dérèglements de conscience occasionnés par les raisonnements troublés des transgressions de la Loi (voir: Imposture sur le diable et les démons).
La secte des Pharisiens n'a pas été éteinte par la destruction du temple de Jérusalem en l'an 70 par les armées romaines, et par la dispersion des Israélites: La plupart des Juifs qui vivent aujourd'hui sont de cette secte, attachés, comme les anciens, aux traditions, qu'ils appellent la loi orale. Celui qui rejette la loi orale est un apostat; il mérite la mort, disent les nouveaux Pharisiens ou rabbinistes; car c'est le nom qu'on leur donne communément. Benjamin de Tudèle, qui vivait sur la fin du douzième siècle, dit qu'il trouva dans son voyage des Pharisiens qui déploraient sans cesse la désolation de Sion et de Jérusalem, qui s'abstenaient de chair, et allaient ordinairement vêtus de noir, jeûnant tous les jours, à l'exception du jour du sabbat, et priant sans cesse pour la délivrance d’Israël. Les sentiments des Pharisiens nationalistes modernes sont les mêmes que ceux des anciens. Ils soumettent à un destin incertain toutes choses qui ne dépendent point de la liberté. Ils disent que toutes choses sont en la main du ciel, excepté la crainte de Dieu; c'est-à-dire que, l’exercice des actions de piété sont libres, et peuvent se déterminer librement au bien ou au mal selon le choix de l'individuel. M. Basnage dit qu'ils ne sont pas éloignés de ceux que l'on appelle remontrants en Hollande, c'est à dire que le Pharisaïsme est comparable avec l'Arminianisme qui s'opposa aux Calvinisme avec l'hérésie du libre-choix contre la Souveraineté de Dieu. Le Pharisaïsme spirituel est plus subtil et beaucoup plus dangereux que sa forme nationale qui soutient la fausse nation d'Israël ou Khazarie moderne. Nous le retrouvons encore de nos jours parmi les évangéliques, surtout chez les pentecôtistes et les charismatiques. L'esprit de malice du fanatisme évangélique et extatique est exactement le même que celui du Pharisaïsme, et leur doctrine sur le libre-arbitre est identique. Nous faisons donc face de nos jours à un faux peuple de Dieu au niveau national, et à un faux christianisme au niveau spirituel.
Ce qui caractérisait les Pharisiens, était leurs attachements aux traditions, ainsi qu'aux choses élémentaires du monde juifs. L'apôtre Paul, un ancien Pharisien, écrivit: «Prenez garde que personne ne vous séduise par la philosophie et par de vaines tromperies, selon la tradition des hommes, selon les rudiments de cette disposition, et non selon Christ.» (Col. 2:8). Nous comprenons le dangers que comporte un enseignement figé sur des traditions humaines, ou sur des choses élémentaires qui empêcheraient de progresser vers la connaissance exactes des Écritures et de la volonté de Dieu. L'anecdote rapportée par Mathieu au chapitre 15:1-8 illustre ce propos: «Alors des scribes et des pharisiens vinrent de Jérusalem à Jésus, et lui dirent: Pourquoi tes disciples transgressent-ils la tradition des anciens? car ils ne se lavent point les mains lorsqu'ils prennent leurs repas. Mais il leur répondit: Et vous, pourquoi transgressez-vous le commandement de Dieu par votre tradition? Car Dieu a donné ce commandement: Honore ton père et ta mère; et: Que celui qui maudira son père ou sa mère soit puni de mort. Mais vous, vous dites: Celui qui aura dit à son père ou à sa mère: Ce dont je pourrais t'assister est un don consacré à Dieu, n'est pas tenu d'honorer son père ou sa mère. Et ainsi vous avez anéanti le commandement de Dieu par votre tradition. Hypocrites! Ésaïe a bien prophétisé à votre sujet, lorsqu'il a dit: Ce peuple s'approche de moi de la bouche et m'honore des lèvres; mais leur cœur est bien éloigné de moi.»
Les Pharisiens s'employaient à détourner le commandement de Dieu à leur profit, ce que fait remarquer Jésus avec force, ils se donnaient des apparences d'hommes justes et purs, ils écrasaient les autres de leurs manières pompeuses, tout comme font d'ailleurs, de nos jours, les pasteurs ou dirigeants spirituels. Jésus fit remarquer que tout ce qu'ils faisaient était pour être vus des hommes, et c'est exactement la façon d'agir que nous retrouvons chez les pentecôtistes et les charismatiques: «Et ils font toutes leurs actions, afin que les hommes les voient; car ils portent de larges phylactères, et ils allongent les franges de leurs vêtements; ils aiment les premières places dans les festins, et les premiers sièges dans les synagogues; ils aiment à être salués dans les places publiques, et à être appelés par les hommes: Maître, maître (Pasteur, pasteur).» (Mat. 23:5-7). Alors pourquoi Jésus met-il en garde les chrétiens contre «le levain des Pharisiens» ? L'apôtre Paul nous donne une réponse dans sa lettre aux Corinthiens: «Il ne vous convient pas de vous flatter. Ne savez-vous pas qu'un peu de levain fait lever toute la pâte ?» (1 Cor. 5:6). Les Pharisiens et les saducéens étaient sectaires, c'est à dire, selon la définition du mot «secte» ou «hérésie» en Grec, qu'ils suivaient les principes du libre-choix, ce qui était évident par leur démarche orgueilleuse. Ils avaient une apparences pieuses, mais leurs œuvres étaient mauvaises, leurs enseignement se basaient seulement sur les apparences et sur des philosophies humaines. Même s'ils étaient assis, figurativement parlant, en lieu et place de Moise, ils détournaient l'esprit de la loi au profit de traditions humaines. Cette attitude pharisaïque a contaminer le christianisme très tôt dans le courant de l'histoire. Augustin le fait remarquer dans son combat contre le Pélagianisme, forme rudimentaire de l'Arminianisme ou doctrine du libre-choix «choix de la foi», notion qui s'oppose à la souveraineté absolue du Dieu Tout-Puissant. Le christianisme ce scinda en de multiples groupes qui ont chacun leur propre doctrine, bien que les choses de bases paraissent les mêmes. Néanmoins ils détiennent tous un dénominateur commun, l'hérésie de la doctrine du libre-choix ou justification par le choix qui est identique à la doctrine de la justification par les œuvres maintenue par les Pharisiens. L'orgueil est la manifestation primaire du libre-choix, en d'autres mots, la notion du libre-choix est le levain des Pharisiens et des Évangéliques modernes.
Le levain est une substance ajoutée à une pâte ou à des liquides pour provoquer la fermentation; en particulier, un morceau de pâte en fermentation conservé en vue de faire du pain. Lors de la présentation des prémices de la moisson des blés, le jour de la Pentecôte, le grand prêtre balançait devant le seul vrai Dieu Vivant deux pains levés faits avec de la farine de blé (Lév. 23:15-21). On notera que le jour de la Pentecôte de l’an 33 de notre ère, les premiers membres de la communauté chrétienne, c’est-à-dire les disciples de Jésus-Christ choisis parmi les Juifs, furent oints de l'Esprit Saint ou Sainte Présence. Environ trois ans et quatre mois plus tard, Corneille et sa maison, les premiers Gentils incirconcis convertis au christianisme, furent oints du même Esprit-Saint. Ces deux groupes étaient représentés dans les deux pains faits avec du levain, et utilisés par le grand prêtre pour indiquer devant Dieu le péché d'indépendance qui provient du libre-choix par lequel tous les hommes, Juifs comme Gentils, se rebelle contre Dieu. Ce rituel détenait une espérance de rédemption par le sacrifice du grand prêtre qui était une représentation de Jésus-Christ dans sa mort sur la croix.
La fête des Gâteaux sans levain se déroulait pendant les sept jours qui suivaient la Pâque, c’est-à-dire du 15 au 21 Abib, ou Nisan. Durant ces jours, on ne devait même pas trouver dans les maisons des Israélites ou voir avec eux rien de levé, ni aucune pâte aigrie (Ex 12:14-20; 13:6,7; 23:15). C’était pour leur rappeler que le seul Vrai Dieu Vivant les avait délivrés d’Égypte, dont ils étaient sortis à la hâte, sans attendre que leur pâte fermente, mais en l’emportant avec leurs pétrins (Ex. 12:34). En d'autres mots, ils apportaient avec eux la difficulté embarrassante et pénible de leur rébellion par leur libre-choix qui est l'essence intégrale de la nature humaine déchue. Ils sortirent d'Égypte non selon leur libre-choix, mais selon la puissance de la souveraineté absolue de Dieu, ils n'avaient aucun choix dans cela autrement ils seraient tous morts, massacrés par les Égyptiens. La délivrance de l'Égypte est le symbole ou représentation de la délivrance du péché, de la délivrance du libre-choix à la Souveraineté de Dieu. Aucun ne peut être délivré de ses péchés s'il maintient la notion du libre-choix, aucun ne peut être sauvé dans son orgueil, tous doivent être abaissés dans la poussière de l'humilité et plier le genou devant la Souveraineté de Dieu, autrement ils périront tous. Ce sujet est sérieux, ne vous y méprenez pas, la notion du libre-choix est un péché grave qui porte des conséquences désastreuses. Comprenons aussi que personne ne peut choisir de s'humilier, cela est entièrement l'œuvre de l'Esprit de Dieu qui attire les siens irrésistiblement à la croix de Christ. Manifestement chaque chrétien authentique doit voir à purifier non seulement son enseignement, mais aussi sa vie, de toutes notions d'indépendance, de tout ce qui a trait au libre-choix dans sa conduite et ses paroles, en marchant dans l'humilité et en glorifiant Dieu dans sa Souveraineté absolue en Jésus-Christ qui habite en nous par sa Sainte Présence. Soyez toujours reconnaissant envers notre Dieu, le Seigneur Jésus-Christ, dans la réalisation que si vous êtes sauvés et avez l'assurance de la vie et de la gloire éternelle, que cela n'est pas de votre choix, mais du choix de Dieu de vous l'accordé gratuitement dans sa Souveraineté, car à Christ seul appartient la gloire; et que vous ne pouvez ajouté ni contribué rien à votre salut ni à votre sanctification, car Christ est celui qui nous a mit à part et nous maintient dans ce glorieux héritage qui est le nôtre, à la gloire de SON NOM et de son Royaume. L'apôtre Paul résume très bien l'enseignement que nous venons de vous donner par la grâce de Dieu: «Il ne vous convient pas de vous flatter. Ne savez-vous pas qu'un peu de levain fait lever toute la pâte? Purgez donc le vieux levain, afin que vous deveniez une nouvelle pâte, comme vous êtes sans levain; car Christ, notre Pâque, a été immolé pour nous. C'est pourquoi, célébrons la fête, non avec le vieux levain, ni avec un levain de malice et de méchanceté, mais avec les pains sans levain de la sincérité et de la vérité.» (1 Cor. 5:6-8)
Il y a une chose qui nous touche en relisant Luc 18, au sujet de l'opinion que les Pharisiens avaient d'eux-mêmes et que Jésus redresse: «Il dit aussi cette parabole, au sujet des gens persuadés en eux-mêmes qu'ils étaient justes, et qui méprisaient les autres: Deux hommes montèrent au temple pour prier; l'un était pharisien, et l'autre péager. Le pharisien se tenant debout, priait ainsi en lui-même: Ô Dieu, je te rends grâces de ce que je ne suis pas comme le reste des hommes, qui sont ravisseurs, injustes, adultères, ni aussi comme ce péager; je jeûne deux fois la semaine, je donne la dîme de tout ce que je possède. Mais le péager, se tenant éloigné, n'osait pas même lever les yeux au ciel; mais il se frappait la poitrine, en disant: Ô Dieu, sois apaisé envers moi qui suis pécheur! Je vous le dis, celui-ci redescendit justifié dans sa maison préférablement à l'autre; car quiconque s'élève sera abaissé, et quiconque s'abaisse sera élevé.» (Luc 18:9-14) Le levain des Pharisiens, anciens comme modernes, est omniprésent et peut nous fermenter parfois insidieusement sans que nous en prenions pleinement conscience, si nous ne sommes pas vigilants. Notre nature humaine, faible et déchue, demeure toujours avec nous, et il est tout à fait naturel pour elle de s'attacher au levain des Pharisiens, elle peut être facilement influencée de s'en nourrir si notre résistance faiblie. La chair à tendance à se considérer plus juste que nous le sommes en réalité, elle cherche toujours à se justifier par ses œuvres, lorsque notre justification est spirituelle par le moyen de la foi. Il y a contradiction et conflit évidents entre notre nature humaine et notre nouvelle nature que nous avons en Christ. Mais soyons conscient que rien n'arrive aux élus sans la volonté de Dieu, souvent nous avons à apprendre par nos chutes des leçons très amères qui contribuent à notre édification. Quoique l'on puisse avoir de la difficulté à le réaliser, l'épreuve n'est que temporaire et toujours en notre faveur.
Dans la parabole que nous venons de voir, le Pharisien pense qu'il est juste parce qu'il applique la lettre de la loi, il est fier de lui-même, il se pense au-dessus des gens qui ne peuvent obéir à la loi comme lui-même le fait, ce qui le porte à regarder les autres avec mépris, c'est ce qui se nomme «la justification par les œuvres». Et qu'entendons-nous au niveau des Pharisiens évangéliques modernes: «Moi Seigneur je ne fume pas la cigarette, je ne prend pas de drogues, je ne bois pas de vin ni de boissons alcoolisées, je ne regarde pas les femmes pour les convoiter, je ne suis pas gourmand, je ne suis pas un voleur, je ne prend jamais rien qui ne m'appartient pas, je ne triche pas sur mes impôts, je n'assiste pas aux soirées de danses mondaines, je ne regarde pas la télévision, je ne vais jamais au cinéma, je m'habille toujours convenablement, je ne dis jamais aucun mal de mon prochain, je ne fréquent pas les gens de mauvaises vies, je respecte les lois de mon pays, je lis ma Bible régulièrement, j'assiste aux soirées de prières et de louanges, etc, etc... Le percepteur d'impôt lui est conscient qu'il est pêcheur, qu'il a transgressé la loi et qu'il lui est impossible de l'obéir à la lettre, ce qui le rend triste car il aimerait bien plaire à Dieu mais il ne le peut pas (Rom. 7:14-24). Culpabilisé pas sa conscience, il s'abaissa dans le plus profond de lui-même, et reconsidéra devant la sainteté de Dieu son état misérable afin d'obtenir la grâce et la délivrance de son fardeau. Le pharisien est là pour montrer sa justice, le percepteur d'impôt pour demander grâce, reconnaissant qu'il a besoin d'aide, que le pharisien n'est pas prêt de lui donner, soucieux qu'il est de ne pas se laisser souiller par des pécheurs. Ce que le pharisien a certainement oublié, c'est que la loi le déclare lui-même pécheur, sinon les sacrifice n'eut pas été nécessaires. Ce que le Seigneur Jésus veut nous rappeler, c'est qu'aucun homme n'est parfait, c'est ce nous écrit l'apôtre Jean dans sa première lettre (1 Jean: 8-10). Le collecteur d'impôt, était venu pour confesser ses péchés à Dieu, ils savaient qu'il avait besoin de rédemption. Par contre le pharisien, qui se considérait juste, n'avait pas conscience de son état de pêcheur, et par le mépris qu'il affichait ajoutait encore davantage à son péché. Nous en tirons donc l'enseignement qu'il nous faut toujours prendre conscience de notre état personnel sans se comparer à quiconque.
Ce que les Pharisiens recherchent, ce n'est pas le salut, au contraire, ils se considèrent comme justes, et ils en tirent orgueil; ce qu'ils désirent c'est la notoriété, les premières places, la reconnaissance des hommes. Remarquez attentivement les agissements d'un évangélique, surtout d'un pentecôtiste ou d'un charismatique, et vous comprendrez qu'il s'agit exactement de la même chose. C'est ce qu'ils sont dans le plus profond d'eux-mêmes, des orgueilleux et des hypocrites, il ont donc leur récompense que pourrait-il exiger d'autres, puisqu'ils se paissent eux mêmes. A cause de cela, il y en a plusieurs qui souffrent et qui gémissent à cause de leurs agissements et de leurs enseignements, comme le Seigneur Jésus dit: «Car ils lient des fardeaux pesants et insupportables, et les mettent sur les épaules des hommes; mais ils ne veulent pas les remuer du doigt.» (Mat. 23: 4). Ils n'ont que faire des brebis, ils les exploitent, ils les tondent, ils délaissent les malades et les vieillards, ils sont auto-suffisants et n'ont pas conscience de leur propre imperfection, ils veulent être aimés de tous et s'en imaginent digne, ils demandent le respect mais sèment le mépris, ils recherche la louage et répandent la médisance; ce sont des maudits destinés aux peines éternelles d'un enfer réel.
On entend souvent dire de la part des gens du monde que tous les chrétiens sont des hypocrites. Comment peuvent-ils penser autrement lorsque l'image qu'ils reçoivent du christianisme moderne est une de duplicité, d'exagérations, d'exploitations, d'intimidations, et de manipulations, et il est évident à leurs yeux que le christianisme moderne n'est qu'une contrefaçon dont il faut se méfier grandement, tandis que d'autres s'en moquent à l'éperdument. Telle est la triste condition dans laquelle le christianisme moderne se trouve présentement.
Nulle accusation n’apparaît plus provocatrice que celle d’hypocrite. Le terme «hypocrite» détient un riche héritage. Dans le Latin ce mot est «hypocrisis» et signifie «jouer un rôle, feindre», il détient la même signification que le mot Grec «hupokrites» dont la source est «hupokrinomai» qui désigne «personnifier, représenter un personnage, jouer un rôle. simuler, feindre, prétendre». Mais dans l'Hébreu, le mot pour hypocrite est «chaneph» dont les significations sont «être profane, être souillé, être pollué, être corrompu, être impie» et c’est dans ce sens que le Seigneur Jésus utilisait ce mot. En associant les désignations de l'Hébreu à celles qui proviennent du Grec, nous comprenons qu'un hypocrite est «une personne impie, souillée et corrompue qui prétend ne pas l'être en se présentant comme étant juste et intègre». Par exemple, lorsque Jésus enseignait sur le sens de la prière, du jeûne et de l’aumône aux pauvres; il dissuadait de suivre l’exemple de ceux qui se conduisaient en hypocrites (Mat. 6:2,5,16). Par leurs longues prières publiques, les mesures extrêmes prises pour faire remarquer leurs jeûnes, et la façon ostensible de faire des dons pour le Temple et les pauvres, les Pharisiens révélaient en fait que leur attachement à la loi était purement superficiel; tout comme la foi que nous retrouvons dans les sectes évangéliques, pentecôtistes et charismatiques. Ils étaient certes capables de jouer parfaitement le rôle dramatique d’exemples publics de vertu religieuse, mais ils échouaient misérablement au-dedans de leurs cœurs tortueux et ténébreux dans lesquels il n'y a aucune justice (Mat. 23:13-33; Marc 7:20-23).
De l’enseignement même du Nouveau Testament, nous pouvons tirer au moins deux conclusions. La première conclusion est que l’hypocrisie existe bien chez les chrétiens. Elle était présente dès le commencement, et, d’après la parabole de Jésus sur l’ivraie et le bon grain, elle existera certainement jusqu’à la fin des temps (Mat. 13:18-30). Deuxièmement, à l’évidence, tout individu qui se dit chrétien n’est pas forcément un vrai chrétien, en général c'est plutôt le contraire. La grande majorité des chrétiens hypocrites ont été séduit par un faux évangile à penser qu'ils le sont réellement, lorsqu'ils sont que des imposteurs qui marchent dans les délires de leurs illusions.
A ce jour, d’éminents leaders supposément chrétiens sont tombés dans des péchés terribles qui ont contribués davantage à ternir l'image du christianisme. Des scandales financiers et sexuels, politiques et religieux, semblent parfois envahir la communauté dite chrétienne. Ces choses infâmes commises par de tels ordures, donnent les évidences d'une contamination mondiale du christianisme pharisaïque moderne qui utilise le nom de Christ pour justifier de tels comportements, et pour enseigner des fausses doctrines plus pernicieuses l'une que l'autre. Il ne s'agit pas des péchés commis, autant abjects qu'ils puissent l'être, car nous sommes tous pécheurs par nature; mais de justifier ces péchés au nom de Christ par hypocrisie, tout en prétendant être juste et en refusant de le reconnaître. Dans Matthieu 13, la parabole de Jésus sur la semence qui tombe dans différents sols, montre bien que toutes les confessions de foi en Christ ne sont pas forcément authentiques. Il est triste de penser que beaucoup de ceux qui prétendent appartenir au Christ seront un jour surpris de s’entendre dire par Lui: «Je ne vous ai jamais connus; retirez-vous de moi, vous qui faites métier de fraudeur.» (Mat. 7:23). Nous ne devons pas être surpris de voir les gens se croire plus saints qu’ils ne le sont réellement, tous comme les Pharisiens, et toutefois se déclarer chrétiens lorsqu'ils ne le sont pas.
Les Pharisiens consacraient deux jours par semaine au jeûne, habituellement le lundi et le jeudi. La loi n’en demandait pas autant. Saviez-vous que la pratique du jeûne n’est pas prescrite dans la loi sauf pour une seule occasion dans l’année, au jour des expiations. En dehors de cette journée très solennelle, il n’y avait rien dans la loi qui commande l’abstention de nourriture. Lorsque le Pharisien dit: «Je donne la dîme de tout ce que je possède», encore une fois, c’est aller au-delà de ce que la loi demande. Dans l’Ancien Testament, il y avait certaines exemptions à la dîme. La loi ne demandait pas le paiement de la dîme sur toute chose. Or, certains Pharisiens allaient aussi loin que de donner la dîme de tout ce qu’ils possédaient. Remarquez que cela représente plus que de payer 10% de ses revenus.
Si le Seigneur Jésus s’est conduit très durement envers les Pharisiens, ce n’est pas parce qu’ils étaient si loin de la vérité. Au contraire, ils en étaient très proches, mais pas tout à fait là encore. Généralement ce sont pour ceux que le Seigneur met sur notre chemin qu'on se donne la peine de parler ouvertement. Et parfois, cela signifie qu’il faut parler avec une choquante franchise qui offusque les consciences fragiles et agaces l'esprit des entêtés. Sur cela le Seigneur Jésus nous donne une règle très importante que nous devons suivre et qui nous évitera de nombreux ennuis: «Ne donnez point les choses saintes aux chiens, et ne jetez point vos perles devant les pourceaux, de peur qu'ils ne les foulent à leurs pieds, et que, se tournant, ils ne vous déchirent.» (Mat. 7:6).
Qu’est-ce qui fait donc défaut dans la justice des Pharisiens pour inciter Jésus à dire: «Car je vous dis que si votre justice ne surpasse celle des scribes et des pharisiens, vous n'entrerez point dans le royaume des cieux.» (Mat. 5:20) ? Afin de donner une réponse simple et directe à cette question, nous allons tout simplement vous citer un autre verset de Matthieu: «Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites, car vous payez la dîme de la menthe, de l'aneth et du cumin, et vous négligez les choses les plus importantes de la loi, la justice, la miséricorde et la fidélité. Il fallait faire ces choses-ci et ne pas omettre celles-là.» (Mat. 23:23). Jésus n’a pas accusé les Pharisiens de manquer de piété, il leur a dit plutôt que leur justice était hypocrite. Le Seigneur Jésus répétait constamment que les Pharisiens étaient des hypocrites, et ils le sont encore de nos jours dans le christianisme pharisaïque moderne des mouvances évangéliques, pentecôtistes et charismatiques: «Malheur à vous, scribes et Pharisiens hypocrites !», vous avez devant vos yeux les paroles de la justice et vous fermez les yeux à ses enseignements. Dans le contexte de ce passage, être hypocrite veut dire accorder la priorité aux actes extérieurs de la loi au détriment des dispositions de son essence réelle: Justice, miséricorde, fidélité. En d'autres mots, les Pharisiens étaient sans justice, ils étaient partiales et favorisaient leurs opinons au-dessus de la révélation biblique, ils abusaient de leur position et étaient malhonnêtes dans leurs agissements. Ils étaient sans miséricorde, c'est à dire qu'ils avaient un cœur dur et cruel, ils n'avaient aucune compassion pour les gens, ils étaient indifférents à la misère du peuple commun. Ils étaient sans fidélité, toujours inconstants dans leurs pensées et leurs paroles, sans objectivité ni véracité; toujours remplit de contresens, ils n'étaient dignes d'aucune confiance.
Beaucoup de ce qui vient d'être dit se rapporte aux Évangéliques modernes, on n'a pas à gratter la surface bien loin pour s'en apercevoir. Si vous ne pouvez surpasser la justice des Pharisiens vous êtes vraiment des cas lamentables et sans espérance, car la justice de Dieu se trouve en Jésus-Christ, lui seul est notre Justice, et nous sommes justifiés en lui par la foi qu'il nous donne dans les mérites de son sacrifice sur la croix.
Les Pharisiens se trouvaient toujours là où était Jésus, ils épiaient constamment ses moindres gestes dans le seul but de trouver chez lui ce petit quelque chose d’imparfait. Tout le bien que Jésus pouvait faire ne les intéressait nullement, ils cherchaient seulement quelque chose pour le discréditer afin de le condamner. Nous voyons la même chose chez les Évangéliques, particulièrement chez les Pentecôtistes et les Charismatiques envers les serviteurs du Seigneur qui proclament sa vérité, car ils ne peuvent tolérer d'être exposés pour ce qu'ils sont. Ils sont prêt à tout faire pour empêcher la lumière de la vérité. Nous avons vu des pasteurs Baptistes Évangéliques du Québec tenir des réunions clos, afin de prier pour la mort d'un membre de leur église qui gênait leurs agissements en disant la vérité. Un autre évangélique Pentecôtiste a tenté d'assassiner cette même personne avec un fusil haut-calibre dans un guet-apens sur l'autoroute pour la même raison, après avoir terrorisé sa femme et ses jeunes enfants. Je sais ce que je dis, car je suis celui à qui on a fait ces choses. Je dis la vérité en Christ, je ne ment point. Le Seigneur m'a protégé en intervenant d'une façon miraculeuse. Plusieurs autres évènements fâcheux ce sont produit au cours de mon pèlerinage en ce monde, et toujours pour la même raison: trahison de faux amis et de faux frères, diffamations de tous genres, menaces de mort et de poursuites en justice, agressions physique, tentatives insidieuses de manipulations, et encore plus. Mes ennemis sont nombreux et mes amis très peu, mais par la grâce de Dieu je suis encore ici pour proclamer la vérité, et je le serai jusqu'au temps désigné lorsque le Seigneur me rappellera à la maison; entre-temps, rien, absolument rien n'empêchera la lumière de la vérité de luire dans les ténèbres de ce monde.
Dans les passages de Mat. 9:9-13, il est écrit: «Et Jésus, étant parti de là, vit un homme, nommé Matthieu, assis au bureau des impôts, et il lui dit: Suis-moi. Et lui, se levant, le suivit. Et voici, Jésus étant à table dans la maison de Matthieu, beaucoup de péagers et de gens de mauvaise vie vinrent, et se mirent à table avec Jésus et ses disciples. Les pharisiens, voyant cela, dirent à ses disciples: Pourquoi votre maître mange-t-il avec les péagers et les gens de mauvaise vie? Et Jésus, l'ayant entendu, leur dit: Ce ne sont pas ceux qui sont en santé qui ont besoin de médecin, mais ceux qui se portent mal. Mais allez, et apprenez ce que signifie: Je veux la miséricorde, et non pas le sacrifice, car ce ne sont pas des justes que JE SUIS venu appeler à la repentance, mais des pécheurs.» Les gens de mauvaise vie, voilà ce que virent les Pharisiens, anciens comme modernes. Tout ce qu'ils cherchent constamment à voir est le mal en toutes choses, afin de se justifier comme étant des personnes nobles et dignes d'honneur. Ils virent Jésus à table en train de manger avec des gens de mauvaise vie. «Quel affront, quelle honte!» «Enfin, se dirent-ils, nous l’avons surpris en compagnie de gens peu recommandables, des marginaux, des bandits, des prostitués, des abrutis, des illettrés, des crasseux, des pouilleux, des misérables. Si ce Jésus venait vraiment de Dieu, il ne pourrait certainement pas supporter la présence de tels individus. En fait, qui s’assemble se ressemble, n’est-ce pas ?» Telle est la mentalité pharisaïque maudite de ceux qui se croient meilleurs que les autres. Mais Dieu est le seul qui peut frapper droit avec un bâton croche, et cela il l'apprenne à leur dépend.
Cette histoire est très riche en enseignement, puisqu’elle nous montre le cœur de l’homme dans toute sa rigueur. Aucunement intéressés à connaître Jésus, les Pharisiens vont plutôt choisir de détruire sa réputation, tout comme le font exactement les Pharisiens modernes des sectes Évangéliques, Pentecôtistes et Charismatiques avec les vrais serviteurs de Dieu. Nous en avons tellement de preuves qu'elles rempliraient plusieurs volumes. Mais pourquoi donc agissent-ils ainsi ? Parce que Jésus menaçait leur institution, tout comme ses vrais disciples menacent l'existence des sectes Évangéliques modernes, voilà tout. Derrière l’apparence religieuse de ces hommes se dissimulait une méchanceté tout à fait morbide. Mais, convaincus de la justice de leurs actions, ils en étaient eux-mêmes totalement inconscients. Être aveugle, c’est cela. Ils arrivent à un point où ils ne sont plus capable de voir leurs vraies motivations. Ils croient que tout ce qu’ils font est juste, ils ont dérapés de la réalité pour vivre dans les illusions de leurs délires. On disait d’eux qu’ils étaient les plus orthodoxes et les plus spirituels de la nation. Pourtant, ils se font dire ni plus ni moins qu’ils sont des ignorants et qu'ils ne connaissent point Dieu.
LE DERNIER JOUR DES PHARISIENS Considérons maintenant les évènements de la condamnation qui portèrent à la crucifixion du Seigneur Jésus. Après l'arrestation du Seigneur Jésus, il comparu devant Pilate qui «cherchait à le délivrer; mais les Juifs criaient: Si tu délivres cet homme, tu n'es pas ami de César, car quiconque se fait roi se déclare contre César.» Jean 19:12). Puis Pilate leur présenta Jésus qui venait d'être fouetter au sang par les soldats romains: «Voilà votre roi. Mais ils s'écrièrent: Ôte-le, ôte-le, crucifie-le! Pilate leur dit: Crucifierai-je votre roi? Les principaux sacrificateurs répondirent: Nous n'avons point d'autre roi que César.» (Jean 19:14,15); «Et tout le peuple répondit: Que son sang retombe sur nous et sur nos enfants! (Mat. 27:25). Le drame se déroule sous l'instigation des Pharisiens, «les principaux sacrificateurs», qui manipulent et incitent les foules à réclamer la mort de Christ. Nous rencontrons un élément surprenant dans ces textes qui dévoile le vrai visage des Pharisiens, eux qui se disaient défenseur de la loi de Dieu dans le but de maintenir Israël séparé des autres nations, afin de préserver sa culture et ses traditions, font soudainement volte-face. Leur autorité n'est plus la loi de Dieu, mais la loi de César qu'ils reconnaissent comme étant leur seul roi. Ils étaient pleinement conscient qu'un tel abandon et reniement de la loi divine porterait des conséquences désastreuses, néanmoins ils persistèrent dans leur entêtement au point qu'ils réclamèrent même la malédiction qui était pour s'abattre sur eux et leurs enfants jusqu'à la fin des temps. Ils considérèrent le Seigneur Jésus plus dangereux que tout l'empire romain qu'ils détestaient et avaient en aversion. Ils leur fallait absolument éteindre la lumière de la vérité et pour cela ils firent un pacte avec le diable, pour ainsi dire. Ils s'imaginaient qu'en faisant une telle alliance avec Rome que cela sécuriserait leur position devant César et qu'ils en récolteraient de grands bénéfices. Mais ils se trompèrent grandement, car exactement 40 ans ans après la mort et résurrection du Seigneur Jésus, les armées romaines envahirent Jérusalem et détruisirent le Temple et la ville en l'an 70 de notre ère. Le grand historien Juif, Joseph Flavius, rapporte que les romains attaquèrent un jour de sabbat et qu'ils crucifièrent tellement de Juifs, qu'ils manquèrent de bois et durent les clouer directement sur les murs de la ville avant de la raser au complet. Le châtiment de Dieu s'est abattu sur les Pharisiens et sur le peuple qui les supportait, ils ont récolté le salaire de leur traitrise et le récolteront encore jusqu'à la fin des temps. Ils ont voulu que «le sang de Christ retombe sur eux et leurs enfants», et Dieu a répondu à leur requête et y répondra davantage.
Désormais Israël n'est plus le peuple de Dieu mais le peuple de Satan; seul l'Israël spirituel, c'est à dire les enfants de la promesse en Christ, sont considérés le peuple de Dieu. Le reste, avec tous les Pharisiens modernes des sectes Évangéliques, Pentecôtistes et Charismatiques, périront tous dans des souffrances les plus atroces inimaginables, ils récolteront finalement le salaire qui leur est dû depuis le début des temps. Si vous êtes craintifs de ces choses et que votre cœur est troublé, remercier Dieu car cela indique qu'il y a encore de l'espérance pour vous d'entrez dans le Royaume de Dieu, mais ne tardez pas à venir à Christ car le grand jour du jugement approche, et même il est à la porte, à l'instant même que vous lisez ces lignes. Et comme l'apôtre Paul mentionne dans son épître aux Hébreux: «Puis donc que quelques-uns sont désigné d'y entrer, et que ceux à qui le message de la grâce a été premièrement fait, n'y sont point entrés, à cause de leur défiance, Dieu détermine de nouveau un certain jour, par cette déclaration: Aujourd'hui, disant par David, si longtemps après, comme il est dit plus haut: Aujourd'hui si vous entendez sa voix, n'endurcissez point vos cœurs.» (Héb. 4:6,7). Aujourd'hui est le nouveau jour, le dernier jour de votre espérance, et comme le Seigneur Jésus dit: «Je te loue, ô Père, Seigneur du ciel et de la terre, de ce que tu as caché ces choses aux obstinés et aux rusés, et que tu les as révélé à ceux qui sont discrets. Oui, mon Père! Cela est ainsi, parce que tu l'as trouvé bon. Toutes choses m'ont été données par mon Père; et nul ne connaît le Fils que le Père; et nul ne connaît le Père que le Fils, et celui à qui le Fils aura voulu le révéler. Venez à moi, vous tous qui êtes épuisés et surchargés, et je vous soulagerai. Chargez-vous de ma servitude, et apprenez de moi, parce que JE SUIS honnête et humble de cœur, et vous trouverez le repos de vos âmes; car ma servitude est aisée, et mon fardeau léger.» (Mat. 11:25-30).
L’histoire des Pharisiens est riche en enseignement pour les chrétiens authentiques. Plusieurs passages bibliques du Nouveau Testament les décrivent comme des gens religieux, sincères, pieux, gardiens de la moralité et de l’ordre, des qualités que, humainement, nous recherchons tous. Cependant, au regard de l’enseignement du Seigneur Jésus-Christ, ils ne sont pas des modèles à suivre parce que leur façon de penser et de se comporter reflète une réalité trompeuse et indique qu'ils sont des imposteurs. Ce sont des gens orgueilleux et hypocrites qui tordent toujours le sens de la Parole de Dieu pour leur gloire personnelle. De tels nids de vipères et de vermines insalubres pullulent dans le christianisme infecte de nos temps modernes. Pour le Seigneur Jésus-Christ, ce qui compte, ce n’est pas notre apparence de piété ou même notre comportement irréprochable, car aucun n'est sans reproches; ce qui compte avant tout, c’est la disposition de notre cœur, et comme chrétiens authentiques nous avons tous reçus un cœur nouveau, Christ en nous, l'espérance de la gloire est maintenant le centre de notre vie. Notre nouveau cœur ou nouvelle nature est disposé à Christ qui habite en nous par sa Sainte Présence. En d'autres mots, puisque le mot «cœur» signifie littéralement «centre», Christ lui-même est la disposition de notre cœur car il est le centre de notre vie puisqu'il nous a racheté par son sang et que nous lui appartenons éternellement. Nous sommes les siens, ses élus, et rien ne pourra jamais nous séparer de lui. En d'autres mots, «Christ en nous» est la fin du pharisaïsme, du fait que Christ a accomplit toute la loi en notre faveur et comme notre substitut afin de nous libérer de sa condamnation. En Christ nous passons de l'Ancienne Alliance de la loi à la Nouvelle Alliance de la grâce et nous sommes délivrés de toutes les obligation de la loi afin de marcher par la foi de Christ dans l'assurance de cette délivrance.
L'Évangile de Luc mentionne une parabole qui nous indique le changement d'Alliance: «Personne ne met une pièce d'un habit neuf à un vieil habit; autrement, le neuf déchire le vieux, et la pièce prise du neuf ne s'accorde pas avec le vieux.» (Luc 5:36). Il est totalement absurde de couper un morceau d'un costume neuf pour réparer un vieil habit. L'habit neuf devient alors inutilisable et ce n'est pas parce que le vieil habit recevra une pièce neuve qu'il paraîtra soudain tout neuf ou plus beau, qu'il sera plus solide et qu'il durera ainsi plus longtemps; au contraire, la pièce neuve risque fort d'affaiblir le vieil habit qui se déchirera, à l'endroit même où la pièce neuve a été cousue. Il y a dans cette parabole une opposition entre ce qui est vieux et ce qui est neuf. Il y a aussi une opposition entre l'usage qu'on fait du vieux et celui qu'on fait du neuf. En fait, vouloir utiliser l'habit neuf pour réparer le vieux et croire que le vieux n'en sera que meilleur, relève de l'incompétence, de l'obscurantisme, sinon de la folie, lorsqu'on réalise que Jésus parle de la révélation du plan du salut et de son Royaume. Ce que Jésus dit, c'est qu'on ne peut pas «réparer» l'Ancienne Alliance. En Christ, ce que Dieu propose à son peuple, c'est une Alliance Nouvelle, entièrement nouvelle. Mais attention, il ne dit pas que l'Ancienne Alliance était mauvaise. Non ! Il annonce simplement qu'aujourd'hui, parce qu'il est présent en nous par son Saint-Esprit, elle est remplacée par une Nouvelle Alliance. La première est abolie, rendue ineffective dans l'application de ses jugements et de ses condamnations; la deuxième ou Nouvelle Alliance est l'opposée en ce que par l'accomplissement de la première pour remplir toutes les exigences de la loi, elle enlève ses jugements et ses condamnations en établissant la grâce d'une délivrance par le moyen de la foi dans le sang versé du sacrifice de Christ sur la croix. En d'autres mots, l'Ancienne Alliance était la révélation de la condamnation de Dieu pour la transgression des péchés sous la loi qui demandait satisfaction. Tandis que la Nouvelle Alliance est la révélation de la grâce de Dieu qui satisfait aux exigences de la condamnation de la loi par le sacrifice de Christ afin que nous puissions être délivré du fardeau de la loi pour nos péchés et obtenir une nouvelle vie. La Nouvelle Alliance est l'offrande de l'entrée dans la présence même du Roi de Gloire, entrée dans le lieu très saint qui était formellement interdite jusque là.
Plusieurs sont confus par ces choses et s'imaginent que la loi est encore en vigueur et que le chrétien doit obéir à ses commandements afin de se sanctifier devant Dieu. Une telle notion est complètement fausse et contraire à la grâce. Donnons donc une explication plus simple. Ce n'est pas la loi des rituels et des cérémonies de l'Ancienne Alliance qui nous condamnait devant Dieu, mais la loi morale que nous retrouvons dans le décalogue, c'est à dire dans les 10 commandements que Dieu donna à Moïse. Quoique les Pharisiens observaient minutieusement la loi des rituels et des cérémonies pour se justifier devant le peuple, aucun ne peut observer les 10 commandements à la lettre sans flancher d'une façon ou d'une autre. La loi morale a été donnée pour mettre en évidence la corruption de la nature humaine déchue afin de nous condamner par nos transgressions dans l'impossibilité de l'observer. Il fallait absolument une personne parfaite en toutes choses et sans péché pour observer la loi morale, et puisqu'aucun homme ne peut rencontrer de telles exigences, car «tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu» (Rom. 3:23), Dieu lui-même s'est manifesté dans la chair pour rencontrer les exigences de la loi morale afin que nous puissions être délivré de sa condamnation. Nous n'avons donc plus à marcher selon les principes de la loi morales qui se résument dans ces paroles du Seigneur Jésus: «Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta pensée. C'est là le premier et le grand commandement. Et voici le second qui lui est semblable: Tu aimeras ton prochain comme toi-même. De ces deux commandements dépendent toute la loi et les prophètes.» (Mat. 22:37-40), ce qui nous est impossible d'ailleurs, mais de marcher par la foi dans le fait que toutes les exigences de la loi ont été accomplis par Christ en notre faveur. Ceux qui persistent dans l'observance de la loi morale sont déchus de la grâce et porteront éternellement la condamnation de tous les péchés, puisqu'ils refusent la satisfaction des exigences de la loi en Christ, ils se font ainsi ennemis de la croix et de Dieu. Seuls les hypocrites prétendent marcher par l'amour de Dieu et du prochain. L'amour de Dieu est le bastion des Pharisiens modernes, l'échappatoire aux exigences de la vérité qu'ils déforment à leur guise avec un sentiment considéré le plus noble de l'homme. En fait, l'amour est devenu le nouvel idole des sectes Évangéliques, Pentecôtistes et Charismatiques, ils ont fait d'un sentiment humain un nouveau Dieu et des multitudes innombrables, séduites par leurs émotions, adorent à ses pieds.
Mais l'amour de Dieu n'est pas un sentiment, loin de là, il est un principe de renoncement, c'est à dire «un sacrifice» comme il est clairement démontré dans le passage populaire de Jean 3:16. L'amour de Dieu et du prochain mentionné par le Seigneur Jésus dans Mat. 22:37-40 est impossible à l'homme, aucun ne peut aimer Dieu de tout son cœur... et son prochain comme soi-même. Jésus nous parle ici d'un amour parfait qui est impossible à l'homme à cause de notre nature humaine déchue et de notre cœur tortueux. En d'autres mots, Jésus nous parle ici de son sacrifice parfait sur la croix qui est l'accomplissement de la loi et des prophètes (Mat. 22:40). L'amour de Dieu c'est le sacrifice de Christ sur la croix dans lequel Dieu a renoncé à lui-même en notre faveur pour l'expiation de nos péchés. Lorsque l'apôtre Paul parle de l'amour dans le chapitre 13 de son premier épître aux Corinthiens, il parle de la perfection du sacrifice de Christ; lorsque l'apôtre Jean parle de l'amour dans ses épîtres, il parle du sacrifice de Christ et non d'un sentiment humain et charnel. L'amour de Dieu c'est Jésus-Christ lui-même. Ceux pour qui l'amour de Dieu est un sentiment, qu'il soit considéré comme étant humain ou divin, se retranchent eux-mêmes du sacrifice de la croix.
Que fait Jésus au moment où il prend un dernier repas avec ses disciples, avant d'être arrêté (Matthieu 26, Marc 14, Luc 22) ? C'est le repas de la Pâque. Jésus n'invente pas une fête, mais il se saisit de celle qui rappelle au peuple sa libération de son esclavage en Égypte et l'Alliance de Dieu, et ce qu'il révèle à ses disciples, c'est qu'en Lui s'accomplit une libération et un salut bien plus grand. En Lui est offerte à chacun de ses élus non pas une terre promise, mais la vie éternelle dans son Royaume, ou comme dit l'apôtre Paul: «Christ est notre Pâque» (1 Cor. 5:7). La loi de Moïse a été utile en son temps: Dieu s'y est révélé à son peuple dans toute sa grandeur, sa sainteté et sa justice. Dieu s'y est aussi révélé comme le libérateur, celui qui a fait de ce peuple d'esclaves, sans terre et sans identité un peuple libre (Ex. 20:2). Mais, par cette même loi, Dieu a aussi révélé l'incapacité de l'homme à respecter l'Alliance offerte, l'impossibilité pour l'homme d'atteindre la sainteté de Dieu et donc à vivre en communion avec son Dieu. C'est l'avertissement que Josué, arrivé à la fin de sa vie, donnera à tout le peuple d'Israël rassemblé pour renouveler son engagement dans l'Alliance de Dieu: «Vous ne serez pas capables de servir l’Eternel…» (Jos. 24:19), ou comme dit une autre version: «Vous ne pourrez servir YEHOVAH, car c'est un Dieu saint, c'est un Dieu jaloux; il ne pardonnera point vos transgressions et vos péchés.» Le peuple d'Israël de l'Ancien Testament est sans cesse porté à l'infidélité, il n'offre lui-même aucune garantie pour assurer la stabilité de l'Alliance. C'est pourquoi, c'est cette même loi qui est devenu son juge en le condamnant à mort (Rom. 6:23).
Les pharisiens avaient cantonné la loi de Moïse dans ce rôle de juge, n'ayant pas saisi que, par elle, Dieu avait aussi voulu guider son peuple sur le chemin de la grâce. Parce que sa loi est avant tout le guide de celui qui, prenant conscience de son péché, éprouve le besoin de se laisser conduire par elle jusqu'au pied de la croix de Jésus. C'est le chemin de la reconsidération ou «repentance» pris par Jean-Baptiste et ses disciples. C'est aussi le chemin pris par Jésus, le jour de son baptême, non pas qu'il ait eu besoin de se repentir mais de reconsidérer les principes de la loi, et parce qu'il voulait nous montrer ainsi la route à prendre qui conduit au sacrifice ultime. C'est pourquoi l'apôtre Paul écrit: «Or, avant que la foi viennent, nous étions renfermés sous la garde de la loi, pour la foi qui devait être révélée par après. De sorte que la loi a été notre conducteur pour nous mener vers Christ, afin que nous puissions être justifiés par la foi. Or, la foi étant venue, nous ne sommes plus sous ce conducteur légaliste.» (Gal. 3:23-25). Et dans la lettre aux Hébreux, nous lisons: «Car la loi n'a rien amené à la perfection, mais une meilleure espérance, par laquelle nous nous approchons de Dieu, a été mise à sa place.» (Héb. 7:19). Concernant la condition de la loi, l'apôtre Paul déclare ceci: «Que dirons-nous donc? La loi est-elle péché? Qu'il n'en soit jamais! Au contraire, je n'ai connu le péché que par la loi; car je n'aurai point connu la convoitise, si la loi n'eût dit: Tu ne convoiteras point. Mais le péché, prenant occasion du commandement, a produit en moi toute sorte de convoitises. Car sans la loi, le péché est inactif. Pour moi, autrefois sans loi, je vivais; mais le commandement étant venu, le péché a repris vie, et moi, je suis mort; et il s'est trouvé que le commandement, qui devait me donner la vie, m'a donné la mort. Car le péché, prenant occasion du commandement m'a séduit, et par lui m'a fait mourir. Ainsi la loi est sainte, et le commandement est saint, juste et honorable.» (Rom. 7:7-12). Avec la venue du Messie est intervenue la fin de cette époque, où la loi imposait des actions aux hommes pour qu'ils puissent s'approcher de Dieu. La ruine de l’homme est réelle et son incapacité à s'approcher de Dieu l'est tout autant. L'Ancienne Alliance a atteint ses limites et il n'était pas dans le plan de Dieu de la réparer, puisqu'il préparait quelque chose de neuf. En Jésus-Christ, Dieu propose une Nouvelle Alliance. C'est ce que l'apôtre Paul explique à Tite: «Car la grâce de Dieu qui apporte le salut, a été manifestée à tous genres d'hommes; et elle nous enseigne à renoncer à l'indifférence et aux convoitises mondaines, et à vivre, en ce présent siècle, dans la discrétion, dans la droiture, et dans le dévouement; en attendant la bienheureuse espérance, et la manifestation de la gloire du grand Dieu et Sauveur de nous tous, JÉSUS-CHRIST, qui s'est donné lui-même pour nous, afin de nous racheter de toute iniquité et de nous purifier, et de se former un peuple particulier, zélé pour les tâches favorables.» (Tite 2:11-14). La loi de Moïse avait révélé Dieu à son peuple, mais cette révélation était incomplète. Ce n'est qu'en Jésus-Christ que Dieu s'est pleinement révélé comme le Dieu d'un amour sacrificiel, d'un renoncement divin et suprême de la part du Dieu Sauveur en notre faveur, Dieu de Grâce et de Salut, Souverain de notre délivrance et Pasteur de nos âmes, à savoir Jésus-Christ, «l'enveloppe visible du Père invisible» (Jean 1:18; Col. 1:15).
A Christ seul soit la Gloire
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