Page 162 - LE MANUEL DE LA BIBLE

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la destruction de Jérusalem, personne n'eût pu écrire dans le style de la Bible;
et en second lieu que les divers livres des Ecritures n'appartiennent pas tous à
la même période littéraire, ce qui établit tout ensemble différents âges,
différents auteurs, et une très-haute antiquité pour le recueil unique de la
Bible. D'autres sont historiques; après l'époque des apôtres, le nom de
chrétiens devint général, et fut employé par tous les écrivains pour désigner les
disciples de Christ; cette désignation constitue une date précise; or, nulle part
dans le Nouveau-Testament, nous ne la trouvons employée par les chrétiens
parlant les uns des autres; les noms dont les apôtres se servent le plus
habituellement dans ce cas sont ceux de saints et de bien-aimés, ou fidèles.
D'autres enfin sont religieuses: on a fait l'observation très-juste que la seule
chose qui eût pu paraître naturelle et acceptable à tous, soit juifs, soit païens,
dans l'établissement d'une religion nouvelle, l'institution de sacrifices, est
précisément la seule omise, omission bien remarquable dans la religion
apportée par Jésus-Christ et promulguée par ses apôtres ! Ils n'ont donc fait
aucune concession d'aucun genre, même la plus simple en apparence, à
l'esprit de leur siècle.
Il est donc impossible de méconnaître en présence de faits pareils, qu'il serait
facile de multiplier à l'infini, la complète créance que méritent les livres de la
Bible, et la loyauté de leurs différents auteurs.
Citons encore, pour donner une idée du livre de Paley (Horoe paulinoe), la
concordance des passages suivants qu'il indique, écrits par différents auteurs,
à différentes époques, et en vue de différents objets. Leur parfaite harmonie,
qui n'a point été recherchée, prouve tout ensemble leur bonne foi et leur
parfaite connaissance des choses:
Rom., XV, 25, 26
Actes, XX, 2, 3 XXI, 17; XXIV,
17-19. 1 Cor. XVI, 1-4. 2 Cor.,
VIII, 1-4; lX, 2.