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vertus
humbles
et
patientes
que
prescrit
l'Ecriture.
3°
Un autre caractère important à remarquer, et que Paley a fort bien
développé, c'est que l'Ecriture s'attache à régler les pensées et les motifs non
moins que les actes eux-mêmes; elle veut que le coeur soit disposé à rapporter
toutes ses actions à la volonté de Dieu.
Cela seul suffirait à prouver que l'Evangile est de Dieu et non des hommes. Des
imposteurs n'eussent pas imaginé une pareille moralité; des hommes honnêtes
et droits n'eussent pas cherché à accréditer de si hautes vérités par
l'imposture.
4°
La place donnée à Dieu en toute circonstance est encore un trait bien
remarquable de l'Ecriture. Ainsi, le péché n'est jamais envisagé que comme une
offense contre Dieu; et toujours, quoi qu'il arrive, c'est à Dieu seul, et non point
à ses instruments humains ou autres, que gloire est rendue. Or, quant au
péché, la notion biblique est inconnue à toute la philosophie païenne; quant à
la glorification de Dieu, elle est antipathique aux tendances naturelles du coeur
de l'homme. “C'est une vérité reconnue de tous les philosophes, dit Cicéron,
que la divinité ne peut éprouver aucun déplaisir des actions humaines, et
qu'elle n'est pas disposée davantage à les affliger.” Jean-Jacques Rousseau dit
la même chose.
Dans l'Ecriture, au contraire, le péché est représenté comme une chose
mauvaise et coupable, parce qu'il déshonore Dieu. De là la destruction des
Cananéens, des Amalécites, de Sanchérib, de Beltsçatsar (Exode, XVII, 16. 2
Rois, XIX, 22-37. Dan., V, 23). De là les Gentils abandonnés à un esprit de
vertige et «erreur (Rom., I, 21, 28). De là les contestations de Dieu avec les Juifs
et avec Moïse (Héb., III, 19. Nomb., XX, 12). De là les châtiments d'Héli et de
David (1 Sam., II, 29, 30. 2 Sam., XII, 9. Cf. Ps. LXI, 4). De là la mort de Nadab
et «Abihu, de Huza, d'Hérode (Lév., X, 1-3. 2 Sam., VI, 7. Actes, XII, 23). De là
encore les calamités qui frappèrent le royaume de Salomon, le schisme d'Israël,
la captivité et la destruction des deux royaumes (1 Rois, XI, 3-14; 2 Rois, XVII,
14-20. 2 Chron., XXXVI, 16, 17. Luc, XIX, 42-44. Rom., XI, 20).
Dieu seul est honoré. Les écrivains sacrés semblent ne pas avoir d'autre objet